Le chien d'un autre monde

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Ainsi, le Lynx, fort de son apport alimentaire très important et de sa résistance aux engrais chimiques, s'attela à dévorer tous les boucs et hyperboucs qui avaient envahis Lisbonne. Toutefois, Laurent était tiraillé entre sa volonté de vaincre l'ennemi et l'affection qu'il portait à son bouc de père.


Lorsque Laurent et Cécile se mirent en quête de l'oiseau, ce fut comme s'ils s'étaient retrouvés dans un décor féerique, mais c'était aussi la tête d'un chien, un chien d'un autre monde, un chien d'une autre dimension, un chien étrange, et ce chien était devenu fou.


Cécile se prit à rire. Le chien était sûr d'être le chien de Dieu, et de Dieu lui-même.


– Un chien est un chien, s'exclama-t-il, et tout est bien qui sort du chien.


Cécile rit de plus belle.


L'amour, ce n'est pas un chien qui nous bat les couilles, pensa-t-elle. C'est un chien qui nous mange les reins.


– Allons, se dit-elle, le chien est un chien, et il ne faut pas lui en vouloir.


Laurent avait perdu la tête et le cœur. Il se dirigea vers la porte du jardin et prit le chemin de la forêt, au milieu des broussailles et des buissons.


– Qu'est-ce que vous faites? s'écria Cécile.


– Je veux aller voir le chien.


– Le chien?


Matamata attendait Laurent à l'orée de la forêt. Elle avait, elle aussi, plus amples révélations à lui faire, mais cela devrait attendre.

— Je veux aller voir le chien dans la tête duquel nous vivons, lui expliqua Laurent, bientôt rejoint par Céline.

— Parce que ça, c'est bien plus grave!

— Il est grave, Céline?

— Mais oui, il est grave! C'est un chien!

— Vous ne savez donc pas que les chiens sont là pour nous guider?

— Je sais, je sais, mais je ne crois pas que ce soit le cas de notre chien.

— Vous allez le voir, il est dans la forêt.


Laurent ouvrit la marche, dans la forêt. Où pourraient-ils sortie de la gueule de ce chien. Matamata hésitait, elle, à faire sa confession et Céline, sur leurs talons, cheminait en direction du danger.

La première fois, le « Déménage » avait tenu à les réveiller. Le lendemain, Céline avait été confiée à sa mère et Laurent à la police.

– C'est ce qui m'a pris, murmura-t-elle.

– Comment c'est arrivé?

– Oh, il y a pas mal de gens qui n'ont pas compris que je n'avais pas été là quand ils ont demandé à me voir.

– J'ai pensé qu'ils étaient venus te trouver dans les bois.

– Non, ils étaient venus te voir à la maison. Je n'avais pas envie de leur raconter ça, à tous ces gens. C'était une affaire personnelle.

– Mais tu as déjà dit que tu n'as jamais été dans les bois avec eux.


Le « Déménage » avait une emprise certaine sur Céline. Pour l'heure, Laurent était en garde-à-vue, incapable d'aider son père bouc ou de voir le chien-monde. Seule Matamata pouvait encore le sauver.

À ce moment-là, elle n'avait pas idée de la manière de se débarrasser du tueur. Elle avait juste besoin d'un chien. Elle avait tout juste eu le temps de réfléchir, mais elle n'avait pas eu le temps de décider.

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