Chapitre 181

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ANAÏS

Mon coeur bat à la chamade, je vais devoir prouver à mon papa que je suis capable de réussir et en même temps je crains tellement le vide. Je ne suis pas préparée psychologiquement à ce que m'a concocté Ethan. Il faut dire que je n'aime pas vraiment l'inconnu.

  • Ethan c'est quelque chose que je vais réussir au moins ? Dis-je interrogative en me hissant dans le camion suivie des deux hommes.

  • Mais oui ne t'inquiètes pas ! Rigole t-il. Tu as passé bien pire comme petite épreuve !

Je l'entends brasser à l'arrière du camion puis il repasse devant pour prendre le volant.

  • Ouais ben avec toi, je ne sais jamais à quoi m'attendre ! Ça va être quoi après les gazs lacrymos du souterrain ? J'espère que ce n'est pas le saut à l'élastique dont tu parlais la dernière fois !

Mon lieutenant se met à rire en donnant un coup de coude à mon père qui sourit.

  • Tu verras bien répond t-il en trois mots courts, je me pose encore plus de questions.

***

Le camion se gare au même endroit où nous avons fais les exercices '' incendies '' de la fois précédente avec toute la caserne. Je lance un regard suscpitieux à Ethan qui m'adresse un sourire jovial. Mon père nous rejoint quelques secondes plus tard.

  • Naïs tu t'attaches les cheveux, j'ai pris ton EPI il est à l'arrière du camion ! M'ordonne Ethan. N'oublie pas de mettre ton casque et de le sangler correctement !

Je grimpe dans le camion pour m'executer pendant que le lieutenant sort une échelle à crochets en me faisant un clin d'oeil.

  • Aujourd'hui, tu vas monter de balcon balcon jeune fille ajoute t-il.

  • Attends quelque chose m'échappe, pourquoi grimper de balcon en balcon avec cette minuscule échelle alors que l'on peut prendre les escaliers qui sont juste à ta droite ?

Ma réflexion n'est pas complètement débile, cela le laisse con quelques secondes avant de retrouver son répondant.

  • Parce que ça ne sera pas toujours le cas ! Rétorque t-il voulant avoir le dernier mot. Aller amènes toi sapeur Gomez ! Ma puce, tu vas soulever l'échelle fais attention elle est quand même un peu lourde ! Tu l'as crochète bien sur le balcon, tu tires un coup pour être sûr qu'elle tient bien ! Je te regarde !

J'hoche la tête pensant que c'est un jeu d'enfant, je me rends compte que la tâche s'avère plus physique que ce que j'avais imaginé. Mes muscles se raidissent, je me hisse sur la pointe des pieds peine assez grande j'échoue plusieurs fois. Je jette un regard inquiet à Ethan qui ne sourcille pas ni même ne présente d'expression faciale. Ok je vais devoir faire preuve d'autonomie.

  • Et je dois le réussir en combien de temps ton exercice Ethan ?

  • Normalement le plus rapidement possible, en quelques secondes l'échelle doit être fixée et le sapeur pompier vite en haut de celle-ci ! Tout doit s'enchaîner pour être en haut en moins de deux minutes ! Sur les inters toute seconde est précieuse. Je te laisse faire, je ne dis plus rien !

Les tentatives se succèdent, sans succès. Je me sens à bout de forces toute essoufflée et bouillonnante. J'ai envie de pleurer, la rage monte en moi je pousse des gémissements n'y parvenant pas.

  • Anaïs, ferme les yeux recentre toi sur toi ! Déclare Ethan en venant juste à côté de moi. Respire un bon coup bien profondément, je te sens fatiguée d'essayer mais tu dois résister d'accord ? Lorsque tu t'es repris, tu réessaye, surtout que tu en es capable sinon je ne te le ferai pas faire ! Juste tu dois prendre le temps d'apprendre à gérer ton stress, tu peux regarder sur internet des petits exercices très simples. Aller quand tu le sens tu y retournes !

Les yeux fermés je sens ma cage thoracique ralentir ses mouvements, l'air rafraichit mon visage transpirant. D'un geste préci je parviens à faire en sorte que l'échelle soit fixée par ses crochets sur la rembarde du balcon.

  • Ouiiiiiiiii génial ma puce ! M'encourage Ethan. C'est bien c'est stable ! Tu peux monter je te rejoins très vite !

Stable ? Je n'ai pas exactement cette définition du mot stable, lorsqu'il y a mis la force de ses bras pour vérification, l'échelle était ébranlée.

