Chapitre 11 : Retour au monde réel

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Dimanche. Un jour de repos pour la majorité des personnes. Jour de la fin de semaine de décompression. Malheureusement, ce jour est suivie du Lundi. Jour annonçant le début de semaine, du début de travail et rimant avec problème pour beaucoup.

Pauline faisait partie de ces gens-ci, aux horaires "classiques".


Etonnement, ce n'était pas son réveil qui la sortie du sommeil, mais plutôt les cheveux à la texture de paille de Kiso qui lui chatouillait le nez. L'architecte ouvrit ses yeux fatigués, sa cogneuse dormait paisiblement à quelques centimètres d'elle.

Après deux nuits passées ensemble, Pauline pouvait affirmer que Kiso était du genre à parler et bouger dans son sommeil. Bien que ça la réveil, ça lui permettait de se lever avant que son réveil ne sonne et n'éveille la punk. Et puis ça avait un côté mignon.

Habilement, elle quitta l'étreinte de sa compagne puis se leva. Une sensation de froid lui parcourut l'échine, étais-ce parce que elles avaient dormis la fenètre ouverte? Ou bien car elle était nu? Peut être simplement étais-ce la chaleur corporelle de Kiso qui lui manquait déjà.

En la voyant étendue sur le lit, une profonde envie de se recoucher l'envahit... Elle pouvait simplement appeller son bureau et dire qu'elle était coincé dans les bouchons et qu'elle aurait une ou deux journée de retard...

Mais elle parvint à se resaisir à temps. Elle secoua la tête pour chasser ses idées de procrastination et partie à la quête de ses habits. Mélangés avec ceux de sa compagne, elle n'aurait pas pu dire si, une fois habillée, elle portait ses vêtements ou ceux de Kiso tant l'odeur s'étaient mélangés. Sans doute avait elle troquée ses sous-vêtements, elle sentait qu'elle flottait un peu dedans.

Pauline rassembla ses affaires éparpillés dans la chambre mais s'arrêta brusquement. Une main se posant sur la sienne.

Elle regarda celle qui dormait encore il y a quelques minutes, ses yeux étaient mi-clos et sa tête penchait doucement en direction de l'oreiller.

  • Tu pars sans prévenir. Ronchonna la somnolente.
  • Je ne voulais pas te réveiller, je t'ai même laisser un petit mot pour ton réveil. Murmura Pauline, se plaçant à ses côtés.

Ses yeux étaient envoutant, sa voix angélique. Le tout donnait un effet soporifique

  • Mais je suis réveillé. Bailla faiblement Kiso en fermant les yeux
  • Rendors toi plutôt que de faire la dur. Taquina sa belle amie.

Souriante, elle l'embrassa tendrement ce qui finit de bercer la punk. Bouché bée, maintenant endormis. Sans faire un bruit, Pauline sortit de la pièce, puis descendit les escaliers. Sur le palier du salon, elle sentit une odeur alléchante qui la stoppa.

  • Bonjour Pauline! Salua Estéban énergiquement, portant un tablier de cuisine rose.
  • Salut la bourge. Souffla Sébastian, apathique, avachi sur la table du salon.
  • Dis donc, surveille ta langue si tu veux manger. Sermonna l'ainé.

La menace fit effet, car son frère resta silencieux aussitôt. Des deux de la fraterie, Sébastian était le moins amical avec Pauline. Il ne lui avait rien fait ou dit directement mais elle savait que l'hispanique espérait que son amie choississe quelqu'un d'autre, une personne de préférence aimant la baston et vivant dans le coin. Mais elle ne lui en tenait pas rigueur. C'était sans doute sa manière à lui de protéger sa vieille amie.

  • Bonjour vous deux. Déjà réveillé? Répondit l'achitecte.
  • Certainement, j'attaque le travail dans moins d'une heure.
  • Je ne t'ai jamais demandé dans quoi tu travaillais Estéban. Songea Pauline.
  • Je suis couturier. Loin d'être aussi doué ou d'avoir toutes cex lachines qu'ils ont dans les autres villes. Mais bon, moi et mes trois collègues on se débrouille plutôt bien je dois l'admettre.

