Chapitre 30 : Le feu des profondeurs

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 Je fis un rapide examen du ciel et pris quelques respirations profondes pour analyser le fond de l'air. Tout me semblait correct et nous devrions avoir du beau temps pour les jours à venir. Je me tournai vers mes compagnons impatients de repartir en exploration.

 Jeb, l'élémentaliste t'skrang toujours posé et diplomate, scrutait les cieux. Sans doute redoutait-il la présence d'un certain oiseau-nuage qui lui avait flanqué la peur de sa vie quelques jours plus tôt alors qu'il avait adopté une forme de faucon grâce à sa magie.

 Gothzul, le guerrier ork intrépide et solide, affutait pour la troisième fois ce matin son sabre pour masquer sa déception de ne pouvoir emmener son stajian. Il était bien conscient qu'il n'avait guère sa place sur ce terrain montagneux mais son "Grokon" lui manquait déjà.

 So'Tek, le nécromancien discret et doté d'un sens pratique sans faille, vérifiait une ultime fois son équipement. Ses livres et tous les ingrédients d'herboristerie étaient à leur place, car l'approximation n'avait pas sa place chez ce petit t'skrang méticuleux.

 Thregaz, le troll écumeur du ciel loyal et courageux, avait le regard perdu dans les nuages. Il s'imaginait sans doute à la proue de son drakkar volant, sondant le ciel et se moquant des petits terrestres en bas.

 Je donnai le signal du départ et pris la tête du groupe, à quinze mètres devant comme il sied à l’éclaireur que j’étais. Comme à l’accoutumé, j’étais vêtu avec une discrète élégance. Les couleurs privilégiaient le vert et le brun pour des raisons de camouflage, mais les vêtements étaient de qualité et d’une belle coupe. Aimez vivre en pleine nature n’oblige pas à se négliger, n’est-ce-pas ?


*  *


 Quelques heures plus tard, de gros nuages étaient venus se joindre à notre équipée et nous évoluions sous une pluie fine mais soutenue qui masquait la visibilité, mouillait l'équipement et minait le moral. Alors que je cherchais un abri, j'en étais à me demander s'il y avait un climat particulier autour de Fort Vräss ou si mes compétences en climatologie étaient minables à ce point.

 C'est alors que je perçus un faible hennissement. Je fis un signe discret aux autres qui s'accroupirent et s'immobilisèrent, sur leurs gardes. Tous les sens aux aguets, je progressai discrètement dans la direction où je pensai avoir perçu le bruit. À proximité d’un ravin, je découvris un abri de construction récente où patientaient quatre chevaux d'écorcheurs orks. Je contournai le bâtiment précaire et poursuivis mon inspection, suivant difficilement des traces qui dataient de plusieurs heures et que la pluie avait commencé à effacer. Les empreintes me menèrent vers le ravin ; j'aperçus bientôt une corde nouée à un arbre et qui descendait dans le vide. Je jetai un coup d'œil et aperçus, quatre ou cinq mètres plus bas, une petite corniche qui donnait sur une ouverture dans la roche. Je décidai de retourner chercher mes compagnons.

 Après une explication de la situation et un rapide échange d’avis, la décision fut prise de descendre voir ce qui se tramait là-dessous et, si nécessaire, de s'occuper des cavaliers orks. Craignant de tomber rapidement sur les écorcheurs, Gothzul décida de prendre ma place et de jouer à l'éclaireur. Il devrait pourtant savoir que c'est très dangereux le rôle d'éclaireur ! Loin de m'écouter, il s'enfonça dans le couloir sombre… et se blessa sur un piège vingt pas plus loin ! Il y avait une justice puisqu’on savait ce qui se passait lorsque je m’improvisais guerrier.

 Le piège étant désormais bien repéré, le reste du groupe passa sans difficulté. Je m'évertuai à tenter de désamorcer cette cochonnerie qui s'était déjà réarmée, dans l'hypothèse où nous devions repartir rapidement, mais en vain. Je décidai de rejoindre le groupe qui, sans m’attendre, avait pris de l'avance et poursuivait l'exploration. Je ravalai quelques jurons et accélérai le pas pour les rattraper.

