Chapitre 17

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La première chose que sentit Theos à son réveil fut le vide au creux de son ventre, comme s’il lui manquait quelque chose… Il ouvrit des yeux hagards, fatigués, et les plongea dans ceux de Nah’Skaar, qui veillait sur lui. La divinité caressait lentement son corps avec ses tentacules. Theos se sentait huileux, décontracté, comme s’il avait été lavé et massé par le Dieu, durant son sommeil réparateur.

Ses muscles n’étaient pas vraiment douloureux et les tentacules s'étaient retirés de son corps. Il se sentait bien, heureux et satisfait, comblé.

-Comment te sens-tu ? Souffla Nah’Skaar en embrassant tendrement la peau de son cou, puis ses lèvres, plusieurs fois.

Theos ferma les yeux pour profiter avant de répondre.

-Bien, souffla-t-il, parce que c'était vrai. Où est l'oeuf ?

-Il a rejoint les autres, il est en sûreté… Tu as fait du beau travail, Theos.

Le Dieu se pencha une nouvelle fois, caressant sa taille de sa main.

-Je suis si fier de toi, lui souffla-t-il avec passion.

Il l’embrassa une nouvelle fois, et le blond se laissa aller dans son étreinte avant que le Dieu ne le relâche pour se redresser.

-Si tu es assez en forme, il faut que tu marches un peu, pour reprendre correctement le contrôle de tes muscles.

Theos haussa un sourcil avant de se redresser à son tour, lentement. Il avait l’impression qu’un temps de réaction trop long s’écoulait entre le moment où il voulait faire quelque chose, et celui où son corps obéissait. Il fronça les sourcils.

-C’est normal, ton corps est légèrement déphasé, ça va passer en t’exerçant un peu, le rassura Nah’Skaar.

Il le soutint et l’aida à glisser dans l’eau où il le serra contre lui.

-Agite doucement les jambes, vas-y…

Theos obéit, et y arriva en quelques secondes. Nah’Skaar eut un sourire fier et amusé, et l’embrassa tendrement.

-J’aimerais te faire découvrir une partie de la grotte que tu ne connais pas, lui souffla-t-il ensuite.

Le blond hocha la tête, curieux mais encore légèrement trop engourdi par sommeil pour poser des milliers de questions, et pris une grande inspiration quand le Dieu les plongea dans l’eau. Il accrocha ses bras autour de son cou, et agita ses jambes qui se retrouvèrent emmêlées à ses tentacules doux, glissants contre lui, sur sa peau… Il adorait ça… Il rouvrit les yeux lorsque sa tête émergea de l’eau, et eut le souffle coupé devant le magnifique spectacle qui s’offrait à lui.

-Wow… C’est…

Nah’Skaar eut un petit rire, le tenant fermement contre lui.

Ils étaient dans une grotte creusée dans la falaise qui dominait la mer d’Ygdrae. Un rideau d’eau tombait face à eux, dissimulant la grotte sous une cascade. A travers, on pouvait voir l’étendue d’Ygdrae et la hauteur à laquelle ils se trouvaient. La lumière entrait pour illuminer l’eau d’un bleu profond de la grotte, parcourue de rochers recouverts de mousses confortables et de plantes accueillantes. Theos était bouche bée devant cet endroit splendide, un lieu de calme et de repos, tel un havre de paix, simplement troublé par le bruit de la chute qui s’écrasait contre les rochers, quelques centaines de mètres plus bas.

Il savait que les Ygdriens vivaient en hauteur, sur les falaises, mais la forêt dense empêchait les plus aventuriers de s’approcher du bord, et jamais il n’avait pu observer le spectacle de la mer de cette façon. Il avait l’habitude de descendre sur la plage et marcher longtemps avant de pouvoir se baigner dans Ygdrae. Cette mer parcourue de vagues violentes, d’écume et de tant de tons de bleus différents que Theos ne pouvait pas les compter. Elle était tel un ciel déchaîné, parcourus de nuages d’un blanc pur, immaculé, et de longues traînées blanches, tailladant son étendue comme des blessures mortelles qui se refermaient sous la force des vagues…

Nah’Skaar le laissa observer le paysage hypnotique pendant plusieurs minutes, en silence, puis le guida vers un siège de mousse, sur lequel il le fit asseoir.

-Mange un peu, lui proposa-t-il en lui tendant le panier habituel.

Affamé, Theos dévora le repas nutritif, toujours troublé par cette sensation de vide qu’il ressentait. Une fois le panier vidé désempli, il se tourna vers Nah’Skaar.

