Chapitre 65

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MATT

Mes doigts passent les boutons de mon polo d'uniforme afin de couvrir le haut de mon torse. Ceux-ci recoiffent mes cheveux bruns en formant un peigne improvisé. Je soupire en m'admirant dans le miroir du vestiaire des hommes. Mon allure est plutôt virile et ma carrure flatteuse.

Je ressors dans le hall d'entrée en m'emparant d'un chronomètre tout en faisant de grands signes à Clément pour qu'il vienne m'aider à installer le parcours que j'ai prévu pour nos chères recrues que je juge très dissipées ces derniers temps... Alors j'ai concocté ça durant ce week-end pendant que ma femme travaillait. Un parcours du combattant un brin militaire à la Matt Bonnier.

Ils veulent faire les cons et s'éparpiller, très bien finit de rire à présent. Cette génération me dépasse, jamais nous nous serions comportés ainsi dix ans en arrière ! Nos valeurs n'étaient pas les mêmes, il va bien falloir que j'arrive à tirer quelque chose de ces jeunes écervelés !

  • Toi en tant que futur caporal, prends en de la graine ! Déclarai-je en m'activant pour faire une sorte de slalom avec des pneus. Tu vas me seconder mon poulet ! Faut qu'ils se mettent dans la caboche qu'il y a des comportements à ne pas avoir au sein d'une caserne ! Et s'ils veulent intégrer les places restantes dans la caserne au mois de Septembre prochain il va falloir qu'ils se sortent les doigts du cul et se mettent sérieusement au boulot !

Clément installe le parcours tout en me fixant, ses sourcils blonds froncés plus plus plus.

  • C'est que t'as l'air remonté toi ! Rétorque t-il en plaçant contre un support un plan incliné avec une corde de quelques centimètres en haut.

  • Mais oui ! Ils me mettent hors de moi ! Ils n'ont pas une attitude digne d'un sapeur pompier professionnel ! Ripostai-je agacé de repenser à leurs âneries. Il va bien falloir recadrer la situation !

  • Ouhhh bien enervé mon lieutenant ! S'exclame Mélody en venant nous faire une bise. Salut Clém ! Est-ce que je peux me rendre utile ? Qu'est-ce que je peux mettre en place Matt ?!

  • Hum, si, tu peux installer des espèces d'obstacles juste au dessus de la flaque de boue là-bas, ça glisse ça leur fera les pieds de ramper dans la boue et d'avoir froid ! Ils m'ont grave saoulé ces temps ! (Je branche mon talkie espérant capter l'autre lieutenant). Ethan, c'est Matt ! Le parcours est terminé, si tu peux m'envoyer les recrues s'il te plaît !

  • Affirmatif ! Je t'envoie les stagiaires ! Resserre les vis ! Haha ils vont prendre cher tu m'étonnes ! S'exclame t-il à l'autre bout de la ligne, nous rigolons.

Quelques minutes après, je vois débouler les stagiaires tellement nonchalants que cela me donne envie de leur botter le cul avec mes rangers. Je me campe sur mes jambes, fièrement dressé au maximum de ma grandeur, bras croisés contre mon torse.

