*13 avril 2018.

— Alors où en êtes vous monsieur Lewis dans votre quête depuis la dernière fois ? J'ai été informé de chaque séance avec ma collègue, mais j'aimerais savoir votre point de vue maintenant que je suis de retour.

— Je vais beaucoup mieux. J'ai rencontré une femme il y a six mois, comme je vous l'avais dit la dernière fois quand on s'est vus au magasin. Elle était en deuil aussi, et nous nous sommes aidés mutuellement à passer cette douloureuse étape. Nous avons beaucoup de points communs. Je l'ai rencontré sur le même banc où j'avais rencontré ma femme, un peu de la même façon, sauf que c'était elle qui est venu à moi, ce qui est plutôt drôle. Pendant environ deux semaines, nous étions juste l'un en face de l'autre sur notre banc et puis un jour elle est venue me parler et c'est là que nous nous sommes liés. Chaque jour nous nous donnions des rendez-vous sur le banc, nous nous confions l'un à l'autre et nous nous aidions à aller mieux. Puis au fur et à mesure que le temps passait, nous passions plus de temps ensemble jusqu'au jour où nous nous sommes tous les deux rendu compte que nous avions réussi à faire notre deuil, parce que nous ressentions des sentiments forts l'un pour l'autre, de l'amour. Lorsque j'ai réalisé tout cela, je me suis dis qu'il fallait aller plus loin dans notre relation, faire avancer l'histoire avant de prendre le risque de la voir disparaître trop vite à mon goût. A cet instant, j'ai vu ma femme qui souriait grandement puis elle m'a dit : « Je suis fière de toi et tu peux aussi l'être, vis ta vie et sois heureux car je sais que malgré tout, je serai à jamais dans ton cœur.» Ensuite, elle a disparu. Et depuis je ne cesse de me dire qu'elle a toujours été avec moi pour me guider à mieux faire mon deuil. J'ai compris que c'était les signes du destin et que tout est écrit à l'avance. Nous pouvons inconsciemment suivre le chemin de notre destinée, en pensant que l'on peut contrôler la vie, alors que tout autour de nous est incontrôlable. Il faut accepter la vie comme elle vient, même si on souffre énormément.

— Je suis ravi de vos progrès, monsieur Lewis. Bienvenue dans la nouvelle ère de votre chemin existentiel.

J'ai souri après l'avoir grandement remercié pour l'aide et le soutien qu'il m'a apportés. Puis, je suis sorti du cabinet du psy pour profiter le plus possible de ma vie pendant que c'était encore possible de le faire.