I. Et des ténèbres surgit la lumière / 4

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 Au cours de la nuit, un nouvel arrivant débarqua. Il s’agissait d’un Ascor, originaire de la planète Vinter. Il n’était pas grand, mais incroyablement massif. Sa peau marron robuste et épaisse était recouverte d’une dense fourrure soyeuse. Sa longue crinière masquait son cou. Il avait un long museau plutôt qu’un nez, tandis que ses bras courts aussi puissants qu’élastiques, lui conférait une force redoutable. Ses mains roses possédaient des griffes acérées rétractables à sa guise.

L’Ascor avait été accueilli par la garde de nuit et il se tenait désormais dans le réfectoire jouissant de l’ingestion d’un large petit-déjeuner.

Mis au courant par l’arrivée de l’Ascor, le Commandant le rejoint. L’Ascor cessa de se repaître et leva sa pinte remplie d’un liquide douteux. D’une voix rauque, il s’exprima :

 — Mon ami, tu n’imagines même pas à quel point ce repas est un délice ! 

 — Béruc, te voilà enfin. Tu as avalé la moitié des réserves ? s’exclama Caelan en s’attablant.

 — J’ai terminé de rassembler les occurrences. Et la piste la plus prometteuse est celle émise par le Commandant Uriël, rétorqua Béruc la bouche pleine.

Caelan considéra Béruc du coin de l’œil.

 — … Oui, j’ai déjà tenté de la contacter, ajouta Béruc anticipant la question du Commandant. Mais, je n’ai pas encore eu de retour… Et arrête de me regarder comme ça, le Commandant Uriël nous reviendra… certainement.

 — Depuis quand ? insista Caelan qui n’était visiblement pas aussi confiant que son agent.

 — Sa dernière transmission remonte à deux semaines.

Caelan se mordit la langue et hocha la tête, sceptique.

 — Si elle ne répond pas d’ici une semaine, je veux qu’on envoie une équipe la retrouver. Simple précaution….

La Commandante Stella Uriël était la représentante venorie des Eforis edernites, et elle n’était pas du genre à ignorer ses devoirs. Même s’il n’était pas rare que des agents en mission soient injoignables, Caelan préférait la prudence lorsqu’il s’agissait d’un commandant. Ceux-ci ne pouvaient pas se permettre d’être inatteignables trop longtemps.

 — C’est noté, entonna Béruc avant d’enfourner son dernier bout de pain.

 — Et transmets-moi ses dossiers, ajouta Caelan avant de remercier l’agent.

Béruc était arrivé à Ilyiée, dans l’une des loges de l’Ordre venori, quinze ans plus tôt. Il avait rencontré Caelan au moment où ce dernier devenait le Commandant représentant venori d’Alwyn, il y a de cela trois ans. Au début, Béruc n’avait vu en Kane qu’un officier inexpérimenté, trop jeune pour être l’un des représentants du vénérable ordre. Or, avec le temps, ses aprioris s’étaient effacés et depuis Caelan avait maintes fois su prouver sa valeur et son sens du devoir.

En retour, Caelan appréciait à sa juste valeur les talents de Béruc. L’Ascor était un Informacien Venori. Sa tâche consistait à dénicher des informations, trouver des contacts et autres fournitures et services nécessaires. Béruc était une vraie encyclopédie vivante toujours au courant des derniers faits et rumeurs. Jamais il n’avait failli aux missions que Caelan lui avait déléguées et depuis une relation de confiance s’était profondément installée.

Profitant de ce répit, Caelan lui expliqua les derniers événements. Tréviane, Lumia et le Sergent Léncal les avaient peu à peu rejoints, tandis que dehors une troupe de soldats attendaient les ordres du commandant venori. Le Capitaine Fergus avait mis à disposition trois de ses meilleurs soldats pour accompagner les Venoris.

 — Avant d’aller à la mine, souhaitez-vous interroger les habitants de la plaine ? suggéra le Sergent Léncal.

 — Il y a encore des civils autour de la mine ? s’étonna Tréviane.

 — À vrai dire, il y a tout un village. Ridalia, c’est une station thermale. La plupart des habitants ont déserté les lieux depuis que les phénomènes ont commencé, mais certains se sont montrés récalcitrants.

Sans plus attendre, le transporteur prit le cap vers Ridalia. Dehors la pluie tonitruante continuait de s’abattre, mais le ciel restait étonnamment clair. Au loin, trois arcs-en-ciel nimbaient les mines.

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