Chapitre 90

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MATT

Je me mets à cogiter sur le trajet qui me mène à mon frère. Je pianote sur mon volant pour occuper mes doigts.

Quelle décision prendre pour Anaïs ? Je vais devoir me pencher très rapidement sur le sujet afin d'imposer mon point de vue mais je ne sais pas quelle carte jouer exactement ?

Celle qui est purement objective :

Redoublement de sa formation pour acquérir et renforcer les bases requises d'un sapeur pompier.

L'entre deux :

Redoublement d'un semestre + accompagnement sur le terrain par le biais d'un tuteur.

L'affective :

Validation de l'intégralité de sa formation + suivi continu dans la vie professionnel par un référent.

Ma bouche se tortille en pleine réfléxion sur l'avenir de ma belle-soeur en même temps, elle doit aussi comprendre que devenir sapeur pompier n'est pas un acquis au bout de la formation. Que ce n'est pas servit sur un plateau d'argent et que cela revient aux plus méritants.

Mais j'ai aussi envie de penser que son hémorragie, elle ne l'a pas contrôlé. Elle l'a plutôt subit jusqu'à la présence de séquelles psychologiques dévastatrices. Même si elle était pleinement consciente de tous les mots qu'elle a employé envers nous, ses proches. Je trouverai ça extrêment violent de rompre tous les efforts qu'elle a fourni depuis l'entretien disciplinaire.

Mais avant d'envoyer un sapeur pompier sur le terrain, il faut être sûr à 200% de ses capacités, connaître par coeur celles-ci tout comme ses failles. Et Anaïs n'est clairement pas prête pour ça et ce serait une sacrée faute professionnelle de ma part de la mettre dans ce positionnement inconfortable voir dangereux pour elle comme pour nous.

Il va falloir que je me fasse violence entre l'objectivité et le juste milieu qui sont à mes yeux les meilleures solutions à voir ce qui va sortir de notre commission au sein de nos murs avant d'accéder à la vraie. Quoi qu'il advienne, je vais devoir formuler les mots pour qu'ils soient ancrés en Anaïs. Je veux qu'elle le perçoive comme une force à en tirer et non comme une envie d'abandonner malheureusement on ne sait jamais comment les gens peuvent réagir c'est pour ça qu'il faut savoir prendre des gants et amener les choses doucement sans brûler les étapes.

Je mets mon clignotant sur la droite pour récupérer mon frère sur le bord de la chaussée. La portière se referme doucement et nous nous faisons une bise alors que le clac de sa ceinture retentit, je peux redémarrer.

  • Ça va être génial de passer un moment entre frères ! S'exclame Rafaël. Trop content que tu sois même arrivé en avance !

  • Oui, on a pas tellement eu l'occasion ces temps, ça me manquait un peu avouai-je. Et puis ça te passe un peu de temps en compagnie que d'être tout seul à la maison même si je sais que tu passes tes journées à la maternité ! Chloé dort bien ? Pas trop fatiguant les bébés ?

  • Oui je ne vois pas les journées défiler mais j'ai hâte que les deux femmes de ma vie rentrent à la maison ! S'exclame Rafaël. Oh mais c'est un petit ange, elle fait des bonnes nuits pour l'instant et pleure qu'au moment des biberons ! Elle est très calme et apprécie les câlins ! Oh non tu verras que du bonheur ! Et hier j'ai pu lui faire prendre son bain pour la première fois ! Un beau moment de complicité, il faut commencer dès tout petits ! Euh prends l'autoroute là, c'est plus rapide !

Un peu tardivement mais encore dans les temps, je contrôle mon rétroviseur avant de mettre mon clignotant pour débouler sur la droite. Un virage serré nous donne le tounis puis j'accélère une fois celui-ci passé pour prendre de la vitesse pour l'insertion sur l'autoroute.

Une fois placés sur la voie de droite, nous pouvons reprendre notre conversation.

  • J'aurai peur de le casser le bébé ! Dis-je en rigolant malgré que c'est réellement mes pensées. C'est si petit, si fragile ! Top j'espère que Milan sera aussi calme ! J'ai trop envie de rencontrer ma nièce !

  • Tu la verras après les boutiques, c'est même avec plaisir p'tit frère ! S'exclame Rafaël. T'es même con de ne pas être passé hier ! Nos parents et ceux d'Océ sont déjà venus la voir !