 Le couloir avait une pente descendante régulière mais prononcée. Tout le monde avait remarqué que la température augmentait progressivement et ce n'était certainement pas dû à un simple feu de camp. Après plusieurs minutes de marche, la petite compagnie déboucha dans une caverne de vaste dimension. Elle faisait au moins quatre-vingt mètres de large et le plafond devait monter jusqu’à quarante ou cinquante mètres. Quant à la longueur, elle restait difficile à estimer malgré la lueur procurée par le lac de lave situé en contre-bas.

 Un solide pont de bois et de cordes était tendu par-dessus la masse liquide rougeâtre. Tout cela puait le piège mais notre curiosité était ferrée aussi sûrement qu'un poisson au bout de l'hameçon. Et les orks étaient forcément passés par là. N'accordant guère de confiance au pont, Jeb invoqua un treillage céleste par-dessus l'abîme et commença à s'y engager, suivi par Gothzul et Thregaz, armes à la main. Pour ma part, j'optais pour le pont et So'tek s'y hasarda à ma suite.

 Nos deux groupes progressèrent lentement, tous les sens aux aguets. J'estimai que nous avions effectué environ à la moitié du parcours lorsqu'un cri de So'tek nous alerta de la présence de raies-scorpions. Toutefois, avant que j'aie le temps de localiser le danger et d'y réagir, je ressentis une vive piqûre dans le cou et j'aperçus une forme volante passer juste au-dessus de moi. J’avais déjà entendu parler de ces créatures des cavernes mais sans jamais en voir. Et j’aurais souhaité continuer de ne jamais en voir. Elles avaient une envergure qui pouvait dépasser les deux mètres et ressemblaient beaucoup aux raies des océans, sauf que celles-ci volaient dans les airs, qu’elles étaient dotées d’une gueule fort bien garnies en dents acérées, ainsi que d’une queue aux piquants enduits d’une toxine incapacitante. Bref, de bien vilaines bestioles que nous avions héritées du Châtiment.

 Quelques secondes plus tard, une impression de brûlure intolérable me jetait sur les traverses du pont. À grand renfort de volonté, je tentai de me relever mais ne récoltai en récompense de mes efforts qu'une seconde blessure. Terrassé par la douleur, je passai une petite éternité à lutter contre la toxine qui courait dans mes veines.

 Je finis par me relever, faible et fiévreux. Par chance pour moi, mes collègues avaient repoussé les raies-scorpions et reprenaient la progression. Aucune n’avait eu l’opportunité de s’approcher de moi pour finir le travail ou goûter sa proie sans défense. Les survivantes étaient retournées se cacher dans les stalactites de belle taille qui ornaient le plafond.

 Quelques pas devant moi, le nécromancien t’skrang tourna vers moi un regard soucieux. Je le rassurai par quelques mots encourageants tout en chargeant mon arbalète. Peu convaincu par mes mensonges, il reprit néanmoins sa progression pour aller soutenir nos autres compagnons : des écorcheurs orks étaient apparus de l'autre côté du pont et pointaient leurs arbalètes vers le trio d'adeptes qui avançait sur le treillage magique.

 Je pris encore quelques secondes pour me remettre. Aux yeux des deux raies-scorpions à nouveau embusquées dans les ombres du plafond, je devais apparaître comme une proie isolée de choix puisqu'elles me foncèrent dessus. Mais l’effet de surprise ne jouait plus et j'étais prêt à les recevoir : la première reçu un carreau en pleine tête et termina son attaque dans le lac de lave, quelques vingt mètres plus bas. La seconde estima que la fuite était, finalement, le meilleur choix pour elle. Sans cesser de surveiller régulièrement derrière moi, je repris ma progression sur le pont de corde pour aller aider mes compagnons qui bataillaient toujours contre les orks.

 À une trentaine de mètres de là, j'aperçus Monsieur, qui venait de prendre pied sur la corniche, recevoir un carreau à bout portant et s'écrouler. Quelques secondes plus tard, un sort partit du côté des orks et toucha Gothzul. Notre vaillant guerrier tourna alors les talons et s'enfuit comme s'il avait un troupeau d'Horreurs aux fesses. Nos deux combattants étaient désormais indisponibles… là ça sentait pas bon du tout !