  • Bonjour à tous, j'espère que vous vous êtes bien reposés ces temps ! Déclarai-je en faisant porter ma voix d'une façon assez forte mais surtout avec le ton le plus sec possible, je dirai mission réussie étant donné que les plus dociles ont pâli comprennant bien que ce sont des reproches ou plutôt des réfléxions. Vous arrivez à la moitié de votre formation ! Et pour le moment je ne vois rien de concret ! En clair il n'y a rien de fait ! Pas d'effort époustouflant, rien de remarquable ! Personne ne sort du lot et ça va être compliqué pour nous de choisir les personnes qui rejoindront la caserne ! Car une place au SDIS 54 ça se mérite ! Et ça ne vient pas en un claquemement de doigt ! Être un sapeur pompier signifie avoir des valeurs ! Et pour endosser ce rôle, il faut avoir la tête sur les épaules ! Une motivation et un courage remarquables ainsi qu'un mental d'acier mais surtout, SURTOUT, être SERIEUX ! (J'appuie bien sur ce mot). Là ce que je vois pour l'instant ce sont des gamins tout juste sortis du lycée qui pensent encore à se déchirer la gueule et à faire les couillons à la caserne ! Je n'attends pas ça de vous ! Alors nous allons mettre la barre haute ! Pas faire les choses à moitié ! Votre formation va monter en puissance ! Vous avez plus que trois mois, maxi cinq pour faire vos preuves ! Alors maintenant vous vous sortez les doigts du cul pour vous montrer à la hauteur ! (Naëlyne baisse la tête, le visage rouge d'énervement, je pense qu'elle a pris mes remarques très à coeur, ça me fait culpabiliser mais j'aurai pensé qu'elle comprendrait que je ne parle pas d'elle à ce moment-là ! Tous ne sont pas concernés d'ailleurs).

Tous se sont tues et me regardent sans broncher, je refuse un sourire triomphant et me mords la lèvre pour ne pas l'afficher. Je suis crédible alors c'est top !

  • Aujourd'hui, vous allez évoluer sur un parcours du combattant ! annonçai-je d'une voix grave et ferme. Bien sûr ce parcours va devoir être réalisé en un temps record ! Les meilleurs seront récompensés par l'accompagnement en intervention auprès de votre futur caporal ! Clément ! Et bien sûr ceux qui n'auront pas fourni les efforts suffisants seront sanctionnés ! Série de pompes, corvées ménagères, cours de théorie intensifs et j'en passe, je n'y ai pas encore réfléchis ! Vous n'obéissez pas alors il est normal qu'une punition vous soit donnée ! Si c'est la meilleure solution pour obtenir votre écoute et votre motivation alors je n'hésiterai pas une seule seconde à en user et abuser !

  • Pourquoi autant d'acharnement ?! Finit par rétorquer Anaïs en se démarquant du lot en prenant la parole sans ma permission, un brin insolente et désinvolte.

  • Anaïs, boucle-là ! Grondai-je toujours autoritaire.

  • Ben dis-nous ! Répond t-elle les cheveux en arrière à cause du vent qui souffle fortement, cela va sans doute les ralentir dans leur course et leur imposer une difficulté supplémentaire. Jamais tu nous as traité comme ça ! Et ça ne se fait pas de jouer les grands lieutenants ! Tu n'es pas comme ça ! Et on mérite d'être respecté à notre juste valeur ! Et toi Clém, tu le laisses nous traiter comme ça wesh ?!

  • Anaïs ça suffit ! Lâchai-je sur ton stricte en me rapprochant de la jeune merdeuse qui fait largement une tête de moins que moi, si elle croit qu'elle va se la ramener ! Je vais vite la faire redescendre moi ! Du respect vous n'en avez pas pour nous actuellement ! Et toi encore moins alors j'estime que tu es très mal placée pour l'ouvrir ! Donc vous acquiescez et c'est tout !!! Bien sûr que si, j'ai l'autorité de mon poste et si tu n'es pas prêtes à obéir aux ordres et d'avoir un comportement digne d'un sapeur pompier, les portes de la caserne sont grandes ouvertes !!!

La jeune femme me fusille de ses yeux noirs alors que le vent lui balaye les cheveux sur le visage. Ses narines se dilatent de plus en plus et je suis certain de voir ses yeux briller quelques secondes avant de reprendre leur teinte habituelle.

  • Tu te souviens de l'année dernière ? Comment je faisais pour te remettre dans le rang lorsque tu me tenais tête ou discutais mes ordres tout le temps ? Donc tu viens devant 10 pompes ! Plus tu rechignes et c'est 10 de plus ! Une mal faite c'est 10 de plus ! Compris ?! Rétorquai-je.