  • J'avais peur qu'Océane soit fatiguée même si l'accouchement était avant hier ! Affirmai-je. Pas envie de déranger aussi !

  • Alalala t'es bien bête Matt ! ça n'aurait embêté personne au contraire Océ est contente d'avoir des visites, c'est un peu long le temps pour elle lorsque la petite dort ! P'tain qu'est-ce qu'il fout lui !!!!! Hurle Rafaël paniqué.

Une voiture sur la voie centrale sur laquelle nous nous trouvons zig zag dangereusement devant nous entre sa voix et celle de droite. Cela me paraît plus que bizarre. Je me déporte sur celle de gauche pour accélérer nettement pour arriver à son niveau, Rafaël ferme les yeux en resserant sa main sur la poignée du plafonier m'insultant de tous les noms.

  • MAIS T'ES COMPLETEMENT BARGE !!!! ARRÊTE ÇA MATT ! TU VEUX NOUS TUER OU QUOI !!! JE N'AI PAS ENVIE QU'OCEANE ET CHLOE SE RETROUVENT TOUTES SEULES !!! ARRÊTES TES CONNERIES PUTAIN REMETS-TOI DERRIERE LUI OU DOUBLE LE COMPLETEMENT !!!!

Le conducteur est penché la tête contre le volant totalement inerte, mon sang se glace. Comment vais-je pouvoir stopper le véhicule qui se trouve à côté de nous ? Je mets les warnings pour avertir les autres usagers d'un potentiel danger. Je ne réponds pas aux plaintes de mon frère et dans un élan d'adrénaline je parviens à le doubler puis me rabat sur la voie du milieu. Je ralentis progressivement et serre les dents lorsque la voiture de derrière se rapproche de plus en plus dans le rétroviseur central.

Mon coeur tambourine violemment jusqu'à dans mes tempes et mes dents se plantent dans mes lèvres jusqu'au sang lorsque je fais perdre un peu plus de vitesse à notre voiture, celle de derrière est tout prêt de mon parechoc arrière. Je relance l'accélération et dose avec mon embrayage et mon accélérateur pour adapter une vitesse égale à celle du conducteur de derrière.

La carosserie de la victime vient rejoindre la mienne sans aucun choc, je n'en crois pas mes yeux. Maintenant est venu le moment fatidique ou il va falloir stopper les véhicules en marche à nos risques et périls. Rafaël est crispé, les doigts agrippés aux rebords de la boîte à gants et je ressens la transpiration mouiller tout mon t-shirt, mon visage dégouline à grosse goutelettes et mes mains se resserrent sur le volant, mes bras tendus sont contractés jusqu'à ressentir une douleur musculaire intense.

Je joue avec mon embrayage et mon frein ce qui semble ralentir les deux véhicules toujours sans aucun impact. Ma cuisse tremble vivement, impossible de contrôler ces tensions, la pédale de frein est enfoncée au maximum par le poids de mon pied.

Les voitures finissent par totalement s'immobiliser, je tire le frein à main saisais par les tremblements je demeure immobile quelques instants alors que les conducteurs des voitures de derrière se ruent vers les notres à l'arret. Rafaël ouvre la portière pour poser pied à terre puis avant de la refermer crie de toute sa voix contre moi, je peux le comprendre et en effet je n'ai pas réfléchis en agissant de la sorte.

  • PUTAIN T'ES GIVRE !!!! Hurle t-il en claquant la portière.

Deux hommes me tirent par les bras pour m'extraire de la voiture, bien qu'il n'y a pas eut d'accident je suis comme sonné.

  • Tout va bien ? S'exclame le premier.

  • VITE IL NE RESPIRE PLUS !!! S'exclame des voix derrière.

Cette détresse me remet aussitôt d'aplomb me faisant me précipiter vers la victime. Je l'arrache de son volant pour le plaquer sur le bitume de l'autoroute pour exercer un massage cardiaque en effectuant des compressions bien précises. Mes gestes saccadés s'estompent aussitôt pour reprendre leurs reflexes professionnels. Le monde s'agite autour de moi en appelant les pompiers et très vite la gendarmerie nous rejoint ainsi que quelques caméramans de la presse locale. Nous avons été vu sur des caméras de surveillance de la ville d'où la présence rapide et efficace des gendarmes du coin.

Etant en civil, je cède ma place aux pompiers et réponds à quelques questions des gendarmes sous les caméras que je ne remarque même pas. Tout essoufflé j'explique ce qui vient de se passer et mes reflexes de lieutenant aux différents professionnels qui m'entourent.

