Chapitre 9

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Alev

On se retrouve dehors et le silence me fait bourdonner les oreilles. Je regarde les alentours, c’est calme, si calme que je regrette presque de ne pas avoir demander à mon père un local sur son terrain. Neven me suis, je sens son regard dans mon dos. Chaque passage de ses yeux sur moi me donnent chaud.

Lorsque je me retourne vers lui il me tend une bière, il a dû la piquer avant qu’on sorte. Nous nous adossons à la barrière en bois qui borde l’entrée du club house. Je bois une gorgée de ma boisson et soupire d’aise.

_ Tu te sens bien ici Princesa ?

_ Oh que oui, j’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé ma place tu sais. Réponds-je en le toisant.

_ Tu ne voudrais pas prendre quelques vacances ? du repos ?

_ Neven, je viens d’ouvrir ma boutique, je le regarde en haussant un sourcil, je ne vais pas avoir de vacances avant une décennie.

Je ris fort et fini par me calmer remarquant que Neven s’est accoudé sur le cotés face a moi sur cette barrière, il me regarde avec beaucoup de sérieux.

_ Je ne plaisante pas, pars avec moi. Il me regarde intensément.

_ Partir où Neven ?

_ Je ne sais pas, peu importe, je peux t’emmener ou tu veux. Il réfléchit un instant, Paris ?

_ Tu plaisante ? nous nous regardons un instant, ha non tu ne plaisante pas. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Neven.

_ Pourquoi ça ? on part quelques jours, on profite du pays, on essai d’apprendre quelques mots de français et on revient. Les filles peuvent s’occuper de la boutique.

_ Neven, est-ce que tu essai de te débarrasser de moi ? Je commence à comprendre son manège. Tu veux me faire quitter la ville à cause de Pete ?!

_ Alev écoute je m’inquiète pour toi, je ne peux pas rester là sans rien faire.

_ Tu vas me faire confiance pour commencer. Je suis armé en permanence, je ne quitte jamais un seul lieu seul ou sans prévenir. J’ai compris la gravité de la situation. Je soupire. Ecoute Neven, je ne vais pas m’expatrié sans raison, si jamais un jour Pete me menace et que je me retrouve coincé, je te promets de partir à Paris.

Nous sourions ensemble, je sais qu’il veut juste me protéger mais je ne me cacherai pas. Mon père m’a caché pendant dix ans, je ne veux pas qu’on continue sur ce chemin. Il reste un moment silencieux en regardant sa bière, lorsqu’il relève les yeux vers moi, je vois qu’il a envie de me dire un million de choses, mais rien ne sort. Si je veux connaitre son passé, je dois lui livrer le miens.

_ Je revois souvent le visage de ma mère dans mes rêves. Je fais des cauchemars ou je la vois mourir. Alors que je ne l’ai même pas vu, j’avais treize ans quand elle est morte. Un accident de voiture, c’est ce qu’a dit mon père en tout cas.

_ Tu n’as pas l’air d’être d’accord avec ça.

_ C’est un des nombreux mensonges que mon père m’a servi depuis sa mort. Je sais qu’elle n’est pas morte dans un accident, c’était un meurtre. Quelqu’un à trafiqué sa voiture, j’en suis certaine. A l’époque j’étais jeune mais pas bête, je sais que les activités annexe du club sont retombées sur ma mère.

_ Comment était-elle, Neven me regarde avec une attention toute particulière.

_ Elle était magnifique, je tiens mes cheveux d’elle, elle avait des yeux bleus sublime, elle était douce, si douce… L’émotion m’étreint à ce souvenir. On passait beaucoup de temps à deux quand papa était en road trip pour le club, il à toujours fait en sorte qu’on ait tout ce dont on avait besoin, maman ne travaillait pas donc quand papa n’était pas là, elle s’ennuyait souvent.

_ C’est ce qui te donne envie de travaillé malgré le fait que ton père aurait pu t’aider financièrement ?