Anaïs bouillonne, elle s'installe à plat ventre et commence à effectuer des pompes sous le regard de ses cammarades dont le visage est sombre comprenant bien que je n'ai pas l'intention de rigoler avec eux et encore moins de faire copains copains. Il me semblerait que la petite merdeuse a maigri de nouveau depuis quelques temps,son survêt qui lui allait bien quelques mois en arrière, là clairement elle flotte dedans ! Tout comme sa poitrine qui est de nouveau quasiment plate, elle n'a pas fière allure cette fille ! Je songerai à en parler avec Clément, je n'ai pas l'envie ni le courage de m'investir dans une surveillance quotidienne surtout après ce qu'elle m'a fait subir ! Je ferai mon taf professionnel c'est tout.

Pour la dernière elle se met à faiblir, ses bras tremblent comme une feuille, elle finit par s'écrouler se reposant sur ses lauriers ! Non ! ça ne marche pas comme ça !

  • Non ! 10 de plus ! Je t'avais prévenu et tu n'es pas allée jusqu'au bout ! grondai-je en tapant du pied dans le sol. 1 ! 2 ! Continue ne lâche rien ! 3 ! 4 ! ... 5 ! ... 6 ! .......... 7 ! Encore !!! ... 8 ! ... Très bien ! 9 ! Et 10 jusqu'au bout ! Ok ça va, lève-toi ! Celui qui ne se démène pas à fond sur ce parcours partira pour 10 Pompes, 20 abdos rapides ! Steffen c'est toi qui commence le premier !

Steffen me lance un regard hésitant derrière ses lunettes de vue arrondies, sa bouche se tord redoutant la sanction que je lui infligerai s'il venait à rater le parcours. Le jeune homme d'un mètre-soixante dix à peine arrive à hauteur de la ligne de départ. Je ne me fais pas trop de soucis sur ses capacités physiques, j'ai déjà eu l'occasion de le voir en action et c'est un petit débrouillard qui comprend vite les choses malgré ses dix-huit ans ! Sa morphologie est taillée en V (plus large au niveau des épaules (carrées) devenant plus étroit au niveau de sa taille et de ses hanches). Des cheveux châtains clairs (coupe undercut déconnecté), un teint clean mais plutôt pâle et des yeux marrons foncés. C'est un gars fonceur ! Bosseur ! Intelligent, très cultivé, très renseigné ! Plutôt enrichissant d'échanger avec lui, persévère jusqu'à réussir, il a le sens de l'entraide et de la fraternité ! Il fait preuve d'obstination ! Calme, mais tellement conscencieux dans ce qu'il fait que ça lui cause quelques problèmes de lenteur. Mais il prend très souvent les choses personnellement, je l'ai déjà remarqué à multiples reprises, un brin perfectionniste.

Steffen sprinte sur le parcours et se jette sans réfléchir dans l'immense flaque de boue ce qui vaut des " aaaaaaaah " " Beuuuuurk '' '' Même pas j'y vais ! '' ''Oh non, mon brushing je l'ai fais hier ! " de la part des filles. Je me marre intérieurement, qu'est-ce que ça va être lorsque ce sera leur tour ?!

  • Vas-y ne relâche pas tes efforts !!! L'encourageai-je en faisant porter ma voix. Le temps est bon mais tu peux faire mieux je pense ! Aller tu dois te diriger vers le mur, n'oublie pas de prendre ton élan il n'est pas simple à passer !!! Ouais génial !

Même si mes débuts de supérieur hiérarchique n'ont pas été évidents auprès des jeunes stagiaires, aujourd'hui je me sens très à l'aise dans ce que je fais et je vois que j'en ai les capacités. Même s'ils essayent de déborder de temps à autre j'ai su gagner leur confiance et respect. Je souris de fierté, ma mère serait heureuse de voir à quel point j'ai progressé dans ce domaine et j'aime vraiment ce que je fais.