La radio de ma voiture est branchée sur la station locale et très vite me revient aux oreilles :

'' Un jeune lieutenant de vingt-neuf ans sauve la vie d'un quarantenaire sur l'autoroute risquant la sienne ! Les faits vont bientôt être établis dans quelques minutes ! ''

Décidémment c'est du rapide et je risque fortement de faire la une des faits divers nancéiens ! Sachant que je suis le seul lieutenant de la ville a être aussi jeune...

  • Que pensez-vous d'être le héros du jour ? Me questionne la journaliste aussitôt arrivée sur les lieux.

  • Je ne l'ai pas fais pour être perçu comme quelqu'un d'héroïque, il y a eut un tout ! L'adrénaline, la peur, mes réflexes professionnels, un peu ce que je subis au quotidien dans mon métier de lieutenant ! Je n'ai pas réfléchis, je me devais de sauver cette personne ! Dis-je.

'' Un jeune lieutenant âgé de vingt-neuf ans sauve la vie d'un quarantenaire sur l'autoroute mettant grandement en danger la sienne pour lui éviter la mort ! La victime va être transportée par hélicoptère d'ici quelques minutes ! Le futur père de famille déclare son acte comme impulsif et par des reflexes qu'il a su développer durant ces quinze années de carrière ! Il a agit dans l'instanté en espérant pouvoir sauver la vie de la victime ! '' Crachote la radio.

Après avoir effectué quelques achats et déposé Rafaël chez lui, je rentre à mon domicile pour retrouver ma femme. Je referme la porte derrière mon passage alors que Lélia déboule dans le hall d'entrée bras croisés, je me penche vers elle pour l'embrasser, elle détourne le visage dans un geste de refus donc j'écrase affectueusement mes lèvres sur sa joue.

Puis elle tourne les talons pour se rendre dans la cuisine, où elle s'accoude au bar me regardant d'un air mauvais.

  • Mais qu'est-ce qu'il y a bébé ? Dis-je surpris de sa réaction. Pourquoi tu as refusé mon baiser, p'tain je ne comprends pas...

  • Tu me demandes ce qu'il y a ? Dit-elle énervée finissant dans les aigüs tellement elle est sidérée. A te comporter comme un héros en risquant ta propre vie !!! Avec en plus de ça Rafaël à tes côtés ?! Il t'est passé quoi par la tête ?! HEIN MATT ? JE VEUX SAVOIR !!! AS-TU PENSE A MOI A UN MOMENT DONNE ??? ET MÊME A NOUS ?!!! A MILAN ??? A MOI TA FEMME ??? A AUCUN MOMENT TU T'ES DIS JE NE PEUX PAS PRENDRE LE RISQUE DE ME FOUTRE EN L'AIR ???!!!! MATT JE VAIS ACCOUCHER DANS UN MOIS ! UN MOIS ET TU SERAS PAPA ! ET TOI TU FAIS QUOI TU SAUVES UN INCONNU SUR L'AUTOROUTE QUITTE A TE FAIRE TUER ?!!! ET TON FILS QU'EST-CE QU'IL DEVIENDRAIT SANS SON PERE ET MOI ????!!!!!

Ma femme se met à taper du poing sur le bar pour appuyer chacunes de ses interrogations, ses yeux me lancent des éclairs, je baisse mon regard au sol en me mordant la lèvre. Je ne peux pas lui dire ouvertement que oui je n'ai pas pensé à tout ça et que je l'ai fais sans réfléchir mais elle a raison plus que jamais. J'ai merdé pour secourir une victime, car si j'y étais resté, j'aurai abandonné derrière moi ma femme et mon fils !

Je me sens vraiment très mal, je relève la tête les yeux remplis d'embarras, incapable d'aligner des mots pour m'excuser. Ma gorge est sèche et impossible de prononcer quoi que ce soit.

  • TU NE DIS RIEN ?!!!! TU NE T'ENERVES PAS ???

  • Qu'est-ce que tu veux que je dise ? Tu as totalement raison, j'ai fais n'importe quoi sur l'autoroute, j'aurai pu mourir et tuer Rafaël par la même occasion... Admis-je d'un ton bas. Donc c'est normal que tu sois en colère contre moi, je n'ai pas à l'être moi même puisque je suis l'unique fautif ! Qu'est-ce que j'ai été con ! Jamais je n'aurai dû prendre ce risque ! Et encore moins te mettre dans cet état, je suis désolé.

