L'affaire de Watson

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Scène 1 : L’arrestation

L’automne était bien avancé lorsque cette aventure ébranla ma vie quotidienne auprès de mon ami Sherlock Holmes. En effet, nous avions pris certaines habitudes malgré le caractère changeant de mon colocataire. Nous étions alors à la recherche d’un contrat, suite à l’affaire du banquier aveugle, et nous ne trouvâmes que très peu d’intérêt dans les journaux.

Mon ami était très absent. Effectivement, le manque d’attrait intellectuel que montrait la recherche d’une nouvelle affaire le minait, et il était de plus en plus insupportable. Il passait donc ses journées à fureté en ville à la recherche d’une affaire alors que moi j’épluchait sagement les journaux à la maison. Cela me consternait de voir Sherlock miné par l’ennuie car son comportement devenait de plus en plus affligeant et sa barbe de deux semaines laissait quelque peu à désirer.

C’était donc à la mi-octobre que cela se produisit. Vers trois heures du matin, alors que j’étais coucher depuis quelques heures, l’on me réveilla par des coups vigoureux frappés à la porte de l’appartement. Je me lever, pour ouvrir à une Madame Hudson, notre logeuse, qui déblatéra des excuses dans un monologue incompréhensible d’une voix enroué par l’inquiétude alors que le sommeil beignait encore son visage. Derrière elle, une escouade de trois policier armé, le sergent Donovan en tête, nous bouscula pour entrer dans l’appartement.

Alors que e conduisais Madame Hudson au fauteuil le plus près, toujours dans l’incompréhension la plus totale, les policiers qui était entrer dans l’appartement, fouillaient du regard la pièce à vivre, leurs armes aux poings. Donovan pris la parole suite à mes regards incertain, sur un ton railleur :

« J’ai ici un mandat contre Sherlock Holmes suite au meurtre de deux étudiants en médecine, Madame Lilas Clark et Monsieur Terry Smith. » dit-elle en me tendant un papier qui était bel et bien un mandat. Est-il dans l’appartement ? », raquera-t-elle alors que, décontenancé par le papier officiel, je n’arrivai pas à comprendre la question.

Choquer, je ne pus relever les yeux du papier alors que mes pensées ne faisaient que s’embrouiller davantage. J’entendit alors une porte s’ouvrir et, toujours abruti par la nouvelle, je relevai les yeux pour voir mon ami sortir de sa chambre, les bras dans les airs, en me fixant du regard. Alors que toutes les armes se braquait sur lui, Donovan commença à lui lire ses droits, Sherlock ne me quitta pas des yeux, et je fini par comprendre qu’il s’adressait à moi :

« John, reprend toi. JOHN ! Bien, tu vas faire preuve de sang-froid et mener cette enquête, JOHN! » cria-t-il encore alors qu’on lui mettait les menottes, appuyer à même la table de la cuisine « Mène l’enquête et pense comme moi ! » cria-t-il alors qu’on l’emmenait. Je ne pus que hocher vaguement la tête, en me dirigeant vers la fenêtre de l’appartement, donnant sur la rue où ils conduisirent mon ami.

Je restai là, les bras ballants, devant la fenêtre, pendant qu’en bas, dans la rue, les policiers faisant entrer Sherlock dans la voiture balisé sans ménagement. Je voyais le sourire de Donovan, les sergents se serrer la main, puis, je vis son regard, braquer sur moi, et je hochai vaguement la tête en sa direction, avant que la voiture ne quitte Baker Street.

Je ne sais pas combien de temps je restai là, devant la fenêtre, à regarder dans le vide, mais lorsqu’une Madame Hudson bien remise de ses émotions m’apporta le thé, alors que l’aube n’était pas encore arrivée, mes muscles étaient courbatus suite à cette longue période immobile. Mes jambes me conduisirent lentement vers mon fauteuil, ou je m’assis, et pris quelque gorgé du liquide sucré avant de reprendre pied dans la réalité

Alors je commençai à réfléchir à cette histoire. Mes émotions, les évènements de la soirée et les faits se mélangèrent dans mon esprit en un tourbillon de pensées incongru et inquiétantes qui me donna la nausée. Je fini par sortir de cette trans alors que Madame Hudson s’adressait à moi sans attendre de réponse de ma part, en passant son inquiétude sur la poussière, secrètement contente de l’absence de Sherlock qui ne l’aurait certainement pas laisser faire.

« Reprenez-vous, John ! Ne voyez-vous donc pas que c’est un traquenard ? Réveillez-vous et prenez les choses en mains ! N’avez-vous donc pas appris quelque chose depuis que vous vivez près de lui ? ».