  • Whooohooo ça bouge dis-je dans un murmure le buste et les jambes tétanisés contre la ferraille de l'échelle. Ethan je ne vais pas pouvoir, ça me fait trop peur ça !

  • Naïs va falloir vaincre tes peurs pour le coup, un SP doit être capable de le faire, regarde tu as réussi la grande échelle, la hauteur n'est pas du tout la même ! Tente d'être rassurant Ethan. T'es presque en haut de l'échelle là ! Montes tes pieds et tu te tiens sur les côtés ! Parfait maintenant tu te hisses sur le balcon, j'arrive.

Je n'ai même pas le temps de récupérer, qu'Ethan enjambe déjà la rembarde. Ce n'est pas très large, je ne peux pas me tourner étant bloquée quasiment contre mon lieutenant. Ma tête se met à tourner, l'envie de vomir me prend aux tripes.

  • Anaïs, oulalala t'es blanche comme un linge... Murmure Ethan. Assieds-toi deux minutes, je vais t'aider.

Je me cramponne au bras de mon lieutenant qui m'assois sur le sol, j'ai encore plus peur même si je ne vois pas le vide en dessous de moi. Même étant assise je reste agrippée à son bras en enroulant les miens autour de celui-ci.

  • J'ai trop peur Ethan, je me sens pas bien du tout j'ai les jambes qui tremblent et ça tourne...

  • Peut-être un peu trop de pression avec la présence de ton papa ? Me demande t-il. Ferme les yeux et respire profondément, vide bien l'air de tes poumons et tu les remplis de nouveau ! (Il m'ouvre la fermeture de mon EPI pour ne pas que je me sente toute serrée. Sa main se pose de manière respectueuse juste au dessus de ma poitrine). Ah oui quand même ! Je sens ton coeur ! Tu frises la tacchycardie Naïs !

  • Oui je pense un peu, je voulais réussir devant lui, qu'il soit fier de sa fille tu vois le truc.... Après je ne suis pas très à l'aise en hauteur je dois t'avouer ! Et puis quand il n'y a pas mon papa, t'es plus proche de moi, fin je ne sais pas comment dire plus encourageant, plus valorisant !

  • Reprends-toi je vais essayer de t'accompagner au mieux ! (Mon papa demande si ça va d'en bas). Oui ne vous en faites pas, Anaïs a un petit coup de pression mais ça va elle se reprend petit à petit ! Après c'est normal tu sais, ça fait un peu flipper les premières fois et les suivantes c'est du gâteau ! Je ne te demande pas d'aller vite, c'est seulement une approche. Oui j'ai déjà remarqué que tu as un petit peu peur dans le vide mais ce n'est pas du vertige sinon tu n'aurais pas pu monter ici ! Moi aussi j'ai eu peur un paquet de fois à mes débuts, je t'assure que ça vient tout seul ! Relèves toi ma puce, je vais t'aider à accrocher l'échelle s'il te manque un petit peu de force, donc là tu vas pivoter pour la saisir, tu te stabilises bien et tu renouvelles l'opération ! Je t'assisterai si tu as besoin, n'oublie pas que je suis là en binôme avec toi !

J'attrape les bords de l'échelle poussant des râles d'efforts sans rien relâcher, mes biceps sont contractés au maximum, je repose ses pieds au sol quelques instants le temps de reprendre ma respiration.

  • T'es incroyable Naïs vraiment, combien m'auraient supplié de les faire redescendre ?! S'exclame Ethan. Tu fais du bon boulot et si toute l'année tu maintiens ce niveau je te le dis c'est haut la main ton grade de première classe ! J'ai confiance en toi, tu vas y arriver.

Je souris en gémissant pour soulever l'échelle, je suis agacée d'être petite, cela me complique la tâche.

  • J'aurai besoin de ton aide pour que l'on soulève à deux ? Finis-je par dire dans une respiration entrecoupée d'essoufflements.

  • Bien sûr, tu me dis quand tu te sens prête ?

  • 1,2,3 soulèèèèèèèèèèève !

Les crochets se prennent de nouveau dans le balcon, je vérifie la stabilité avant de monter sur les premiers barreaux.

  • Tu vois quand tu veux ! Dit-il taquin. Tu ne te fais pas suffisamment confiance, regarde je n'ai rien soulevé quasiment ! J'ai juste donné une petite impulsion ! Tu as réussi toute seule ! Bravooooooooooo ma puce ! Tu m'épates !

Poussée des ailes, je passe sur le balcon suivant, bascule par dessus la rembarde suivie de près par mon Lieutenant. Pleine de volonté je soulève l'échelle réussis même à le faire toute seule sous ses encouragements.