 S'engagea alors un duel à distance entre les deux t'skrangs et moi d'un côté, et quatre orks en face. À ce jeu-là, nos deux lanceurs de sorts firent, une fois encore, la différence. Un ork s'écroula, un autre s'enfuit, trop blessé pour poursuivre le combat.

 De mon côté, j'écopai d'un carreau et cette troisième blessure faillit être celle de trop. Il s'en fallut de peu que je ne bascule dans l'inconscience et dans le lac de lave. Je parvins à me raccrocher à la rambarde en corde et répliquai par un carreau qui - plus par chance que par adresse - trouva le cou de ma cible qui s'écroula net. L’écorcheur survivant compris que les choses étaient mal embarquées pour lui et il décida de détaler. D’autant plus que Gothzul revenait et il n’était pas heureux du tout d'avoir été privé de baston par un procédé magique déloyal.

 Le combat avait été âpre. Thregaz revint à lui et les t'skrangs le requinquèrent à coup de sorts et de potions. Ce troll est increvable et c'est tant mieux pour nous. Nous prîmes quelques instants pour nous reposer et nous soigner pendant que Gothzul, en pleine forme et revanchard, surveillait la porte massive par laquelle les orks survivants avaient fuis. Je profitai également de quelques soins qui ne furent pas de trop car j’avais bien dégusté avec les attaques des raies-scorpions.

 Quelques instants plus tard, nous pénétrâmes dans une salle ovale d'une vingtaine de mètres de longueur. Les orks nous y attendaient mais, cette fois, ils étaient largement en sous-nombre et le combat fut expédié. En peu de temps, nous étions maîtres du champ de bataille et nous pûmes examiner à loisir la salle dans laquelle nous nous trouvions.

 Les murs étaient décorés jusqu'à mi-hauteur de fresques qui représentaient des créatures de feu. À l'autre extrémité de l'ovale, deux larges marches menaient à une double porte massive en bronze qui ne comportait aucun système d'ouverture visible et qui refusait obstinément de bouger. Sur les battants, nous décelâmes des inscriptions incompréhensibles. So'tek nous informa que c'était du théran et qu'il savait le lire. Il déchiffra une énigme : "Je puis être aussi grand qu'un troll ou aussi petit qu'un sylphelin mais je ne pèse rien. Le feu préside à ma naissance." Gothzul suggéra "ombre" et proposa au nécromancien de faire de l'ombre sur la porte. So'tek plongea la pièce dans l'obscurité grâce à un sort de son répertoire. Quelques secondes plus tard, les portes se débloquaient. J'aurai bien émis quelques doutes quant à la logique de la chose, notamment sur la différence entre l’ombre et les ténèbres, mais cela avait marché donc je gardai mes commentaires pour moi.

 Nous pénétrâmes ensuite dans un grand hall avec des piliers monumentaux en marbre le long des murs latéraux. Des bas-reliefs représentaient de nombreuses créatures variées et un elfe visiblement puissant. Le sol était composé de dalles en damier, de couleurs rouge et vert. La salle faisait environ vingt mètres de longueur par douze mètres de largeur. Une porte ouvragée nous narguait en face mais tout le monde redoutait des pièges en cet endroit.

 Jeb invoqua un trône des vents et se déplaça prudemment au-dessus du damier. Quelques cases plus loin, une lueur venue du plafond se posa sur lui et un mot inconnu résonna dans la salle. So'tek cria :

« Jeb, recules ! C’est un sceau de garde ! »

 L’élémentaliste t’skrang obtempéra puis se servit de sa vision astrale pour sonder les pièges magiques et remarqua rapidement qu'ils étaient omniprésents dans la pièce et que la plupart des cases au sol étaient dangereuses, de même que les murs. Cela nous prit un peu de temps mais Jeb parvint à trouver un chemin sûr et guinda le groupe afin de traverser sans encombre. Une fois parvenu à la porte et s'être assuré qu'elle n'était pas piégé, Thregaz l’ouvrit et s'engagea dans l'escalier en colimaçon qui montait, suivit par le reste de la compagnie.