-Où sommes nous ? Pourquoi ne m’avez vous pas montré cette endroit plus tôt ? Combien de mètres nous séparent du sol ?

Un tentacule se posa sur ses lèvres et Theos se tu avec un petit sourire amusé, semblable à celui qui étirait les lèvres de Nah’Skaar.

-Mon petit humain si curieux…

Theos fronça un sourcil. Il n’aimait pas que le Dieu l’appelle par sa race… Cela créait une distance entre eux qu’il n’aimait pas… Peut-être que Nah’Skaar faisait ça pour lui rappeler qu’il était un Dieu face à lui, petit humain qui n’aurait jamais la chance de devenir son véritable amant…

-Ne m’appelez pas comme ça, souffla-t-il alors que les lèvres de Nah’Skaar s’approchaient des siennes.

Il l’embrassa lentement, et le blond gémit en passant ses bras sur ses épaules, écartant les cuisses pour que Nah’Skaar puisse se glisser entre elles. Il ne voulait pas penser à leur séparation, simplement profiter encore et encore du moment présent sans penser au moment fatidique où il devrait partir…

-Nous sommes au bord de la falaise, répondit le Dieu en décollant leurs lèvres. Je ne t’ai pas montré cet endroit avant parce que je voulais t’en faire la surprise… Et il y une centaine de mètres d’ici à la mer. Satisfait ?

Theos se mordit la lèvre.

-Non…

Il fondit sur ses lèvres en plaquant son corps au sien, agrippant fermement ses épaules alors que Nah’Skaar passait ses bras autour de son corps. Les tentacules se mêlèrent à leur étreinte, glissant sur le corps frémissant de Theos, courant sur son épiderme. Son sexe fut emprisonné dans une étreinte tendre, et son intimité forcée par un petit tentacule fin.

Nah’Skaar l’allongea sur la mousse, prêt à dévorer son corps autant de fois qu’il le faudrait pour l’apaiser, et plus encore… Il le dilata alors que Theos ondulait contre lui, sensuel et fougueux, incontrôlable. Alors, Nah’Skaar dévoila un de ses tentacules de fécondation, et le fit glisser sur le ventre blanc. C’était le plus gros, qui devait bien faire plus de dix centimètres de diamètre. Theos avait eut du mal à le prendre la première fois, mais maintenant que son corps avait été modelé par la ponte, ce ne serait plus un problème.

Theos sentit le tentacule peser sur son ventre et posa une main dessus pour le caresser, le titillant de ses doigts. Il avait envie de l’avoir à l’intérieur, pour combler ce vide qui le tiraillait. Il voulait que Nah’Skaar le prenne.

Et le Dieu exhaussa sa prière.

Son tentacule se pressa contre son intimité, et se glissa en lui, l’écartelant sans pitié. Theos cria quand ses chairs cédèrent et soupira de soulagement en sentant un poids lourd entre ses reins, tellement chaud et rassurant, parfaitement à sa place. Nah’Skaar gronda contre ses lèvres, et il l’embrassa encore, commençant à labourer son être. Leurs peaux les plus intimes se frottaient, se caressaient, s’aimaient… Leurs corps s’emboitaient parfaitement.

Leur étreinte dura longtemps pleine de lenteur et de tendresse, de plaisir et de sensualité. Il firent durer le moment, profitant de la présence de l’autre, de la chaleur et de la douceur de leurs corps accolés. Ils passèrent la journée à s’aimer, se parler, et s’aimer encore, dans une étreinte d’une intimité parfaite, qui représentait si bien leurs sentiments inavoués l’un pour l’autre.

Theos reposait dans les bras de Nah’Skaar, repu et serein, profitant de la présence de cet être qu’il ne voulait plus jamais quitter. Nah’Skaar le caressait de ses tentacules, le chatouillant parfois, pour le faire rire, le taquiner. Ils étaient si bien que lorsque le Dieu se tendit, Theos ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait.

C’est en voyant ses tentacules s’agiter, plonger dans l’eau et son étreinte se refermer sur lui qu’il devina que quelque chose était en train de se produire, quelque chose de grave.

-Nah’Skaar… ?

Le Dieu tourna un regard inquiet vers lui. Theos attendait son explication, le coeur battant. Voir un Dieu être inquiet était une chose bien trop importante pour que l’événement qui se produisait ne soit qu’une broutille. Nah’Skaar caressa sa joue, le visage fermé.

-Les Wat’s sont en train d’envahir le temple.

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