Alors que mon esprit reprenait pied, les informations cruciales de cette affaire revenait à la surface. Sherlock ne pouvait pas être coupable. Malgré ses absences répétées ses temps-ci, il ne pouvait pas avoir commis ce meurtre. Il était bien trop intelligent pour se laisser prendre si facilement ! Je me pris à essayer de regarder froidement les informations qui étaient alors à ma portée : Deux étudiants en médecine étaient morts. Le dernier à les avoir vu vivant était probablement Sherlock. J’avais les noms des victimes, je pourrais commencer par aller à la morgue. Et Sherlock m’avait demandé de penser comme lui. Merde, il n’était pas sorti de l’auberge.

Scène 2 : L’enquête

Je me lève finalement de mon siège, surprenant Madame Hudson qui, malgré son inquiétude, me sourit avec encouragement. Je vais prendre une douche, me change dans des habits conventionnels et prend ma mallette de médecine. Je quitte le 221b Baker Street, prenant ma canne au passage, en lançant à Madame Hudson : « Je ne serai probablement pas là pour le dîner, je quitte pour un temps indéterminé. », qui me répond dans une habitude ennuyeuse, mais avec vigueur « Je ne suis pas votre gouvernante jeune homme ! », et en continuant de m’invectiver bien après mon départ alors que je ne prends pas le temps de l’écouter, me rendant sur Crawford Street afin de trouver un taxi qui me mènera à la morgue.

Une fois sur place, je mets ma blouse blanche et mes gants. Je me rends directement aux tiroirs réservés aux derniers arrivants, au fond de la salle. Alors que j’ouvre un premier tiroir, annoté du nom de Madame Lilas Clark, je trouve un cadavre parfaitement conservé avec une très bonne rigidité cadavérique.

La première chose que je remarque, c’est que la jeune femme ne présente aucune marque de violence, que ce soit des hématomes sur les bras, le cou ou sur le long du corps et ses ongles, parfaitement manucuré, ne montre aucun signe qu’elle ne se soit battu ou défendu. Intrigué par ces informations, que j’annote sur un calepin, je prends le temps de bien l’ausculter, sans que cela ne me permette de comprendre la cause du décès. Le mystère s’épaissi, alors je referme le tiroir avant de prendre quelques notes supplémentaires, et ouvre le second tiroir, celui annoter du nom de Monsieur Smith.

Après l’inspection du deuxième cadavre, j’arrive à la même conclusion : Aucunes contusions ou blessures apparentes, aucune odeur ou indice sur la cause du décès. Toujours plus intrigué, je referme le tiroir réfrigéré contenant le cadavre de Monsieur Smith, ajoutant quelques notes à mon bloc, et finit par prendre les dossiers mortuaires des deux décédés.

En examinant les deux fiches médicales, je constate que la cause de la mort n'était pas mentionnée pour les deux cadavres, ce qui est très inhabituel. En effet, il est crucial d'établir la cause du décès dès la première inspection et de la consigner dans le dossier médical. Cette lacune rend malheureusement impossible pour moi de fournir une preuve de l’inculpabilité de mon ami.

Je m’arrête pour réfléchir un moment en regardant les différents documents devant moi, élaborant une hypothèse initiale, peut-être bien un peu précipitée. Peut-être bien que cela n’est qu’un canular. Mais pour quelle raison et destiné à qui. À moi ? Auprès de la police ? Auprès de la famille de Sherlock ? Une pensée me mène à Mycroft, mais je décide de poursuivre ma démarche logique en examinant les éléments sous un angle rationnel et méthodique, comme Sherlock le ferait.

Si ce n’est pas un canular, alors c’est un piège. Un piège à l’encontre de Sherlock. Mais pour quelle raison. La police ne pourra pas le garder bien longtemps surtout avec ce genre de lacune, pensai-je en jetant un regard aux fiches médicales. Alors pour détournée l’attention de mon ami, et de moi-même. Peut-être un attentat est-il en cours de préparation, peut-être que c’est un coup de Moriarty. Mes idées s’embrouillent, mais je n’ai pas le temps de rester ici. Je prends des photos du dossier avant de retirer mes gants, les jetter à la poubelle, retirer ma blouse et enfin enlèver mon masque avant de ranger la salle.

Quelque peu dépité, je prends un taxi en direction du King’s College. Je suis dépité par les informations que j’ai collectées jusqu’à présent, mais je suis toujours prêt à en découdre avec cette intrigue. Je questionne plusieurs élèves en médecine qui tous, sans exception, ni connaitre les deux victimes. Je continue mes recherches avec deux professeurs, qui m’assurent n’avoir jamais rencontrer les deux élèves que je leur présente sur les photos prises à la morgue.

J’ai de plus en plus l’impression de nager en plein délire. Les victimes de sont pas des victimes. Elles n’étudient pas où elles devraient. Un peu plus et elles n’existent pas !

