Chapitre 8 - Un déroulement inattendu

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Elizabeth

Lorsque j’arrive en courant sur le campus, j’accélère le pas vers le bâtiment de science. Je m’arrête devant Cassidy qui me sourit.

- Félicitations, tu viens de rattraper ton retard ! s’exclame-t-elle en tapant dans ses mains.

- J’ai couru jusqu’ici, je lui explique. Tu sais que je ne supporte pas être en retard, même d’une minute.

- J’espère que tu es prête pour quatre heures de math.

- Je ne pense qu’à la pause de midi, je soupire en pénétrant dans la salle de classe.

Le cours de mathématique était assez ennuyant. Encore un problème auquel je suis confrontée. Des fois, j’aimerais que mon cerveau ne soit pas doté d’aussi grandes performances. Je souhaiterais galérer un peu plus comme les autres au lieu de trouver les réponses en un temps record.

Cassidy m’entraine vers un distributeur car le self est déjà rempli. Nous prenons chacune un sandwich sous vide puis nous nous installons sur les marches de la bibliothèque centrale déjà pleine d’étudiants qui se restaurent.

- J’ai quelque chose à te proposer pour ce week-end, m’indique mon amie avec enthousiasme.

- Quel genre de plan farfelu tu vas me présenter, je commence suspicieuse.

- Une autre soirée au club de Cambridge ! s’écrit-elle. Mon cousin accepte de nous faire entrer aussi souvent que nous le voulons.

- C’est une très mauvaise idée de faire cela sachant que nous venons à peine de commencer l’année, je m’oppose.

- Ne sois pas si défaitiste ! Nous avons le droit de nous amuser après avoir travaillé durement, tente Cassidy pour me convaincre.

- Je préfère rester tranquille à regarder un film.

- Tu es sûre que ce n’est pas à cause de Grayson ? demande-t-elle.

Bien sûr que c’est à cause de lui. Je ne tiens pas à le recroiser dans cet endroit. Devant mon silence, Cassidy comprend qu’elle a visé juste.

- On s’en fiche de lui, soupire-t-elle en s’étendant sur les marches. Qu’il soit là ou pas, je ne veux pas qu’il t’empêche de t’amuser.

- C’est quand même bizarre de croiser un enseignant dans ce genre d’endroit.

- Pas du tout ! Nous avons le droit d’être là autant que lui. Je ne vois pas où est le problème ? J’espère que tu ne fais pas partie de son fan club féminin.

- N’importe quoi ! je m’emporte en jetant brusquement l’emballe dans une poubelle non loin de nous. Cet homme est égoïste, froid et même irritant !

Cassidy me regarde avec surprise car elle n’a pas l’habitude que je parle avec autant de force.

- Voilà pourquoi je voudrais te faire sortir samedi soir. La semaine a été plus dure pour toi que pour moi et tu as besoin de te détendre. De plus, je ne comprends pas pourquoi tu éprouves tous ses sentiments négatifs envers Grayson alors que tu travailles avec lui. Ça ne se passe pas bien ?

- Bien sûr que notre collaboration se passe bien, je soupire. Désolé d’avoir réagit comme ça, je suis un peu sur les nerfs à cause de la reprise des cours.

- Ne commence pas à te mettre la pression, tu auras tout le temps plus tard, me rassure Cassidy en passant une main par-dessus mon épaule.

- Tu tiens à retourner au club à cause du mec de la dernière fois ? je demande pour changer de sujet.

- Oui, il m’a dit qu’il reviendrait demain, confirme-t-elle. Mais il n’y a pas que cela. Cet endroit dégage quelque chose de particulier. Quand je suis là-bas, j’ai l’impression d’être quelqu’un d’autre, d’être l’égale de ces personnes fortunées qui peuplent cet endroit.

- Je vois ce que tu veux dire mais j’aimerais que tu fasses attention avec les hommes que tu fréquentes, je m’inquiète. Tu ne sais jamais sur qui tu peux tomber et je n’ai pas envie qu’il t’arrive des bricoles.

- Merci de t’inquiéter pour moi mais je fais toujours attention à ça, explique-t-elle en terminant de manger sa banane.

- Réflexion faite, je préfère quand même t’accompagner samedi.

