Epilogue

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-Arcos ! Arcos ! Mais où est-il passé ?

La jeune prêtresse courait, à la recherche du petit chenapan. Vraiment, leur nouveau Dieu était un très mauvais exemple pour les tout petits… Elle ferma les yeux et se pinça le nez, soupirant.

-Athalia ? Un problème ?

L’Ygdrienne rouvrit les yeux et salua le Grand Maitre, dont le visage était maintenant parcouru de nombreuses rides. Quelques pas derrière lui, elle aperçut Calhan qui enlaçait un jeune homme à la peau plus noire que l’ébène.

-Calhan et Vanlor sont de retour ?

-Ils ne font qu’un saut ici pour leur rapport, mais ils ne resteront pas longtemps.

-Ils ne peuvent pas abandonner leur moitié plus d’un jour, sourit la prêtresse, attendrie.

Le Grand Maitre rit doucement puis haussa un sourcil, rappelant sa question à Athalia. Celle-ci soupira.

-Arcos s’est encore échappé…

Le grand homme eut un sourire amusé.

-Laissez le vagabonder, et venez plutôt dîner chez moi, Dirriel sera ravi de vous accueillir.

La prêtresse secoua la tête.

-C’est gentil mais je préfère le retrouver et éviter qu’il ne fasse trop de bêtises.

Le Grand Maître eut un petit rire.

-Je vais vous aider alors…

Non loin de là, alors que les deux personnages s’éloignaient, un petit brun à la peau sombre épiait les lieux de ses deux grands yeux verts. Ce soir, il voulait voir le Dieu dont on lui parlait si souvent ! Et cet autre Dieu apparut si récemment aussi !

La curiosité l’avait piqué, et il ne pouvait pas résister à l’idée de les trouver. Il se balada longuement dans le temple, et se planta devant la porte d’opaline. Il avait toujours eut envie de pousser cette porte… Alors il toqua sans hésiter, et tenta de l’ouvrir. Il fut surpris en voyant que le passage lui était ouvert, et pénétra dans le long couloir sombre, illuminé de petites pierres bleues, comme des étoiles le guidant dans un ciel noir.

Combien de fois lui avait-on parlé du Prétendant qui avait, avant lui, descendu jusqu’à la grotte ? Ce Prétendant qui remontait si rarement à la surface, qui était resté vivre avec leur Dieu… On l’avait décrit cent fois, dans les livres, les peintures, les sculptures. Arcos se l’était si bien imaginé qu’il pourrait redessiner son visage à la perfection. Et pourtant, lorsqu’il pénétra dans la grotte, ce qu’il vit fut bien plus beau que tout ce qu’il avait pu envisager.

Au milieu de l’eau qui lui arrivait juste en bas des hanches, se tenait un homme. Sa longue chevelure blonde, aussi dorée que le soleil glissait dans l’eau, formant des arabesques d’or autour de lui. Sur son torse musclé, une magnifique fleur d’or partant de son coeur redéfinissait les contours de son corps athlétique à la peau de porcelaine, immaculée.

Son visage doux et ses yeux verts étincelants, remplis d’amusement et de passion, étaient posés sur lui. Et avoir ce regard dans le sien, pur et divin, rempli Arcos d’une sensation si étrange, si solennelle et euphorisante, qu’il ne pu plus faire un geste, restant figé. L’être magnifique porta une main à ses lèvres roses étirées en un sourire malicieux, et lui fit signe de ne pas faire de bruit.

Arcos hocha la tête, hypnotisé par la splendeur irréelle de cette apparition, de cet être si beau, si lumineux qu’il en semblait inhumain. Ses yeux s’écarquillèrent un peu plus quand un énorme tentacule sortit lourdement de l’eau pour s’enrouler autour de la taille blanche, et le tirer vers le fond de la grotte. Le blond eut un petit rire et lui fit un clin d’oeil avant de se détourner, suivant les appendices pour se rendre à la place qui lui appartenait à présent, dans les bras de son Dieu.

Arcos le regarda entrer dans la brume épaisse, décelant uniquement deux yeux jaunes hypnotiques, et des tentacules venant s’enrouler autour du corps blanc si sensuel avec une tendresse et une possessivité innommable.

Sans un mot, il fit demi tour et remonta le long tunnel, le sourire aux lèvres. Il n’avait pas sa place ici, personne ne l’avait.

Les Prétendants n’avaient plus lieux d’être, car celui qui se tenait auprès de leur Dieu à cet instant, était bien plus qu’un simple Prétendant, et resterait à jamais à ses côtés.

Fin.

Vous voilà arrivé aux derniers mots de ce livre... J'espère que ma plume aura pu vous emporter jusqu'au peuple d'Ygdraer et que vous avez apprécié ce voyage. N'hésitez pas à laisser un commentaire et à aimer...

Avec beaucoup d'amour,

Saneria.

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