Des bruits terribles d'explosions et des cris me parviennent, mais ils semblent lointains. J'entrouvre les yeux. Tout est flou, mais je parviens à distinguer le ciel bleu qui s'étend au-dessus moi. 

Je sens un liquide chaud couler sur certaines parties de mon corps. C'est sans doute le sang qui s'écoule de mes blessures. 

Les images du combat me reviennent alors en tête et des larmes coulent sur mon visage. 

Pourquoi ? Pourquoi n'ai-je pas pu les sauver ? J'aurai pourtant dû en être capable !

Au lieu de cela, j'ai vu ceux que j'aime et tous mes sujets mourir sous mes yeux sans pouvoir rien faire pour leur venir en aide ! Pourquoi suis-je aussi impuissante ? !

C'est alors que je vois à travers mes larmes un oiseau me survoler. 

Une voix, qui me semble à la fois familière et étrangère, résonne dans ma tête :

"Tu n'es ni impuissante, ni incapable. Tu n'es juste pas celle qui pourra sauver notre peuple, car tu n'es pas prête à sacrifier ce à quoi tu tiens, ni ceux à qui tu tiens. Seule une personne prête à tous les sacrifices pourra sauver notre patrie et nos amis."

Je vois des centaines d'images défiler sous mes yeux à toute vitesse, tandis que mon esprit est envahi de sons et voix diverses ! C'est une vie entière qui défile sous mes yeux et ce qui est étrange, c'est qu'elle me semble à la fois complètement étrangère et étonnamment familière . . .

*

J'ai un petit sursaut. Quelle sensation étrange ! J'ai l'impression que je viens de sortir d'un très long rêve . . .

Des larmes perlent aux coins de mes yeux et l'une d'elles coule doucement sur ma joue. 

Mon regard se pose sur le titan originel d'Eren. Oui, seule une personne prête à tous les sacrifices pourra sauver notre peuple et nos amis. 

Un sourire se dessine sur mon visage, tandis que je ferme les yeux. En les rouvrant, mon regard bleu croise celui gris bleuté de Livaï. 

Livaï . . . J'aurais tant voulu te dire . . . 

Un éclair jaune m'enveloppe soudainement, puis . . . cette étrange et terrible sensation ! Celle d'être prisonnière d'un cauchemar sans fin . . .