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La certitude de rester si longtemps avec Codou lui donna de la vigueur et c’est ainsi qu’il se montra, sûr de satisfaire son amant.

Il ne se lassait pas de le contempler déambuler de sa souple démarche. Le matelas que lui avait proposé Codou permettait cette agréable observation et la dissimulation partielle de son partenaire quand il était prêt de lui. Quand il se rapprocha, le sourire de Gilles lui donna l’information, déclenchant ce si beau sourire et une petite tension à l’avant du vêtement. Comment pouvait-il bander aussi vite, se risqua l’esprit de Gilles ? Sa main délaissa ce bâton pour se perdre sur le galbe ferme du jeune homme. Gilles joua à caresser de plus en plus profondément le sillon, s'introduisant jusqu’à la fleur, puisque son partenaire pliait les jambes en les écartant légèrement pour l’accueillir. Une nouvelle alerte mit fin à leur petit jeu. Tandis que Codou s’éloignait, il porta machinalement son doigt sous son nez. L’odeur forte le surprit, avant de déclencher une érection incontrôlable. Il repassa son doigt. L’odeur n’était pas agréable, mais tellement stimulante !

Le soir, Codou vint lui dire au revoir. Il avait pris son adorable coiffure dans un grand bonnet rasta noir. Ses jambes étaient fuselées dans un jean étroit et déchiré qui les mettait en valeur. Il avait un sac avec lui.

— Tu es pressé ?

Son petit mouvement d’épaule était trop mignon. Gilles s’approcha, lui retira son t-shirt qu’il envoya sur l’oreiller. Il défit le pantalon maladroitement et le tira par le bas, tellement il collait à sa peau. Le petit slip s’évanouit. Un doigt sur la bouche de son idole, il le conduisit sous la douche. Lui-même fit tomber les deux vêtements qu’il portait. Il savonna soigneusement tout ce corps adulé, insistant sur les aisselles, le sexe, déjà dressé, les fesses et leur sillon, profondément. Il l’essuya avec tendresse et l’amena au bord du lit. Codou se laissait faire, docile et interrogatif. Il le fit mettre dans sa position préférée. Quand il s’agenouilla, Codou comprit où il voulait en venir. Il écarta au maximum les jambes pour offrir à la langue de son amant sa fleur. Gilles en avait rêvé tout l’après-midi. L’avoir sous les yeux, pouvoir la caresser du bout de sa langue, la titiller en essayant de la faire pénétrer, le tout dans cette odeur qu’il avait humée sur ses doigts le transporta trop vite. Il se répandit sur la serviette, en continuant cette exploration. Codou appréciait au plus haut point, laissant des gémissements sortir de sa bouche. Malheureusement, Gilles ne redurcissait pas. Il ne pourrait pas honorer son amant. Il voulait cependant le conduire plus loin. D’instinct, il mouilla un doigt et l’introduisit dans ce bel orifice. Il le tournoya, explorant cette chaude cavité. Les gémissements le poussaient à continuer. Quand il les entendit se transformer en hululements, il insista sur ce point, faisant s’envoler sa victime. Il l'acheva en sollicitant ensuite sa semence de jouvence qu’il avala avec délectation.

Codou se releva, affichant sur son visage étonnement et contentement. Gilles l’aida à se rhabiller, troquant les t-shirts pour garder le plus récent. Il remit dans le sac les deux petites culottes. Il esquissa du doigt un baiser, avant de pousser Codou par une caresse sur les fesses. Pas une parole ne fut échangée durant cet échange, sans doute inutile.

Gilles dina à la table habituelle, ces inconnus qu’il avait jugé sympathiques. La conversation roula rapidement sur la nonchalance des habitants, leur inaptitude à se prendre en charge, à la dégradation depuis l’indépendance. Tout ceci basé sur une étude sérieuse basée sur leurs observations du trajet depuis l’aéroport et le service de ces gens à l’hôtel. Il écoutait sans participer. L’ombre de Codou se tenait à côté de lui, invitant à découvrir et à aimer ce monde inconnu. Sans cela, il aurait pensé comme ces imbéciles. Les retards politiques et sociaux suivirent, puis la religion, non nommée puisqu’ils étaient tous réveillés par les appels à la prière, responsable de tout. Les attentats n’étaient pas loin. Vint le statut des femmes, surexploitées. Leur bonne conscience moralisatrice l’agaça. Il lança :

— Sans parler des homosexuels !

Un froid suivit. Il se rendit compte alors qu’être un homme seul prononçant ce mot le désignait comme appartenant à ce groupe. Heureusement, la bonne éducation des convives permit de reprendre des lieux communs sur ce sujet. Ils se quittèrent, satisfaits de la hauteur des échanges.

Gilles alla s’allonger sur son transat. La fine stature lui manquait déjà. Il sourit. Que de changements en quelques jours ! Il ne se reconnaissait pas. Il assumait sa sortie au diner. Non pas qu’il se revendiquât de cette appellation ! Imaginer un rapport avec un homme le révulsait. Il en serait incapable. Pourquoi ce qu’il échangeait avec Codou était différent, tellement différent ? Qu’avait-il pour l’avoir ensorcelé ainsi ? Une vie sans lui était impossible. Il allait lui demander de venir en France, partager sa vie. Ou alors, c’est lui qui viendrait s’installer ici. Toute leur vie dans cet hôtel, à se mamourer sans interruption. Il se sentait jeune, plein de vigueur. Sa vraie vie commençait. Il se demandait ce qu’il avait de particulier pour avoir attiré cette perfection, celui qui lui avait apporté le bonheur.

Toute la nuit, il repensa à ces questions, pourquoi lui, pourquoi moi ? C’est le deuxième terme sur lequel il butait.

Un crissement sur la porte le tira de son sommeil. Le jour pointait à peine et il avait dû prendre le premier transport pour passer une heure avec son amant. Quelle preuve ! Quelle prévenance ! Immédiatement, ils furent nus. Cette fois, ce fut Gilles qui écrasa son partenaire, dans une folie de trémoussements de retrouvailles. Tout grain de peau était objet de caresses et de baisers. Il avait dormi le nez dans le t-shirt, mais retrouver la fraîcheur de la source était enivrant. D’autres odeurs se mêlaient, sans doute ses compagnons de voyage, entassés dans le taxi. C’était une variation plaisante.

Ils hésitaient sur l’ordre, chacun ayant hâte de sentir l’autre en lui, chacun soucieux du plaisir de l’autre. Gilles restait frustré de son manque de maîtrise de la veille. Il fit remettre Codou dans sa position d’offrande. L’odeur était plus forte qu’à la sortie de la douche. Il plongea nez et bouche, voulant à nouveau conduire son amant sur ce chemin. Il se concentrait sur le plaisir du jeune corps. Quand il l’estima assez chaud, il voulut se vêtir pour l’achever. Il avait acheté au kiosque capotes et gel. Le choix offert l’avait amusé : la consommation semblait importante ! Il eut du mal. Il repoussa l’aide de Codou, voulant être autonome. Il put enfin s’enfoncer dans cette merveille. Il bascula et vint se mettre sous Codou qui lui faisait face. Il voulait le laisser libre de choisir le rythme et les mouvements. Leurs regards s’étaient verrouillés et il put voir la montée du plaisir dans les yeux de l’éphèbe. Ils éclatèrent en même temps. Codou s’effondra sur lui, haletant et humide de l’effort. Gilles s’enfonça dans une torpeur réconfortante.

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