  • Oui ! Bravo Steffen ! 2 minutes 30 c'est franchement pas mal ! Naëlyne, tu te mets au départ ! Dans quelques instants je te fais passer ! Déclarai-je en me tournant vers la petite blonde qui semble gelée dans sa veste de sport rose, ses cheveux blonds sortent de son élastique étant trop courts à la base de son dégradé. Attention, trois, deux, un go !

J'enclenche le chronomètre alors que la jeune fille se met à courir mais pas suffisamment vite, elle risque de perdre de précieuses secondes.

  • Naëlyne t'es pas au max là !!! Criai-je à pleins poumons. P'tain mais accélère !!!!

'' Il me saoule Matt à me gueuler dessus comme ça, je fais de mon mieux ! Il a plu cette nuit, le sol glisse je n'ai pas envie de me faire une cheville ! Je lui lance un regard mauvais en accélérant mon rythme mais j'ai peur de ne pas pouvoir tenir jusqu'à la fin du parcours ! Mon pied dérape, je finis par tomber à terre couverte de boue et de terre. Je crache quelques particules de boue qui sont rentrées dans ma bouche et me relève pour poursuivre mon parcours ! Je suis toute haletante, mes pieds frappent le sol et je ressens de l'énervement n'arrivant pas à atteindre le haut du plan incliné. Je continue mes efforts en pleurant dépuisement et de stresse de ne pas réussir ''.

Mince, la petite Naë est en train de craquer, j'espère qu'elle n'abandonnera pas et ira jusqu'au bout ! Elle finit par se saisir de la corde qui pend vers le haut du plan, il ne reste plus que ses petites fesses à passer par dessus celui-ci.

  • Aller Naë jusqu'au bout ! M'exclamai-je pour lui apporter un petit peu de courage, je me mets même à courir à côté d'elle pour la motiver. Parfait ! Génial ! 2 minutes 55 ! Pas mal ! Tu t'es bien débrouillée, ce n'était pas simple, le sol était presque impraticable et tu n'as pas abandonné ! Je te félicite ! J'espère que tu ne t'es pas fais mal en tombant ! Aller ne pleure plus, sèche tes yeux !

  • Merci, non je n'ai rien mais tu m'as bien mis la pression avec tes sanctions qui risquent de tomber dit-elle toute essoufflée.

Je souris et réprimande un petit rire. C'est fou que certains se sentent concernés par les punitions alors qu'ils ont un comportement juste envers leur fonction.

Je sens Sharonne pas du tout concernée par mes remontrances, celle-ci à clairement eut la flemme de courrir sur le parcours, elle l'a fait en marchant et a juste sprinté pour pouvoir passer la palissade... 5 minutes 30, j'ai été patient, je laisse couler mais j'ai prévu une petite séance de sport pour les branleurs !

Eden, Nicolas et Tilyo on préféré bavarder plutôt que d'observer la prestation de leurs collègues, je verrai bien s'ils sont capables d'exposer les défauts et les erreurs de leurs camarades. Deux sur huit stagiaires qui ont à peu près suivi ! Tsssssss...

Ellie et Anaïs sont dans leur coin en train de se limer les ongles, je crois halluciner ! C'est quoi cette ribambelle de clowns sérieux ?!

  • Bon bon bon puisque l'exercice semble interesser personne, nous allons nous stopper là ! Dis-je dépité, cela se ressent dans ma voix. (Yesssssssssssssssss !!! S'exclame Ellie bien assez fort en agitant son point en baissant son coude vers le bas). Séance de sport collective ! Merci aux pas motivés, nous allons pouvoir entretenir notre corps de rêve grâce à vous ! (Sur le ton de l'ironie). On va sous le préau !!! Vous prenez un tapis chacun !!! Anaïs tu m'en ramènes un !

La séance sportive c'est faite dans le silence et quelques pleurs/râles d'énervement et de fatigue de la part de certains, j'applaudis chaleureusement en leur souhaitant un bon après-midi.