Je fini par quitter le King’s College, toujours plus embrouiller par cette affaire, et en sortant sur le campus, je reçois un texto. Je m’empresse de prendre mon téléphone, évitant de peine de l’échapper par maladresse de peu, en m’attendant à ce que ce soit mon ami. Je suis grandement déçu de voir le nom de Mycroft apparaitre sur l’écran. Juste en dessous, un court message fait bouillir mon sang dans mes veines.

« Arrêter immédiatement votre enquête »

La colère m'envahi alors avec une intensité et une force bien plus grande et persistante que mon état de perplexité précédant. J’empoignai fermement mon cellulaire et m’apprêter à répondre avec acidité à l’homme, manquant encore une fois d’échapper mon cellulaire dans la manoeuvre, lorsqu’un nouveau message entra :

« Entrez dans la voiture. », suivit rapidement de :

« Venez me faire part de vos déductions, Watson. »

Alors que la colère ne fait que rougir mes oreilles de plus en plus, je vis une voiture noire, une BMW, se garer devant moi. Soupirant pour faire baisser ma pression artérielle qui jouait au montagne-russe, je rangeai mon portable dans ma poche et avançai vers la voiture d’un pas déterminé.

Alors que la voiture démarre dans un bruit de moteur, je me demande si cette visite impromptue chez le frère de mon ami pourra me fournir des réponses inattendues, ou peut-être que l'opinion de Mycroft sur cette affaire m'aidera à mieux comprendre la situation. Finalement, une certitude nait en moi. Je crains que cette visite ne fasse que me rendre de plus en plus confus plutôt que de la dissiper. Quelle misère.

Scène 3 : La famille

Après avoir interrogé les collègues de classe des deux victimes à King's College, Watson est convoqué au Diogène Club par Mycroft. la BMW noire qui était venu le chercher devant le collège s’arrête devant, et le chauffeur lui ouvre la porte. John sort de la voiture, le trajet lui ayant permis de maitriser sa colère, mais maintenant il ressent une certaine impatience qui s’accentue à chaque seconde.

Dès qu’il arrive dans le grand hall, il est conduit dans un salon richement décoré où il se sent oppressé, comme s’il était observé. Essayant de faire fit de l’endroit, Watson tente de reprendre contenance en se remémorant ses hypothèses. La première est un canular, mais dans quel but ? S'il ne s'agit pas d'un canular, alors c'est un piège, peut-être pour détourner l'attention d'un attentat imminent ?

Finalement, Mycroft arrive sur ses entre faits, déposant un plateau de thé sur une table basse avant de servir deux tasses de thé, dont une qu’il se saisit avant de s’assoir devant Watson, dans un silence presque dérangeant. N’y tenant plus, Watson expose ses hypothèses en se servant le thé et arrivant à la fin de ses explications précipitées, il note que Mycroft a l'air détendu et il s’arrête net dans ses explications, comprenant que quelque chose ne tourne pas rond. Watson se concentre un peu et remarque quelques détails qui n’auraient certainement pas passé inaperçu pour Sherlock. Mycroft a perdu du poids, il est détendu, assis face à lui et écoute son discours précipité avec un sourire en coin sur son visage pâle. Déposant sa tasse de thé brusquement, John pointe un doigt inquisiteur vers Mycroft, sans réussir à formuler une accusation, alors que ce dernier sourit de plus belle.

« Enfin, vous sembler comprendre. » Jaugea Mycroft en déposant sa tasse de thé avec une certaine élégance, prenant le temps de se repositionnant en frôlant son menton de son index. Il dévisagea Watson, souleva un sourcil inquisiteur, sous le regard incrédule de son vis-à-vis, avant la parole.

« Vous savez John, moi et Sherlock, outre de partager un bagage génétique hors de l’ordinaire, avons les mêmes parents, cela va de soi. » commença d’un ton hautain Mycroft, alors que John, qui n’avait jamais envisager que Sherlock eut des parents, dévisageait son interlocuteur. « Mais contraire à moi, mon petit frère rechigne à leur donner des nouvelles », fit-il avec un sourire suffisant. « J’ai donc pris sur moi pour organiser une rencontre …» continua-t-il, se faisant couper par John, hébété. « Mais, les morts, le mandat... le, le…»

Comme seule réponse, Mycroft arqua un sourcil inquisiteur comme toute réponse, laissant Watson complètement paumé, avant de reprendre avec calme, en se levant, et en sortant un papier de sa poche de veston, en lui tendant.

« Vous êtes invité, bien sûr. Voici le billet d’avion. Oh, et apporter un livre, j’ai bien peur que l’on soit forcé de droguer Sherlock pour sans quoi il parviendrait probablement à quitter l’avion avant qu’il n’atterrisse.» Avec un sourire forcé, le né retrousser de dégoût face au comportement prévisible de son frère, tout en quittant la pièce, en abandonnant Watson, qui dévisageait son billet.

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