Feu, il n'est plus

2 minutes de lecture

Ce matin, quand je me suis réveillée,

J’ai cherché le pays où je suis née ?

Je n’ai rien, absolument rien trouvé,

Juste un désert totalement invertébré.

Ce matin, quand je me suis levée,

J’ai cherché la fierté d’appartenir ?

Je n’ai trouvé que l’envie de partir,

Ce pays n’avait plus rien à dire !

Ce matin, sur mes toilettes assise,

J’ai cherché les valeurs transmises ?

Je n’ai trouvé que viles méprises,

Rien que traîtrises et roublardises !

Ce matin, en regardant le papier,

J’ai cherché que d’autre essuyer ?

Je n’ai trouvé que le proche passé,

Puis ces bien-pensants illuminés !

Ce matin, au le fond de mon verre d’eau,

J’ai cherché comment remuer ces agneaux ?

Je n’ai trouvé que de sordides bourreaux,

Esclaves des idées de leurs maquereaux !

Ce matin, en écoutant les actualités,

J’ai cherché si le soleil allait se lever ?

Je n’ai trouvé qu’un jaune bien crotté,

Mais qu’ont-ils fait de nos belles journées !

Ce matin, en buvant mon bol de thé,

J’ai cherché le goût de la réalité ?

Je n’ai trouvé que la mienne émiettée,

Brisée par des mots si enfiévrés !

Ce matin, croquant ma tartine confiturée,

J’ai cherché mon pays, saveur si sucrée ?

Je n’ai trouvé qu’une grimace d’acidité,

Ce goût perdu pourra-il être retrouvé !

Ce matin, sous la chaleur de ma douche,

J’ai cherché si encore ce pays était farouche ?

Je n’ai trouvé que des habitants très louches,

Cachés dès la moindre petite escarmouche !

Ce matin, remontant et agrafant ma lingerie,

J’ai cherché le rire des gens, de ceux qui rient ?

Je n’ai trouvé que des lèvres en asymétries,

Et toute étaient trop, vraiment trop jaunies !

Ce matin, tout en lissant ces noirs collants,

J’ai cherché la pourriture et ses affluents ?

Je n’ai trouvé que la haute se compromettant,

Et sur l’autel du pouvoir se masturbant.

Ce matin, en passant mon beau tailleur vert,

J’ai cherché ce pays dont j’étais si fière ?

Je n’ai trouvé que les dires bien pervers,

De ceux dont la parole crée cette atmosphère.

Ce matin, terminant de me maquiller,

J’ai cherché si existait encore l’égalité ?

Je n’ai trouvé qu’à certains elle appartenait,

Que s’en prévaloir, eux seuls pouvaient !

Ce matin, chaussant mes escarpins violets,

J’ai cherché si existait encore la fraternité ?

Je n’ai trouvé que des communautés,

Hurlants ce mot de sens désormais dénué !

Ce matin, fermant ma porte d’entrée,

J’ai cherché si existait encore la liberté ?

Je n’ai trouvé que celle des autres si près,

Que ma bouche reste désormais fermée !

Ce matin, regardant l’horizon de lumière éthérée,

J’ai cherché si mon pays pouvait se relever ?

Je n’ai trouvé que la terre du fossoyeur bêchée,

Prête à recevoir deux ailes d’éternité coupées.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Notemorf ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0