Chapitre 37 - Bonheur

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Elizabeth

Hier soir, nous n’avons pas fait l’amour avec mon beau professeur. Je suis tout de même tendue par ma rencontre avec Jason. Timothy a passé une partie de la nuit à me réconforter dans ses bras. Il est plus optimiste que moi sur le sujet.

Cassidy qui a très peur pour moi était tout d’abord bouleversée. Après avoir avalée ce qu’il s’est passé avec Jason, elle a fini par me rassurer elle aussi. Tout comme moi, elle préfère que se soit lui et pas quelqu’un d’autre même s’il aurait mieux fallu qu’il n’y est pas de témoin.

Pour cette épreuve mon amie doit me laisser seule. A la pause déjeuner, elle va manger avec d’autres étudiants. Je repère rapidement les cheveux blonds et le style décontracté de Jason qui m’attend devant les escaliers du bâtiment de sciences.

Son visage d’habitude si souriant est fermé comme une huitre. Il ne semble pas en colère mais contrarié. Une bouffée de courage m’assaille et je me dirige vers lui d’un pas assuré. Jason ne semble pas se mettre dans une position de supériorité comme celui qui détient le scoop du siècle.

- Salut, je lance pour engager la conversation peu sûre de moi tout à coup.

- Salut, réplique-t-il d’un ton neutre.

- Je ne suis pas venue ici pour te dire que tu as rêvé hier soir, j’embraye sans perdre de temps.

- Je m’en doutais un peu en fait…

Mince, c’est si voyant que ça ? Comment pouvait-t-il se douter d’une chose pareille ?

- J’ai vu comment tu le regardais pendant notre séjour à Washington, explique Jason un peu triste. Il te jetait des coups d’œil lui aussi. Quand je t’ai aperçu hier soir l’embrasser avec ce sourire, j’ai compris pourquoi tu ne voulais pas sortir avec moi. Ton cœur appartient déjà à une personne.

- Je ne voulais pas te faire de mal, je m’excuse.

- Je sais. Tu es quelqu’un de bien Lise et je ne pense pas que Grayson te mérite mais tu as fait ton choix, réplique-t-il avec sagesse. Je voulais juste avoir des explications de ta bouche. Maintenant que je les ai, je te promets que je garderais ton secret.

- Pardon ? je demande comme si j’avais mal entendu.

- Je ne suis pas un vieux crouton de la vieille école mais un rockeur, dit mon interlocuteur en souriant. C’était ça les années quatre-vingt avec tous les meilleurs groupes de rock. Ils prônaient l’amour libre et je suis aujourd’hui leur porte-parole. Aime qui tu veux Lise.

Je suis tellement émue par ces paroles que j’ai presque envie de pleurer. Je verse quand même une larme et Jason tapote mon dos.

- J’espère que nous pourrions rester amis, termine-t-il.

- Bien sûr, je veux que nous continuions à nous fréquenter.

Après ce moment émouvant, Jason me quitte en me laissant deux invitations pour un de ses concerts qui aura lieu le jour du nouvel an.

Je rejoins Cassidy à la table de la cantine où elle mange avec des amis. Je lui explique que tout s’est bien passé sans rentrer dans les détails pour ne pas éveiller les soupçons.

- Je reviens avec deux billets de concert, je rajoute en lui montrant.

- Le groupe de Jason est super, commente une étudiante nommée Carly.

C’est vrai que le chanteur et guitariste du groupe est connu dans toute la promo. De temps en temps des affiches de concerts sont accrochées sur les panneaux du campus. Il me semble que Jason a déjà sorti un premier album.

J’envoie un message à Timy pour lui dire que nous n’avons pas à nous inquiéter pour Jason. J’ai enregistré son surnom en contact pour ne pas éveiller les soupçons. De plus, personne ne connait le petit nom du professeur Grayson.

Je me sens beaucoup mieux maintenant que je n’ai plus de pression à ce sujet. Je suis même heureuse d’avoir pu conserver l’amitié de Jason car je l’apprécie.

A la fin de la journée, je rejoins le cœur léger le point de rendez-vous. Il souhaite que nous travaillions chez lui. Je pense que Timy veut me garder près de lui pour vérifier que je mange bien. Tout comme ma mère, c’est quelque chose qui l’inquiète.

Lorsque je prends place dans la voiture du professeur, celui-ci semble de meilleure humeur. Il m’indique qu’il a fait le virement. Malgré cette somme d’argent considérable, je suppose qu’il a beaucoup plus que ça dans son compte en banque puisqu’il n’a pas l’air inquiet.