_ Entre autres. Je veux avoir un but, j’ai toujours voulu ça. A New York je me suis laissé enfermer, cloitré dans un quotidien ou on décidait pour moi ce qu’il fallait faire ou dire. Je voulais avoir fait quelque chose par moi-même. En alliant mon besoin d’être entouré et ma passion des livres.

_ Je comprends, tu sais que tant que tu es avec nous, tu ne seras jamais seule Alev.

Je sens une sincérité immense dans ces paroles. Neven me rassure avec un regard, il me rend confiante, il me fait confiance. Je sais que jamais je n’aurai à faire face a quoi que ce soit seule tant que je garde le club au près de moi. Mais est-ce vraiment ce que je veux ?

_ Dis moi Neven, je regarde un instant vers les garages, Tu pourrais m’apprendre à tirer ?

_ Tu …, il hausse un sourcil et cherche ses mots, tu as une arme et tu ne sais pas tirer ?

_ En fait, je sais me servir de mon arme. Mais au vu du « danger » que représente Pete, j’aimerai être sûr de pouvoir tirer dans le mile si jamais il venait à m’avoir et que vous n’êtes pas là.

_ Si jamais il met la main sur toi et que nous ne sommes pas là, déjà ton père nous tuera, mais si ça peut te rassurer je serai ravi de t’apprendre.

_ Maintenant ? Je lui souris instantanément.

Il rit, pose sa bière sur la barrière, sort son arme de son dos et me la tend. Je ne sais pas s’il est sérieux, mais je sens qu’il ne plaisante pas.

_ J’ai mon coin pour ça, viens.

Nous partons en direction du champ qui borde le club, des étendu d’herbes sèche à perte de vu, un seul arbre au milieu, un petit muret de briques défoncées, je comprends que c’est là que lui s’entraine. Je crains quand même que ça alerte les gars du club s’ils entendent des coups de feu.

_ Mais tout le monde va avoir peur s’ils entendent les coups de feu. Dis-je un peu paniqué.

_ Il y a une caméra a l’angle du toit là-bas, il pointe le toit du club, Ils verront que c’est nous. Place toi juste là, vise le mur et tire.

Il se place derrière moi, je pointe le pistolet devant moi. Nous restons quelques heures ici, Neven corrige ma posture, m’apprend à charger et décharger mon arme, il m’explique quelques subtilités en fonction des modèles, me dit comment me protéger si mon adversaire à plus d’expérience que moi. Je bois ses paroles, j’applique à la lettre chaque conseil. Sa proximité me met mal à l’aise cependant, je ne sais pas pourquoi. Mon ventre se sert et se dessert au rythme de ses mouvements, lorsqu’il me regarde j’ai l’impression d’être en auto-combustion. Je suis hypnotisé par ses yeux, du coup, je perds mes moyens et je me sens faible. La faiblesse est une arme pour l’adversaire.

Nous retournons dans le club à presque trois heures du matin, je récupère mes affaires pour que Neven me ramène. J’ai un magasin à ouvrir demain matin moi.

Une fois à la maison je remercie Neven qui part se coucher rapidement, je monte à mon appartement et découvre une lettre qui a été glissée sous ma porte pendant mon absence. Je dépose d’abord toute mes affaires, je regarde l’enveloppe sous toute les coutures, pas de nom, pas d’adresse. Elle n’est pas arrivée là par hasard. Mais cela veut dire que la personne qui l’a déposé là a réussi à ouvrir la porte d’en bas. Je décide d’ouvrir le papier et d’en lire le contenu.

« Cher Alev, Je me suis permis de passé chez toi, tu n’étais pas là malheureusement. Il faut qu’on finisse notre discussion de l’autre jour, que je t’explique qui est vraiment on père. Mais ce n’est pas une question, tu vas me retrouver mardi prochain au parc de Charleston à 15h, si tu ne viens pas, je reviendrais te chercher et je peux t’assurer que ce n’est pas ta porte qui m’arrêtera. Et je te déconseille de prévenir ton club adoré, j’en aurai fini avec Neven avant même que tu sois réveillé si jamais tu lui en parle.