Je range le dernier dossier que je viens de finir de traiter puis ça toque à ma porte, presque inaudible le son que je suis obligé d'attendre un second coup pour être certain que ça a bien frappé.

  • Entrez ! Déclarai-je d'une voix claire en relevant le nez voyant Naëlyne et Steffen débarquer dans mon bureau.

  • Est-ce que tu aurais ne serait-ce que cinq minutes à nous accorder ?! Demande Steffen en passant la tête dans l'encadrement. Sinon, on prend un rendez-vous peu importe !

  • Non non c'est bon, venez vous asseoir ! Dis-je en penchant la tête de manière attentive. Qu'y a t-il et surtout en quoi puis-je vous aider ?!

Naëlyne s'assoit à ma droite, en face de moi et reste silencieuse un peu en retrait, très discrète cette petite jeune. Steffen tire la chaise pour être au plus près du bureau et ne sait pas trop quelle posture adapter, il passe de décontracté à droit comme un i et inversement, ce à plusieurs répétitions. J'hausse les sourcils pour leur dire que je les écoute et que j'attends.

  • Ne vois pas ça comme un manque de respect Matt s'exclame Naëlyne hésitante. Lieutenant, pardon...

  • Oui, euh comment dire ... On va juste te faire part de la situation avec nos mots car je pense qu'on ne doit pas rester comme ça il vaut mieux crever l'abcès avant qu'il n'y ait des tensions commence Steffen tout aussi hésitant. Juste on t'a trouvé super dur dans tes propos lorsque tu as dis que personne ne sortait du lot, que les efforts étaient inexistants et que ça ne sera pas suffisant pour valider la formation... Fin moi en tout cas ça m'a bléssé et Naëlyne aussi, on n'en a parlé tous les deux, elle n'était pas très bien quand on est sortit d'ici ! Parce que je me donne à fond, je suis passionné par ce que je fais et j'ai réellement envie d'apprendre par rapport à d'autres qui ne foutent rien ! Donc de se prendre ça dans les dents, oui ça fait mal !

Je reste planté debout, les mains posées sur le dossier de mon fauteuil de bureau à les écouter s'exprimer, Naëlyne a de nouveau les larmes aux yeux et Steffen attend une réponse de ma part. Je les regarde à tour de rôle, il va bien falloir que je réponde quelque chose. J'inspire profondément en prenant place dans celui-ci, le rapprochant du bureau.

  • Alors si vous vous êtes sentis piqués c'est que vous pouvez faire mieux ! M'exclamai-je vivement. Parce que cela ne vous était pas adressé ! (Je m'impose un ton ferme, supérieur à eux). On est un noyau, on est soudés ! Donc il est normal que je parle ainsi de tout le groupe ! Et surtout, ici vous apprendrez qu'on tire le meilleur de vous, quitte à vous rentrer dedans ! Quitte à vous faire pleurer ou vomir ! On vous fait puiser au maximum de vos capacités ! C'est comme ça qu'on m'a enseigné ! Combien de fois Patrick m'a fait craquer, m'a braqué, m'a épuisé ! Et regardez aujourd'hui j'ai pu progresser, je suis lieutenant ! Et je ne pense pas m'arrêter à ce grade ! J'ai envie de vous inculquer mes valeurs, ma détermination, mon ambition ! Et si vous parvenez à faire tout ça alors vous deviendrez de très bons sapeurs pompiers ! Et si j'observe une belle progression continue et régulière, alors non seulement vous aurez réussi votre formation jusqu'au bout ! Mais en plus de ça vous pourrez envisager de nous rejoindre définitivement. Mais les places sont chères, car nous pourrons prendre que trois personnes, maxi quatre ce n'est pas sûre ! Le reste de l'effectif doit être expérimenté en toute situation ce qui ne sera pas votre cas, l'expérience s'apprend sur le terrain mais vu ce que je vois je ne me fais pas de souci ! A part pour certains... Ils risquent de recevoir une lettre d'avertissement si leur détermination n'est pas suffisante.