  • Matt j'étais pleine de palpitations ! Ça me prenait aux tripes et je me suis fais un sang d'encre pour toi ! Je ne sais pas si tu te rends compte de l'inquiétude que tu m'as causé ! J'avais abominablement mal au ventre, des contractions douloureuses ! Je n'en pouvais plus j'ai eu tellement peur de te perdre et de me retrouver toute seule ! Eclate t-elle en sanglots.

Je lui ouvre mes bras pour l'encercler alors que ses larmes dégoulinent dans mon cou, des sanglots s'échappent de son corps. "Désolé " je le murmure sincèrement en appuyant mes lèvres contre sa tempe.

Une demi heure après ma femme s'est ressaisie totalement, j'ai filé à la douche pour me débarrasser de cette odeur de transpiration infecte. Lorsque j'entre dans la chambre une fois séché, je retrouve ma femme en sous vêtements en train de réfléchir à quelle tenue adopter.

  • Je ne sais pas quoi mettre plus rien ne me va ! 70 kg c'est l'enfer je ne me supporte plus ! Grogne t-elle.

C'est vrai que cette grossesse a fait prendre pas mal de poids à ma chérie mais ça n'enlève en rien sa beauté, il va falloir que je la rassure. Je lui tends une jolie robe qui neuf mois en arrière était trop grande pour elle.

C'est une robe toute simple rouge bien ouverte sur la cuisse, Lélia me regarde incrédule relevant son sourcil entretenu en l'air. Elle finit par l'accepter et l'enfiler devant le grand miroir qui se trouve par côté de notre lit.

Ses cuisses dodues sont bien moulées dans le tissu tout comme la rondeur de son ventre et de ses seins qui ont fortement gagnés en volume. Je la trouve engoncée dans sa robe mais je ne veux en aucun cas la heurter. Il est vrai que les trois quarts de ses vêtements même les plus larges ne lui vont plus.

Lélia se laisse retomber sur le lit pleurant de nouveau en constatant qu'elle est toute boudinée dans sa garde-robe.

  • Matt, c'est la catastrophe plus rien ne me va !!! C'est un cauchemar !!!! Sanglote t-elle. J'ai vu à ton regard que cette robe ne me convient pas ne me dis pas le contraire ! Je suis grosse et ça c'est vrai !!!

  • Ecoute, tu es très belle ma chérie, mais en effet tes vêtements ne sont plus à ta taille, il va falloir refaire toute ton armoire ma chérie ! Dis-je tout bas en posant ma main sur son épaule. Mais en aucun cas tu es grosse, tu as grossis oui mais ça te va bien ! Et c'est normal tu attends un enfant ! Toutes les femmes prennent du poids pendant la grossesse ! Et vous êtes encore plus belles portant notre enfant ! Je t'emmènerai faire les boutiques après la naissance ! Choisis un t-shirt dans mon placard, il sera plus large que les tiens !

  • Certes tes épaules sont bien plus larges que les miennes mais toi c'est que du muscle et tu es ultra bien gaulé moi je suis une putain de petite patate ! Gémit-elle. Et Océane elle a rien pris quasi !!!

  • Mais non ma petite femme, tu es sublime, vous êtes toutes les deux différentes ! Et si Océane a pris quelques kilos mais c'est moins flagrant c'est comme ça ! Regarde ce t-shirt noir avec des roses rouges, il fera bien l'affaire laisse-moi gérer ! Dis-je en lui passant par dessus la tête. Hé ben franchement, c'est pas mal du tout ! Regarde, on va le raccourcir un petit peu, tu règles pour le porter court et là sur le milieu on fait un petit noeud ! Et tu mets ton short en jeans noir de grossesse, tu sais celui qui te va bien avec ta paire de converses et top !!! Voilà ça me plait tu es parfaite ! Un joli chignon un peu décoiffé, un bandeau rouge avec petit noeud sur le dessus dans tes cheveux et un peu de maquillage !

Lélia exécute mes conseils puis finit par se complimenter de son apparence, ça la met beaucoup plus en valeur et malgré que ce soit un t-shirt homme nous sommes parvenus à le rendre '' féminin ". Main dans la main nous nous rendons à la maternité pour rendre visite à Océane et Chloé.