Cassidy me prend dans ses bras, tout excitée à l’idée que nous retournions ensemble au club. Un nœud me noue le ventre lorsque je pense à la possibilité de croiser à nouveau monsieur Grayson. Je chasse rapidement sa présence de mon esprit puis je fais signe à mon amie que c’est l’heure de notre cours d’informatique.

A la fin de l’heure, je me dirige au bureau du professeur Grayson pour l’aider à travailler sur son livre. Cette fois-ci, il est déjà là, le nez plongé dans son ordinateur. Une ribambelle de feuilles sont étalées sur son bureau.

- Bonjour professeur Grayson, je lance pour qu’il remarque ma présence.

- Bonjour mademoiselle Davinson, répond-t-il en levant les yeux vers moi. Avez-vous réussi la dernière fois à comprendre les calculs ?

- J’ai compris le fonctionnement monsieur, j’approuve. Je pense être maintenant capable de faire les opérations.

- Parfait, dit-t-il d’une voix sans émotions. Prenez la nouvelle pochette sur mon bureau. Je ne vous cache pas que les calculs du premiers chapitres m’ont pris plusieurs jours à faire donc je ne vous demande pas de réussir tous cela en quelques heures.

- Bien professeur.

Je récupère la pochette sur le bureau de l’enseignant puis je m’installe à la table qui m’est destinée. Je suis plutôt ravie d’avoir enfin des opérations à la hauteur de mon niveau et d’obtenir un réel challenge.

Comme le professeur me l’a indiqué, les calculs sont très longs à faire et j’ai plusieurs pages blanches à ma disposition pour pouvoir les réaliser. D’après ce que je vois, les formules ont été édictées par des physiciens antérieurs.

J’ai regardé sur mon téléphone à quoi ressemblaient les calculs des autres manuels et je constate qu’ils sont moins bien explicites et détaillés que ce que je dois faire. Malgré tous ses défauts, le professeur Grayson semble attaché à participer activement à la réussite de ses élèves.

Lorsqu’il est dix-huit heures, Grayson m’indique je peux quitter son bureau. Mes calculs ne sont pas terminés et je les pose de côté pour la prochaine fois. Ensuite, je quitte la pièce pour rentrer chez moi.

Beaucoup d’étudiants quittent le campus à cette heure-ci et je décide de prendre un raccourci avec moins de passage. En tournant à l’angle d’un bâtiment, je percute quelqu’un qui me fait perdre l’équilibre et chuter sur le sol.

- Tu ne peux pas faire attention poil de carotte ! s’écrit un jeune étudiant en colère.

Je suis encore trop étourdie et choquée pour répondre à une telle provocation.

- Pour qui tu te prends ? s’exclame une voix dans mon dos. Si tu ne veux pas l’aider à se relever dégage d’ici sale ordure.

L’étudiant lance une dernière insulte à l’inconnue derrière moi puis s’en va en grommelant. Je me retourne vers une jeune femme rousse aux cheveux frisées. Elle doit être à peine plus âgé que moi. L’inconnue me regarde en souriant tout en m’aidant à me relever.

- Il y a toujours des personnes pour nous insulter, même à l’âge adulte, lance-t-elle.

- Ça ne m’est pas arrivé depuis longtemps qu’on me sorte ce genre de méchanceté, je lui indique gênée. Merci pour ton aide en tout cas.

- Il n’y a pas de quoi. Il faut se soutenir entre rousses, édicte-t-elle en lâchant un clin d’œil.

Je frotte mes mains contre mon jean pour retirer les pellicules de poussières qui s’y sont logé.

- Au fait, reprend l’inconnue. Je fais un reportage sur les différences physiques et sociales avec mon association. Ce serait cool que tu viennes dimanche prochain pour participer au tournage et nous livrer ton témoignage.

- Ça peut être bien, je réponds avec timidité.

- Super ! s’exclame-t-elle à nouveau de bonne humeur. On se retrouve avec l’équipe à onze heures au kiosque du jardin botanique de Cambridge.

L’inconnue me fait un signe de la main puis s’en va.

- Attend ! je m’écris à son intention. Je ne sais pas comment tu t’appelles.

- Catherine ! répond-t-elle en me faisant un dernier signe de la main.

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