Tout le monde se lèvent, je fais de même. Deux policiers me prennent par le bras et me dirige vers la sortie. Je ne pleure pas. Je sais ce qui m'attends, j'appréhende mais je comprends.

Je suis arrivé, on m'a pris mes vêtements pour m'en donner d'autres. Encore une fois deux policiers m'attrapent le bras et me dirigent vers mon enclos. Je suis soulagé d'y être seul. Je prends, pour la première fois depuis le procès, le temps de penser à ce qui m'arrive. Je crois que jusqu'ici je n'avais pas encore réalisé. Mais je me souviens maintenant des paroles du juge. " Vingt ans de prisons ferme" disait-il. Je me souviens aussi des pleurs et supplications de ma mère à l'entente de la peine. Je me revois lui dire avec un sourire qui se voulait réconfortant " Ne t'en fais pas maman, vingt ans ça va passer vite, puis papa sera avec toi " J'avais dis ça sans réellement le penser accompagné d'un sourire faux, puis d'ailleurs maintenant que j'y pense mon père est mort.

Je ne m'en voulais pas d'avoir commis ce qu'on me repprochait, j'en étais même un peu fier. Il faut dire qu'on ne parlait plus que de moi depuis quelques jours à la télévision. Mon seul regret et de ne pas avoir pris en compte la case prison. Ma cellule est petite. Le lit, enfin si on peut l'appeler ainsi, n'a pas de matelas. Les murs sont humides et sales. Heureusement il y a une fenêtre mais elle est trop haute pour que je puisse voir ce qu'il se passe dehors, cependant à mon plus grand bonheur, j'entends. J'entends les chauffeurs s'énerver aux volants de leurs voitures, j'entends le bruit des pas pressés sur les pavés, j'entends aussi les cris des poissoniers et des charcutiers lors des marchés.

C'est pour cela que les dimanche sont mes jours préférés. Parce que je peux entendre mais aussi et surtout sentir les produits divers et variés du marché. Mon odeur préféré est celle des fruits, tous ces parfums qui se mélangent, c'est un pur délice.

Malgré cet aspect plutôt calme de la prison, la réalité me rattrape bien souvent. Surtout lorsque il est temps de sortir de la cellule pour aller s'ahérer. Le moment de la " récréation" est le pire, puisque je dois être en compagnie de d'autres détenus. Et très souvent il y a des bagarres qui se déclarent et alors il devient difficile d'y échapper. Il n'est pas rare que je revienne en sang dans ma cage.

Cependant, une semaine environ après mon arrivée en prison, je me suis fait un ami. Lui n'avait plus que quelques mois à passer ici le veinard. Depuis le début que nous avions commencer à parler un question me brûlait la langue. Je voulais savoir pourquoi il était ici, mais je ne voulais pas être indiscret. Fort heureusement pour moi c'est lui qui céda le premier, et qui me posa cette fameuse question. " Mais dis-moi, Yvan, qu'as-tu fais pour te retrouver dans un tel endroit ? " Je ris franchement. J'aimais sa curiosité, mais j'aimais encore plus dire ce que j'avais fait, je vous l'ai déjà dis : J'en suis fier.

Je plantai mes yeux dans les siens et tout sourire lui dis :" Toi d'abord " Il baissa la tête, sûrement honteux, et dit : " J'ai fais un vol à main armée, mais ne t'inquiète pas personne n'est mort."

Me voilà déçu. Moi qui pensait m'être fais un ami à ma hauteur. Voyant qu'il attendait je dis : " J'ai tué mon père, avec trentes coup de couteaux . " Je vis la peur dans son regard ce qui me fit rire. Fiche molle.