Je te dis à très vitre.

Pete. »

Je referme la lettre les mains tremblante. Nous sommes vendredi, je n’ai absolument aucune idée de quoi faire. Si jamais Pete voulait vraiment m’enlever ce serai déjà fait. Il a réussi à forcer la porte d’en bas sans qu’on le sache. Je vais devoir prendre des cours de défense avec Neven pour être sûr de ne pas me faire avoir, une fois de plus. Mon face a face avec Pete s’annonce terrifiant. Je ne lui fais aucunement confiance.

Mardi arrive plus vite que je ne le voudrais, Neven à commencer à voir que j’étais préoccupé. Je me suis tenue éloigné de lui autant que possible, je ne veux pas que Pete puisse le prendre pour cible, ou qu’il croit que j’ai parlé de ses projets vicieux. Je me prépare à quitter la boutique en passant par derrière, Frank et Spencer sont assis au comptoir. Je ne dois dire à personne où je vais, sinon le club en paiera le prix.

J’arrive à quitter la boutique pendant que Evy et Amanda, les filles du club, s’occupe de servir les clients. Je serai revenu avant que quiconque remarque mon absence. Je prend la moto et file jusqu’au parc. Je remarque tout de suite la moto de Pete et me gare à ses côtés. Je ne veux pas avoir l’air d’une poule mouillé, alors je ne reculerai pas. Je descends de ma moto, enlève mon casque et le regarde bien en face.

_ Je suis ravi de voir que tu as accepté mon invitation. Me dit il avec le sourire.

_ Je n’avais pas compris que j’avais le choix. Tu peux me croire, sinon je ne serai pas venue. Je croise les bras devant moi.

_ ça ne te va pas le sarcasme. Mais cela doit être de famille.

_ Je ne sais pas où tu veux en venir, mais je te conseil de ne pas essayer d’atteindre le club a travers moi, tu ne sais pas ce que tu vas déclencher.

_ Oh que si je le sais. Alev tu ne sais même pas avec qui tu vis, tu sais à quel point c’est blasant pour moi de parler avec toi ? Il rit aux éclats.

_ Tu à l’air possédé mon pauvre garçon.

_ Mesure tes paroles Alev, dit il en se rapprochant dangereusement de moi, Je te laisse trois jours pour faire tes affaires et me rejoindre ici à la même heure. Tu vas venir avec nous, sans discuter, sinon je viendrais directement te chercher.

_ Pourquoi ne pas m’emmener maintenant ? Je suis seule et désarmé.

_ Je te laisse simplement trois jours pour préparer ton départ. Je ne veux pas de ton club dans mes pattes. Invente ce que tu veux mais tâche d’être crédible, si je vois l’ombre d’un Slayers je le tue.

Mon sang se glace, je suis piégé comme un rat. Je réfléchis à différent scénario, même si j’essayais d’en parler à mon père, il lèverait une armée, mais Pete est sans pitié, il les tuerait jusqu’au dernier. Neven m’a parler de quelques une de ses actions et cela me fais froid dans le dos. Je n’ai pas le choix, je vais devoir inventer un mensonge assez probable et en même temps, laisser des indices. Je veux leur laisser la chance de me retrouver. Avant que Pete ne me tue.

Pete reprend son casque et monte sur sa moto, j’aurai peut-être une chance de le tuer. Mais j’avoue, j’ai envie de savoir ce qui le motive. Frank m’a dit que finalement, a part le sang, rien ne l’intéresse. Mais je suis sûr que là, c’est une autre histoire.

Lorsque je décide de remonter sur ma moto, je vois au loin les yeux de Neven. En colère, je dirais même fou de rage. Je ne sais pas ce qu’il à vue, mais je vais avoir de gros problèmes.

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