Mes yeux se mettent à briller lorsque Lélia pousse la porte de la chambre qui ouvre sur un plan exceptionnel intense en amour. Océane tient contre sa poitrine ma petite nièce et son visage s'illumine en nous voyant pénétrer dans la chambre.

  • J'ai bien cru que je ne vous verrai jamais ! S'exclame t-elle alors qu'on se penche pour lui faire une bise.

  • On ne voulait pas déranger dis-je timidement. Bonjour petite Chloé, tu es vraiment mignonne ! (Je prends entre deux de mes doigts sa petite main et l'effleure tendrement ce qui lui fait faire des risettes dans son sommeil, je fonds d'amour devant une bouille pareille. Mes lèvres se posent dans une délicatesse extrême sur son petit front).

  • Tu veux la prendre dans tes bras Matt ? Me demande Océane les yeux pétillants.

  • Euh comme ça direct en entrant ? M'exclamai-je. Mais elle est minus, je ne voudrai pas lui faire mal !

  • Ah tous les mêmes, c'est bon elle n'est pas en sucre, un bébé c'est très souple détends-toi ! Dit-elle en rigolant.

Océane s'asseoit doucement au bord du lit puis elle finit par se lever avec son bébé dans les bras. Je m'assois dans le fauteuil juste à côté du lit.

  • Ouvre les bras Matt, je vais la caler contre toi me murmure Océane.

J'écarte légèrement les bras, Océane se penche pour m'amener sa fille, mes bras frôlent son buste alors qu'elle glisse Chloé contre mon torse. Je ressens une excitation incontrôlée au premier contact de ma petite nièce et une joie débordante. Océane me repositionne légèrement le coude et l'avant bras de façon à ce que la nuque de Chloé soit bien maintenue.

La pépette a les yeux fermés mais son petit visage affiche des mimiques trop mignonnes que j'imite en faisant remuer mon nez et mes lèvres. Ses petits doigts découvrent ma main en se dépliant sur celle-ci et sa cage thoracique se soulève.

  • Alors Chloé tu es bien dans les bras de tonton ! S'exclame Océane toute heureuse elle aussi. Tu aurais vu ta maman Matt, complètement gaga ! Hahaha ! Alors ma chérie, c'est pour bientôt toi aussi !

  • Ah euh oui ! Le 08 Août normalement ! Répond ma femme. Sauf que Milan ne s'est pas retourné en fait... Oui Matt, j'ai préféré une fois de plus de ne pas t'en parler, j'avais peur que tu t'inquiètes encore plus ! Milan a toujours la tête en haut, les professionnels vont bientôt essayer de le manipuler pour qu'il se place correctement à voir ou non si ça fonctionne, j'espère car c'est une grossesse vraiment particulière ! Mais un accouchement en siège ou une césa, je vais être honnête ça me fait flipper de ouf ! Ils essayent ça après demain !

  • Lélia, je t'ai déjà dis de TOUT me dire dis-je furibond en veillant à ne pas crier pour ne pas effrayer Chloé. Tu comptais me le dire le jour de l'accouchement ou pire que j'entende ça dans la bouche des médecins ? Tu rigoles j'espère ?!

  • Non, je t'assure que non se défend t-elle. Je comptais sur le fait que les sages femmes parviendraient à le faire retourner après demain, et si ça fonctionnait, je n'aurai pas eu besoin de te le dire tout simplement ! Ça ne sert à rien de t'inquiéter inutilement ! En revanche si ça venait à ne pas marcher, je t'aurai prévenu !

  • Lélia même si ce n'est pas moi qui le porte, je veux être au courant de toute l'avancé de ta grossesse, on est deux à avoir cet enfant ! Déclarai-je.

  • Lélia, Matt, franchement ne soyez pas inquiets même si tu as une césarienne et/ou un bébé qui se présente en siège s'exclame Océane. Les sages femmes ont l'habitude alors ne paniquez pas d'accord ? On se fait souvent toute une montagne pour l'accouchement et en réalité, c'est le plus beau jour de notre vie !

Lélia lui sourit en revanche je me renferme d'avantage saisis par l'angoisse de cette annonce. Tellement peur de perdre ma femme et mon fils lors de l'accouchement. Lélia finit par prendre Chloé dans ses bras pour la choyer et lui faire pleins de bisous pétés sur ses petites joues rosées.

Deux heures plus tard nous quittons la maternité, les yeux de ma femme pétillent tout comme la comissure de ses lèvres marquée par son sourire alors que mon visage est figé.

Comment va se terminer cette grossesse ?

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