 À l'étage supérieur, nous débouchâmes dans une grande salle ronde avec une large meurtrière qui donnait sur le pont de corde et le lac de lave. Les murs étaient couverts de fines écritures gravées, de haut en bas. C'était un beau poste d'observation et de défense pour des arbalétriers. Heureusement que les orks n'étaient pas parvenus jusque-là car cela nous aurait singulièrement compliqué la tâche. Je remarquai alors que les autres étaient tous très appliqués à lire les lignes inscrites sur le mur circulaire. Je m'en approchai à mon tour, curieux de savoir ce qui pouvait être aussi passionnant…

 Quelques secondes plus tard, Thregaz m'attrapa par l'épaule et m'éloigna du mur.

« Eh ! Valérian ! Arrêts de lire ces trucs !

- Hein !? Y’a un problème, répondis-je en me tournant vers lui avec incompréhension.

- Tu m’étonnes qu’il y a un problème. Ça fait plusieurs minutes que vous êtes tous là, face au mur, à lire toujours les mêmes lignes.

- Hum… ceci ressemble à un enchantement subtilement vicieux, déclara So’tek. Et nous en serions encore tous victimes sans la présence d’esprit de Monsieur.

- Ouais, enfin… moi les écritures sur les murs, je m’en cogne, répondit l’intéressé d’un ton désabusé. »

 Nous décidâmes alors de nous éloigner de ce mur et de poursuivre l'ascension de l'escalier en colimaçon.

 L'étage supérieur semblait être le dernier ; en tout cas l'escalier n’allait pas plus loin. Nous avançâmes dans un vestibule qui comportait quatre portes de chaque côté et une double porte au fond. Ces portes étaient assez simples, sans commune mesure avec celles du premier niveau. Jeb ouvrit la première porte sur la droite et pénétra dans une chambre. Le mobilier était rustique et elle semblait inoccupée depuis bien longtemps. Après un rapide examen de l’ensemble du niveau, nous étions dans ce qui avait été des quartiers d'habitation, mais il ne restait rien d'intéressant ni aucun indice sur ce qui s'était passé. Pas de vandalisme non plus. Peut-être les occupants avaient-ils quitté ce lieu pour rejoindre un kaer juste avant le Châtiment. Nous ne le saurions sans doute jamais.

 Quoi qu'il en soit, nous étions tous très frustrés d'avoir fait tout cela pour rien. Gothzul et moi entreprîmes de fouiller à nouveau toutes les pièces, méticuleusement, alors que les trois autres retournaient à l'étage inférieur. Après environ une heure à ouvrir des tiroirs vides, bouger des meubles, et sonder des murs sans aucun résultat, j'abandonnai, me posai sur une chaise et sorti mon luth pour oublier mon dépit dans la musique et réfléchir à ce que nous aurions pu oublier.

 Quelques instants plus tard, So'tek nous appela de manière paniquée : Monsieur avait disparu ! Disparu, comment ça disparu ? Cela ne disparaît pas comme ça un troll ! Le temps que le guerrier ork et moi-même descendîmes, Thregaz était revenu. Il nous expliqua qu'il cherchait un passage secret dans le mur circulaire et qu'il poussait avec obstination lorsqu'il était passé à travers le mur pour arriver dans un couloir. L'un des murs était donc une illusion. Mais cela n'était pas une simple illusion, comme nous pûmes le constater : il fallait un réel effort de volonté pour traverser et cela nous occasionna bien des difficultés et des douleurs pour parvenir à tous franchir l'obstacle.

 Derrière le mur magique, nous suivîmes un couloir sur quelques mètres puis nous nous engageâmes dans un escalier descendant d’une vingtaine de hautes marches. En bas, notre progression fut stoppée brutalement par une porte de bronze qui intrigua Thregaz. Grâce à sa vision astrale, Jeb confirma que la porte était bien défendue. Cette magie était assez semblable à un sceau défensif d'une porte de kaer, en moins puissant.

