L'Homme à la pie (2013)
Improvisation tantôt rimes, tantôt prose, avec Mazaria, partie d'une gravure que j'ai animé ici : https://www.youtube.com/watch?v=nQ8JXvP7_pc&ab_channel=DjedgeduTarn Et représentant un bandit qui sévit à Gaillac dans les années 1830 . Toute sa vie retranscrite ici : http://genetarn.free.fr/partie2/textes/un_brigand.htm
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Ce portrait a quelque chose de flippant,
La tête légèrement penchée,
Comme si elle allait se détacher,
Ou, pour sous un autre angle nous scruter,
Et ce regard neutre mais qui n'en dit pas moins,
Son jeu il cache bien.
- Etrange gravure, le sujet est flippant, d'un faux air paisible, mais laissant une sorte de folie transparaître. Et cette pie !
Oiseau de mauvais augure, comme les corbeaux .
Peut-être l'eut-il dressé à crever les yeux .
La pie, bavarde, qui nous étourdit de ses cris, pour nous détourner de ce qui est en filigrane .
Pie noire et blanche, ni bonne ni mauvaise, juste elle nous brouille les pistes.
Et son humain, de ses gants de gentleman,
Qui étouffait les empreintes de ses crimes sanglants,
A une carrière commencée de bonne heure,
La valeur n'attend pas le nombre des années.
Et cet homme laissera à la postérité ,
Et surtout à sa descendance, un parfum sacrilège,
Où la mort de l'autre n'est qu'un outil,
Administrée, d'une solide main gantée.
Gentleman cambrioleur de vies,
Assassin affamé d'émotions fortes,
Qui boit de l'eau de vie dans un sabot,
Puis s'en va à la chasse à l'homme, sauvage prédateur.
Et si d'aventure une pie vous harcèle, sachez qu'il est tout près, attendant de fondre sur sa proie, n'hésitant pas à rallonger sa vie, en dénonçant autrui, surtout ses collègues.
Ce sinistre personnage, orfèvre en chantage et escroquerie, vous fera porter le chapeau, même si pour votre tête il est trop vaste.
Et son lointain descendant, par l'arbre généalogique, à la vie le ramènera, et en secret ira dans quelque bois, s’adonner à quelques coquines embuscades, moins périlleuses que celles de son aïeul, bien que...
Méfiez vous de l'eau qui dort,
Ou viendra à vous la mort.
Et elles n'auront pas de triste fin, mais un échange de bonnes volontés, qui feront jaillir des ruisseaux bavards de leur carcasse joyeuses .
De bonnes giclées mais non de sang, c'est bien plus agréable !
Et le soir, satisfait d'avoir eu votre dose,
Vous vous endormirez dans les roses,
Vous plaisant à imaginer dans l'ombre,
Le visage neutre de ce gentleman cambrioleur.
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