Je pense... Je crois... Je sais...
Je pense et je crois que tout le monde a le droit d'être tranquille. Je sais que ce n'est pas toujours simple, car nous sommes parfois pilotés, pour ne pas dire tout le temps, par nos émotions et nos ressentis.
Je sais que notre cerveau est plus ou moins élaboré et qu'il n'est pas toujours évident de raisonner juste et de penser avant d'agir, au lieu de réagir par le biais du cerveau reptilien.
Je pense que chacun fait du mieux qu'il peut, en louvoyant entre un passé compliqué et un futur incertain. Je sais qu'on parcourt chacun son chemin, les uns à côté des autres et qu'on porte plus ou moins facilement les sacs que d'autres ont déposés sur nos épaules.
Je pense que les mots guérissent bien des maux, qu'ils ont ce pouvoir de faire guérir les plaies du cœur et de l'âme.
Je ne sais pas ce qu'il y a au-dessus de nos têtes ou en-dessous de nos pieds, mais je pense que ceux et celles qui sont arrachés à nos vies, continuent de veiller sur nous, comme les étoiles.
Je ne crois pas aux malédictions et aux destinées malheureuses, je pense que chacun a le droit d'avancer sereinement et de se libérer du joug du malheur. J'ai pu comprendre que beaucoup de non-dits conduisaient à des nœuds dans la généalogie et que personne ne mérite d'hériter de malformations ou de troubles quelconques.
Je pense que le pouvoir d'un sourire est sans limites, je pense que nous avons besoin de plus d'authenticité et d'humanité dans nos relations avec les autres. Vivre-ensemble, c'est compliqué, mais c'est le seul choix que nous nous avons, car nous pleurons tous les mêmes larmes quand la Mort frappe un des nôtres.
Je sais que cela demande beaucoup d'efforts, mais je crois sincèrement que c'est à la portée de chacun, à la mesure de ce qui est possible d'offrir : un sourire, un peu de temps, un câlin.
Nous avons besoin de chaleur humaine et de compréhension.
***L'humain me touche, le bien-être des gens, ça c'est important pour moi. Il m'arrive de ressentir de la colère, je suis en colère quand je vois que la vie pourrait être si simple. Je suis en colère après les déferlements de haine, de bêtise, d'inconscience, de méchanceté; comme s'il pleuvait du négatif, du mauvais. Il y a des belles personnes, des belles initiatives, des cœurs animés par la bienveillance et le désir de paix, mais y a un tel brouillard généré par les distributeurs de désarroi et les semeurs de troubles. Cela devient un jeu de faire le buzz, de provoquer le chaos, de disperser la zizanie. Tout est bon pour s'opposer, se faire la gueule, se monter la tête pour des brindilles de connerie, pour de l'info anxiogène à deux balles. Comme une mécanique bien huilée, pour celui qui va brailler le plus fort; qui va taper du poing sur la table. Certains sujets jetés en pâture sur les plateaux, alors que le commun des mortels n'a ni les éléments, ni le recul nécessaires pour juger. Je sais qu'il existe un droit appelé "liberté d'expression", oui, d'accord, je le reconnais et je suis prête à l'accepter, mais où s'arrête cette liberté d'expression ? Qu'en est-il des limites ? Du cadre ? J'ai l'impression que tout est bafoué : valeurs, correction, attitude, comportement, raison, bon sens, jugement.
Chaque époque a eu ses épreuves, ses heures noires, et le temps est cyclique, je l'ai bien compris. Mais qu'en est-il des leçons du passé ? De l'expérience ? Du "je ne recommencerai pas la même erreur" ? Parfois, j'ai peur, parce que j'ai l'impression que l'humanité régresse, mais je sais encore une fois, que mon jugement est obscurci par la forêt de négativisme et de pollution d'idées. Celle ci est bien plus dangereuse pour le ciel de la sérénité.
Des pour, des contre, des divergences d'opinion, oui, bien sûr, cela se voit, cela existe, cela se rencontre. Mais ce qui s'appelle débat, devient prétexte à des batailles, prétexte à se battre, à se foutre sur la gueule, sans limite, sans respect.
Au final, que reste-t-il ? De l'humain, des humains qui n'ont pas forcément demandé à venir au monde, qui n'ont pas demandé à en prendre plein la gueule. Des humains qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils sont, avec un bagage émotionnel parfois si lourd, avec un héritage générationnel qui leur fait jouer un rôle, alors qu'ils ne sont pas à la bonne place. Des humains qui pleurent tous la même couleur de larmes, des humains qui saignent un sang de la même couleur, des humains qui meurent et qui laissent des os ou des cendres.