 Alors que chacun se demandait comment passer ce nouvel obstacle, Thregaz, par témérité ou impatience, poussa la porte et reçu le sort. Immédiatement, la peau de son corps commença à se soulever et à tourner sur elle-même. Souffrant le martyr, le troll s’évanouit bientôt de douleur. À l'aide de tout leur arsenal de sorts et de potions, les deux t'skrangs parvinrent à éviter le trépas à notre écumeur du ciel. Mais c'était passé très près, une fois de plus pour ce pauvre Thregaz. Il était sauvé mais inconscient pour un bon moment et risquait d’en garder des séquelles sous forme de belles cicatrices. Notre force de frappe venait d'être réduite de moitié.

 Après avoir correctement soigné et installé le troll dans le couloir, nous pénétrâmes dans la salle. Nous nous attendions à trouver enfin quelque chose qui justifie toute cette débauche de protections. Nos espoirs allaient une nouvelle fois être déçus : la pièce, qui n'était qu'une petite caverne naturelle aménagée, ne contenait qu'une quinzaine de gros coffres vides. Il restait quelques piécettes dans la poussière, mais rien de plus. Par dépit, je fouillai attentivement la pièce, m'intéressant surtout aux murs. Je finis par dénicher un passage secret et à l’ouvrir, puis je rameutai mes compagnons. Cette fois, je pris la tête dans le boyau étroit.

 Quelques dizaines de mètres de marche délicate plus tard, sur un terrain inégal, nous débouchâmes sur une corniche qui longeait le lac de lave en contrebas. Estimant l'endroit dangereux, je préférai m'y aventurer seul. Ce n'était pas la peine de prendre de nouveaux risques s'il n'y avait rien au bout, une fois encore. Jeb décida, néanmoins, de m'accompagner sur son trône des vents.

 Après une progression un brin périlleuse sur une vingtaine de mètres, la corniche donnait sur une avancée en surplomb du lac de lave. Au milieu de cette avancée, un bâton magnifique flottait à un mètre du sol. Vu la décoration et le lieu, il devait concerner l'élément feu. Cependant, l'endroit ne m'inspirait aucune confiance. Mais Jeb n’avait pas les mêmes appréhensions, ou alors, il les ignora. Apercevant l'objet, l’élémentaliste ne tint plus de joie et avança pour s’en emparer.

 Mon instinct ne m’avait pas trompé puisque, quelques secondes plus tard, le gardien fit son apparition dans une gerbe de lave. C’était un élémentaire de feu d'une belle taille. La créature concentra ses assauts sur le malheureux t'skrang qui avait osé s’emparer de l’objet qu’il protégeait. Dans l'espoir de détourner son attention, je lançai une attaque précise au torse et je parvins à le blesser assez gravement. Toutefois, sa grande mobilité et ses attaques de zone dévastatrices ne nous laissaient pas beaucoup de chance. Une nouvelle blessure jeta Jeb à terre. Alors que je me plaçai sur la défensive, le monstre igné s'approcha du t’skrang inanimé, il récupéra le bâton et le remit ensuite à la place qu’il occupait lors de notre arrivée. Il resta à côté du bâton et se tourna vers moi, cherchant sans doute à déterminer si j’étais une menace ou non.

 Je maintins mon immobilité, le temps que Gothzul et So'tek accourent à notre aide. Nous récupérâmes l'élémentaliste et reculâmes pour le mettre à l'abri. Constatant notre repli, la créature replongea dans le lac de lave. Nous ramenâmes difficilement Jeb dans la petite caverne où il reçut des soins à son tour.

 Avec Jeb et Thregaz hors de combat et moi-même en piteux état, il était hors de question de tenter à nouveau de prendre le bâton. Nous savions désormais comment revenir et ce que nous aurions à affronter. L’artefact bâton était visiblement là depuis longtemps. Il pourrait patienter jusqu'à notre retour.

 En tout cas, il avait intérêt à en valoir ce coup ce foutu bâton parce que c'est tout ce que nous avions trouvé. Alors que mes compagnons portaient Jeb vers le chemin du retour, je me retournai vers l'endroit où avait disparu l'élémentaire. « À très bientôt » pensai-je.

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