Tous les deux se jettent un regard en biais avant de plonger leurs yeux dans les miens.

  • Est-ce que ça t'arrive d'être content de ce que l'on fait ? Se risque à demander Steffen, je vois ses joues rougir. Parce que franchement tes mots sont durs et l'exercice que tu nous as demandé de faire était compliqué même si mon temps n'était pas mauvais, j'en pouvais plus ! Je me suis démené et le fait que tu ajoutes une séance de sport derrière ça m'a écroulé !

  • Puis jamais tu ne t'es montré autant autoritaire avec nous continue Naëlyne en évitant mon regard. J'ai comme l'impression que tu as passé tes nerfs sur nous en fait...

  • Mais oui bien sûr ! Rétorquai-je. Oui je crois en vous, oui je vois vos capacités, tout ça je le vois et aujourd'hui vous êtes les deux stagiaires les plus aptes à intégrer la caserne à la rentrée de Septembre ! Alors non je me suis toujours comporté comme ça avec vous, mais là un recadrage était attendu vu l'attitude de certaines personnes, je ne pouvais pas laisser passer ça ! Donc non je n'ai pas passé mes nerfs sur vous ni quoi que ce soit, juste c'était nécessaire mais encore une fois cela ne vous concernait pas !

  • D'accord merci murmurent-ils tous les deux côte à côte. Est-ce qu'on peut sortir maintenant ? (ça c'est Steffen qui pose la question).

  • Oui c'est bon, vous pouvez sortir ! M'exclamai-je en leur adressant un sourire.

Ethan entre à ce moment-là pour venir pianoter sur son ordinateur afin de taper quelques rapports. J'entends ses doigts tapoter les touches de son clavier puis il relève la tête avec un sourire taquin.

  • Comme ça on descend les stagiaires ? Dit-il amusé.

  • Ah... Euh ouais... C'était mérité ! Ils ont besoin de comprendre qu'ils ne sont pas au club Med ici ! Rétorquai-je avec un large sourire.

  • J'ai entendu des échos dans les couloirs juste après leur séance de sport ! Me chambre t-il.

  • Hum et qu'est-ce que ça disait ?

  • Ah, ça se plaignait comme à chaque fois qu'on leur demande quelque chose qui les sort de leur petite zone de confort, bien entendu ! S'exclame t-il. P'tain y'en a tu te demandes bien ce qu'ils foutent là !

  • Je te jure parfois, je me pose des questions quant à leur avenir ! Soupirai-je. Je pense leur coller un avertissement oral et s'ils n'y font rien, ça sera une lettre de convocation dans notre bureau ! Avec Patrick, toi et moi ! Sérieux ! Je ne peux pas garder des gars comme ça ! Et meufs bien entendu parce qu'elles non plus ne cassent pas trois pattes à un canard ! Patrick est bien d'accord, on en a parlé l'autre jour justement ! Pfff ça me gave ! Oula merde je n'avais pas vu l'heure ! Je dois filer on reçoit ce soir mon meilleur ami et sa chérie ! Rrrr alalalala ! Je dois préparer le repas en plus ! Si vous voulez vous joindre à nous avec Betty, vous êtes les bienvenus ! Très sincèrement !

  • Oui s'il faut en venir à là, on le fera s'exclame le lieutenant. Non t'en fais pas ! Profite de ton meilleur pote, tu me disais que ça faisait longtemps que tu ne l'avais pas vu en plus ! Vous viendrez chez nous dès qu'on sera installé dans la maison ! Merci en tout cas !

Je le salue d'un grand signe de la main et me précipite à l'extérieur. Je me mets à courir jusqu'à ma voiture, saute dedans et démarre en roulant tout le long à la vitesse autorisée.

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