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Comme presque tous les dimanches, nous nous trouvions devant l’immeuble où mes beau-parents habitent.

Comme presque tous les dimanches, je récite mon mantra : « le mariage, c’est pas la mer à boire, mais la belle-mère à avaler ».

Comme presque tous les dimanches, elle en aura fait des tonnes ! Paraît qu’aujourd’hui, le thème du déjeuner est oriental, c’est le premier dimanche du mois, donc repas du monde.

Comme presque tous les dimanches, je vais vivre dans la terreur des quolibets de cette terreur qui va, encore, me trouver tous les défauts du monde.

Comme presque tous les dimanches, je vais compter les « c’est pas vous qui ». En le prononçant rapidement, on dirait le nom d’un jeu de société.

Comme presque tous les dimanches, je vais compter les motifs de la nappe sous sa protection de plastique translucide.

Comme presque tous les dimanches, à travers la large baie vitrée, je regarderais la vue sur le lac, à chercher les différences en comparaison de la semaine précédente.

Comme presque tous les dimanches, j’en veux à mes parents de ne plus être de ce monde pour m’épargner quelques uns de ces repas dominicaux.

Comme presque tous les dimanches, mes papilles me restituent le goût du rôti de veau-coquillettes de ma mère pendant que les oreilles me renvoient le rire de mon père racontant quelques histoires ayant émaillées sa carrière.

Comme presque tous les dimanches, j’essuie d’un revers la larme qui manque de perler malgré l’impatience de mes garnements à retrouver leurs cousins/cousines. J’ai au moins servi à ça m’a t’elle dit une fois, pondre des petits-enfants.

Comme presque tous les dimanches, je vais économiser ma salive en me disant que peut-être la prochaine fois, je trouverais le courage de lui dire…

Comme presque tous les lundis, mes collègues de travail me diront, hilares, que j’ai encore gagné à l’élection hebdomadaire de la pire « belledoche ».

Mais ce lundi était différent lorsque j’ai dit « NON » à mon mari quand il m’a annoncé, juste avant que je parte, que nous passerions nos vacances d’été avec ses parents. Je l’ai répété encore une fois en fermant la porte sur son regard, aussi médusé que celui de nos enfants.

Mais ce lundi était différent, quelque chose avait enfin de céder en moi…

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