Les montées s'enchaînent nous voilà au plus haut pour admirer le paysage, je m'en suis plutôt bien sortie que mon tuteur me fait une grosse accolade en me félicitant de sa voix grave. Il m'entraîne dans les escaliers, son échelle sur son épaule. Nous discutons jusqu'à rejoindre mon papa qui à son tour me fait un gros câlin lui aussi.

  • Ma fille tu es époustouflante ! Déclare t-il. C'est que tu en as apprends des choses ici. C'est super ! Merci Ethan pour tout !

Le portable de mon référent sonne, celui-ci s'excuse de devoir décrocher.

  • Betty-Lou, tu m'appelles car tu penses que ça va être le moment ?

Je viens me coller à son oreille tout sourire lui secoue le bras énergiquement en comprenant que ma collègue est sur le point d'accoucher.

  • Ffff fffff chéri c'est plus que le moment soupire t-elle haletante. Je n'ai pas tellement eu de grosses contractions mais j'ai l'impression que c'est tout proche ! Je ne suis pas sûr qu'on aura le temps d'aller à l'hôpital ! (Je vois Ethan pâlir et quelques goutelettes couler sur son front et sa nuque). Il faut que tu fasses vite !

  • Heu oui d'accord... Mon dieu ! Ohhh mon dieu ! Panique t-il en tournant en rond avant d'être ressaisit. Ecoute ma petite femme, allonge toi dans un coin calme, je fais au plus vite ! Je ne suis pas très loin de la maison ! Je vais débarquer avec Anaïs et son papa ! Je n'aurai pas le temps de les ramener à la caserne ! A tout de suite, respire tranquillement ma chérie ! Bisous ! Va falloir que vous veniez tous les deux à mon domicile ! Je n'ai pas le temps de vous raccompagner Betty est en train d'accoucher !

Après avoir bouclé nos ceintures, Ethan enclenche la sirène pour que le camion passe aisément au milieu de la circulation. Nous ne pipons pas un mot je le vois très concentré sur sa conduite, petit sourire en coin heureux que ce soit le moment. Très vite Liverdun se dresse devant nous.

ETHAN

Je saute précipitamment du camion et me tords légèrement la cheville. Je ressens la douleur sur les premières foulées puis celle-ci disparait. Xavier et Anaïs sortent les gros sacs du véhicule sous ma demande alors que je me rue déjà vers la cuisine pour récupérer des bassines, des torchons, de l'eau chaude et tout ce qu'il faut.

Betty-Lou n'est ni dans la cuisine, ni dans le salon je pense déjà à me ruer dans la chambre alors que mes complices m'emboîtent le pas.

Betty-Lou est en position demi assise en train de souffler les mains sur son ventre, ma présence semble la rassurer. Anaïs m'aide à déplier en vitesse les serviettes éponges et les alèses sur le lit puis je parviens à glisser ma petite femme sur celles-ci.

  • Betty-Lou, nous sommes là ! Tout va bien, tu es courageuse ma chérie ! Ecoute, je vais faire glisser ta culotte le long de tes cuisses pour la retirer. J'ai déjà réalisé des accouchements lors d'intervention alors je sais à peu près gérer ! Par contre Naïs je vais avoir besoin de toi ! Tu vas prendre place à mes côtés ! Xavier tu te mets à côté de Betty-Lou pour lui tenir la main et l'encourager !

Dans la précipitation je me mets à le tutoyer cela ne semble pas le déranger. Anaïs me regarde avec de grands yeux ronds complètement perdue de la situation. Xavier s'installe à côté de ma chérie pour prendre sa main dans les siennes et lui soutenir le dos lorsque je lui dirai de pousser. J'adresse un beau sourire à Betty-Lou en lui disant que je suis super heureux et que je vais l'accompagner durant ce beau moment.

  • Mais qu'est-ce que je dois faire ? Panique ma stagiaire. Et je ne veux pas gêner Betty ! Fin c'est embarrassant d'être là entre ses jambes à tout voir...

Je soulève le bas du corps de Betty pour installer une alèse supplémentaire sous ses fesses.

  • Je te dirai ce que tu dois faire, je veux que tu sois là pour m'assister Naïs tout va bien se passer, je l'ai déjà fait répondis-je d'une voix posée. Je ne pense pas que ça soit gênant pour Betty-Lou, là au moins elle est entourée par des personnes en qui elle a confiance ! C'est juste un sexe féminin Anaïs, rien d'inconnu pour toi et la nudité peut être présente dans notre travail, va falloir t'y habituer car tu peux avoir à faire à des hommes.

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