Pauline acquiesça, optimiste. Elle voulut demander la même chose au téméraire mais une pression dans son estomac l'en empêcha. Foutus anxiété sociale...

  • Au faîte, tu n'aurais pas vu Anthony? J'aurais bien aimé le remercier pour l'hospitalité avant de partir.
  • Il est partit tôt ce matin. Anaïs voulait aller au Parc nourir les oiseaux. Répondit Estéban en souriant.

Anaïs, la petite fille d'Anthony. Pauline en avait brièvement entendue parler hier mais n'avait pas osée demander si elle était la fille de Sébastian ou Estéban. Elle se contenta de sourire sans poser la question. Une prochaine fois peut être.

  • Tu ne manges pas? J'ai fais des pancakes. Tu dois avoir faim non? Je sais que certains adorent la nourriture de Linguine mais toi ça fait presque deux jours que tu n'as rien mangé. Affirma l'hispanique.

À la seule mention de la cuisine du "meilleur" chef de Downstreet, Pauline eut les images de ses soupes et repas baignant dans l'huile venir en tête. L'aversion était totale. L'odeur du petit déjeuné quand à lui, lui mit l'eau à la bouche malgré ça, mais elle déclina poliment. Après tout elle n'était pas du genre à prendre du retard sur son travail ou manquer d'assuidité.

La jeune femme quitta le refuge avec quelques pancakes remise de force par Estéban. D'après lui, si Kiso apprenait qu'elle était partit le ventre vide, elle lui ferait la peau. Devant la détresse du couturier et elle ne put qu'accepter. Et puis de toute façon elle pouvait bien manger dans le sousterrain sans se mettre en retard.

Le voyage, elle s'y était accoutumé, tant du transport que de l'here de route qu'elle avait. Il était temps de s'avancer sur les plans de cette véranda fait exclusivement de verre. Parfois, ses clients avaient de drôles d'idées tout de même...


Pauline esquissait son croquis, ses mains et son regard concentré sur sa feuille. Son esprit volatilese préparait quand à lui au retour à son petit quotidien. Petite vie de bureau et de dessin à l'horizon... c'était bien, elle aimait son travail... Juste, elle espérait au fond d'elle que le temps passe vite afin qu'elle puisse repasser une nuit auprès de sa cogneuse.

En y repensant... elle ne pouvait contenir un large sourire sur ses lèvres, comme une nuit de petit papillon dans son ventre. La sensation agréable et intenable de ses baiser sur son cou, et sous son dos. C'était le souvenir de Downstreet qu'elle emporterait chez elle.

Le sousterrain s'arrêta. Ou peut-être l'était-il depuis un moment avant que l'architecte ne s'en rendent compte. Encore sur son petit nuage, elle rangea son callepin et partit mais s'arrêta bien vite. Le froid et l'humidité de l'aire frappant son visage. En un coup d'oeil, elle perçut le ciel gris et grondant gravement, les passant sortant tours à tours leurs parapluie ou courant s'abriter de la bruine matinale. Surement car l'orage arrivait.

Pourtant, il faisait beau à son départ, non?

Pauline soupira, elle s'était habillé légèrement et n'avait pas franchement envie d'être trempée de nouveau...

  • Ça alors, Pauline Pauchard. Quelle surprise.

La voix cristaline traversa son problème le son de la pluie. La jeune femme tourna la tête, une sillouhette fine et singulière se trouvait là. Vêtue de vêtements colorés et d'un parapluie aux motifs fleuris. Pauline ne s'attendait pas à la voir si tôt, et elle s'en serait bien passée.


  • La surprise est partagée je dois l'admettre, Stacy Vouard. Répondit calement la petite bourgeoise, arborant un faux sourire coutumier.

Les deux dames se regardèrent un moment, l'une attendant le départ de l'autre, et l'autre aux intentions mystérieuse cachées derrière des yeux malicieux. Du moins, c'est comme ça que Pauline les percevait.