Une fois dans l’entrée de l’appartement, le professeur me soulève dans ses bras en m’embrassant. C’est la première fois que je le vois se lâcher comme ça et je l’enregistre comme une marque de confiance. A mon grand bonheur, je découvre encore des pans de sa personnalité.

Après m’avoir déposé à terre, je retire mon manteau puis je m’apprête à l’embrasser à mon tour. A la place je dépose un baiser sur la pochette en carton qu’il a posé face à mon visage.

- Tu auras ce que tu voudras une fois que nous aurons terminé de travailler, s’exclame-t-il en riant.

Son rire est si rare et tellement beau. Je ferais n’importe quoi pour l’entendre toute la journée. C’est pourquoi, je ne prends pas mal cette petite blague de sa part. Monsieur est joueur à ce que je vois. Puisqu’il tient à me faire languir, je vais mettre en place une petite vengeance.

Je pénètre pour la première fois dans son bureau d’appartement. La pièce est beaucoup plus moderne que celle de l’université. La plupart des larges étagères sont vides car les livres sont maintenant dans son autre bureau. La table de travail est immense et le professeur pose un fauteuil confortable près de sa chaise de bureau.

Je m’installe à ses côtés puis je commence à faire les calculs tandis que Timy rédige le cours et les explications.

A dix-neuf heures, nous nous arrêtons de travailler et je me dirige en cuisine. A mon grand étonnement, le frigo est plein.

- J’ai fait les courses pendant la pause déjeuner aujourd’hui, explique-t-il. Je n’ai donc pas mangé ce midi et je meurs de faim.

Les produits sont d’une rare qualité et je me demande bien où il est parti faire ses courses. Je prends de la viande ainsi que des légumes pour faire un ragout. Je vérifie la recette sur mon vieux téléphone portable.

Le professeur met la table pour combler son manque de talent culinaire. Je ne peux pas lui en vouloir de venir d’une famille riche qui possède probablement des domestiques. Pour ma part, j’aidais beaucoup ma mère qui est une cuisinière hors pair. J’ai donc acquis quelques compétences en la matière.

Je viens de mettre le ragout à cuire lorsque Timy reçoit un appel. D’après son visage amical, je comprends que c’est quelqu’un de sa famille. Je crois que c’est le bon moment pour accomplir ma vengeance.

Je retire délicatement mon jean et mon pull sous l’œil surpris du professeur. Il me lance ensuite un regard d’avertissement lorsque je termine en sous vêtement en dentelle. Je commence à faire des poses aguicheuses pour le déconcentrer. Et ça marche. Il est obligé de faire répéter plusieurs fois les paroles à son interlocuteur.

- Je te laisse, déclare-t-il avant de raccrocher.

Timy se précipite vers moi et je tente de lui échapper mais il m’attrape rapidement. Je cesse de me débattre pour profiter de sa proximité. Il respire mon parfum dans mes cheveux puis chuchote à mon oreille :

- Je commence vraiment à avoir faim. Je crois bien que tu vas me servir d’entrée.

Il m’embrasse avec passion et je sens les boutons de sa chemise s’enfoncer dans ma peau. Nous tombons tous les deux dans les coussins moelleux du canapé. Timy passe sa bouche dans mon cou tout en glissant ses doigts sous l’armature du soutien-gorge. Un grognement s’échappe de ses lèvres tandis que je commence à haleter.

Je commence à prendre du plaisir lorsque le minuteur de la cuisine sonne. Je soupire car je ne veux pas mettre fin à cette étreinte. Mon amant se redresse pour m’aider à me relever. Je rejoins la cuisine en sous vêtement pour éteindre le feu.

- Je pourrais te regarder faire la cuisine en petite culotte toute la journée, avoue-t-il en s’asseyant au bar.

J’apporte la marmite puis j’utilise une louche pour nous servir le ragout dans des assiettes creuses. Mon plat est très bon et mon amant semble vraiment ravi que quelqu’un fasse la cuisine dans cette maison.

Il faut dire que la cuisine est tellement belle que ce serait dommage de ne pas l’utiliser. C’est vraiment un rêve pour moi d’être avec un homme comme Timothy Grayson et de ne pas me soucier de mes problèmes de nourriture. Je sais qu’il prend soin de moi.

- Je te préviens, ce n’est que partie remise, m’indique Timothy en me faisant un clin d’œil.

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