  • Vous ne comptez pas vous rendre au bureau sous cette pluie, venez vous abriter. Proposa paisiblement sa collègue.

La jeune femme haussa les sourcils, la gentillesse de Stacy l'a pris au dépourvu. Néanmoins, que risquait à elle à s'abriter avec elle? Un coup de parapluie? Non ça ne serait pas son style, bien trop direct. Elle accepta donc, tout en la remerciant avec étiquette.

Sur la route menant à leur bureau, ve fut Stacy qui prit la parole en première. L'anxiété sociale de Pauline lui rendant l'initiative impossible même si elle aurait voulut discuter. Ce qui n'était pas le cas d'ailleurs.

  • Comment s'est déroulé votre week-end? J'avoue que votre absence à l'exposition de Sir Wilfrick m'a étonnée. Surtout après votre départ précipité des bureaux la semaine dernière.

L'exposition ! Elle avait complètement oublié que c’était samedi dernier. Et il fallait que ce soit celle de Wilfrick en plus ? Ce sculpteur était si connu que toute l’aristocratie y est surement allée. Etrangement, Pauline se demanda si les cheveux et la barbe de l’artiste étaient aussi blanc et longs que ce qu’on disait de lui.

Mais ce n’était pas le moment à se poser ce genre de question !

  • Il est vrais que je n’ai malheureusement pas pu me rendre à l’évènement mais mon père et moi devions discuter au sujet d’une potentiel faille de sécurité.

La jeune femme n’aimait pas sortir la carte du « Je suis la fille du général » mais un Lundi matin ? Surement était-ce la meilleur façon de se débarrasser des questions embarrassantes.

Néanmoins, la réaction de Stacy ne fut pas celle attendue. Celle-ci plaça sa main disponible sur sa bouche pour cacher ses lèvres, puis elle pouffa légèrement. Déstabilisant Pauline. Lorsqu’elle mentionnait son père, c’était de l’admiration ou de la crainte qu’elle provoquait. Non le rire.

  • Je peux savoir ce qu’il y a d’amusant ?
  • Eh bien… le fait que vous mentez très chère.

L’architecte s’arrêta, dévisageant Stacy avec une expression de crainte. Son masque de courtoisie se fissura.

  • Que me vaut une telle affirmation ? Allez-vous me faire croire que mon père assistait à l’exposition ? Rétorqua Pauline sur la défensive.
  • Voyons… nous savons toutes les deux ce que pense votre père de la politique de mécénat du maire. En effet, le voir là-bas serait aussi surprenant que de voir sa fille embrasser une vilaine de Downstreet.

La comparaison lui glaça le sang, tout comme ce qu’elle allait lui montrer : dans un serein, sa collègue sortit son téléphone, l’alluma, tapota dessus avec son index manucuré puis lui montra l’écran. Il s’agissait de la rediffusion du combat entre Kiso et Frank. Et plus précisément, le moment où elle est montée sur le ring pour l’oxygéner.

Horrifiée, le cœur de la petite bourgeoise manqua un battement, provoquant une douleur aigue dans sa poitrine.

  • Je vois… murmura Pauline sombrement.
  • Je suppose que vous souhaitez que ce petit secret en reste un. Surtout auprès des oreilles de votre père.

Touché. Là-dessus, elle ne put qu’hocher silencieusement la tête.

  • Que voulez-vous ? Finit-elle par demander en rassemblant son courage.

Stacy ne put cacher son véritable sourire cette fois. Ce véritable visage mesquin, les yeux rieurs, les lèvres moqueuses.

  • Ce que je veux ? Mais rien du tout, n’ayez crainte, je suis votre amie après tout Pauline. Allez… cela ne vous ressemble pas de vous mettre dans tous vos états. Venez donc.

Le serpent tapota « amicalement » l’épaule de son amie et s’avança. Sans avoir le choix, Pauline la suivit. Yeux baissés, mains posées l’une contre l’autre sur son bassin. Une sorte de pression s’était formée dans son ventre. Et bizarrement, elle avait comme la sensation d’avoir une laisse à son cou désormais.

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