Chapitre 1

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- Ah trop bien, enfin on y est, j’ai mal aux pattes un truc de ouf !

- Haha, moi ça va, je t’avais dit qu’il fallait prendre des vraies chaussures de rando.

- Nianiania, elles sont bien mes shoes, c’est juste qu’on a trop marché.

- Trop ? dis donc Justine, tu t’es quand même réveillée à 9h30 c’est pas super tôt pour randonner, du coup on a marché quoi… genre de 10h30 à midi et demi et de 13h30 à 16h, ça reste tranquille.

- Hé bien pour moi ça suffit amplement madame, j’ai mal aux pattes c’est tout.

C’est vrai quoi, j’ai mal aux pieds, Solène marche trop vite, elle court comme un chamois et ça n’arrête pas de grimper en plus.

Après une heure de marche je me demande toujours ce que je suis venue foutre là avec elle bon sang.

Cinq jours de rando avec sac à dos trop lourd pour transporter tente, matelas, duvet,… Faut être un peu maso non ?

Là, c’est le deuxième jour, on est à un million de kilomètres de toute habitation digne de ce nom, d’un bon bistrot pour siroter un bon mojito dans un fauteuil confortable…

Ben non de l’herbe des arbustes qui piquent, des cailloux qui roulent, des rochers à grimper.

Fallait vraiment que je l’aime bien ma Sole pour me lancer dans cette épopée surhumaine.

Surtout, bon, je n’allais pas la laisser se barrer dans la nature une semaine seule en plein chagrin de rupture.

Pas ma faute, moi si elle s’est trouvé un gros connard incapable de prendre une décision, incapable de s’engager.

Pas ma faute non plus si c’est elle qui a décidé d’un coup de tête de foutre le camp et de pleurer ensuite toute la journée, ah la la la la, ma Sole… Irrécupérable.

Deux meufs toutes seules avec une mini tente, faut le faire en plus, ce n’est même pas très safe comme plan.

Enfin bref, on ne croise que des moutons ou des vaches alors bon, je suppose qu’il n’y a pas de psychopathe dans le coin.

- Justine tu rêves ? Tu m’aides à installer la tente ?

- Méééé on est arrivées il y a une minute, j’ai le droit de poser deux secondes mon gros cul dans l’herbe non ?

- Tttt, si tu te vautrais moins dans l’herbe il serait moins gros.

- Oh la salope, dis tout de suite que je suis trop grosse.

- Non non non c’est toi qui dis que t’as un gros cul.

Bon, bon, oui je l’ai dit, j’avoue, c’est un peu vrai aussi, j’ai, depuis que je suis ado toujours voulu transférer un peu de cul dans mes seins, mais bon c’est comme ça, je suppose que c’est la nature et que je me plaindrais encore plus d’avoir d’énormes nibars et pas de hanches du tout.

C’est bizarre une femme non ? Pourquoi ça pousse ou pas les formes, je me suis toujours demandé ça, je guettais en vain mes seins pousser quand c’est mes fesses qui doublaient de volume.

Depuis le temps je me suis habituée, comme tout le monde je suppose, maintenant je suis une grande fille, j’arrête les complexes existentiels qui ne font pas avancer, enfin grande, genre 1m69, si si c’est trèèès grande et j’ai 23 ans quand même, même si j’ai le genre de 23 ans à qui on demande bien trop souvent la carte d’identité en boite. Je vais pas me plaindre, j’anticipe quand j’aurais 30 et que je regretterais mes 23 ans.

- Juste in peu mollassonne aujourd’hui ?

- Hein quoi ? avec les millions de bornes qu’on fait tu me traites de mollassonne, t’es pas nette toi.

- Hihi, bon allez aux sardines.

- T’en a pas à manger plutôt j’ai faim.

- On verra quand on aura un logis, pis toutes façon on a mangé y a pas longtemps c’est pas l’heure.

- Mais si j’ai faim j’ai pas d’énergie, pis t’appelles ça un logis ?

- Juste in peu pénible non ?

- Méééé t’arrête Sole meunière, tu dors ?

- Ché pas, mais moi mon moulin va vite !

- Bon, ok ok files moi ces clous et ses piquets qu’on en finisse et qu’on passe à la sieste.

Depuis quand est-ce je connais Solènne pour être si proche et m’atteler au devoir de courir derrière elle dans la montagne ?

Mh, pas si longtemps, depuis le début de la fac, bon vite fait au début, puis on s’est rapprochées peut-être par connivence complémentaire, simplicité et affinités. C’est difficile à dire, assez intuitif en somme.

Au début quelques soirées avec d’autres, puis quelques révisions communes, jusqu’au jour où, à se rendre divers services, un petit truc a basculé, les services rendus ont pris un autre visage, disons, plus érotique.

Oh quoi, des lesbiennes ? Non non non pas du tout, j’ai pas du tout dit ça, on se rend des services quoi, c’est pourtant clair.

On se fais des massages si on a besoin de détente, on se donne du plaisir si on a envie d’un petit moment de plaisir et que toute seule c’est moins excitant. C’est tout simple, tout naturel.

Comment ce genre de service vient à s’échanger ? Hé bien je n’en sais rien, c’est juste comme ça. Tout le monde vient à se prendre dans les bras, se faire des bisous, ben c’est pareil, c’est complice naturel et instinctif, sans qu’il y ait eu de je veux, je veux pas, de je sais je sais pas, de il faut il faut pas.

- Mais non il est tout mou le tendeur là il faut mettre plus loin la sardine, tirer plus, s’il flotte ou vente la tente sera mal isolée.

- Ah non j’avais dit que je venais seulement dans un endroit ou il y a pas de pluie, parles pas de flotte Sole, je t’en prie.

- Mouais bon je dis rien, y fait beau pour l’instant, pas de raison que ça change.

- Grrrr j’espère bien.

- Hop au gonflage de matelas et puis on visite.

- Heuuu visiter ? Mais y a rien dans ce camping, juste un sanitaire, et une cahute d’accueil désertée.

- Ouais c’est vrai que c’est pas un immense complexe resort de ouf qui tue sa race, et tant mieux, si personne vient à l’accueil on paye pas hihi.

- Boarf ils ont mis ouvert de 18 à 20 et de 8 à 10 alors je suppose que quelqu’un viendra bien nous réclamer un peu de thunes.

- Mais c’est top il y a une rivière, c’est trop bien pour aller faire un bain de pieds. Hihihihihihihiiii, moi je vais aller visiter ça je crois.

Elle me fait rire quand elle rigole comme ça Solène, elle rigole pas forcément souvent mais se met parfois à rire d’un coup d’un long rire très sonore et communicatif.

Elle a alors un large sourire de sa bouche, ses yeux, ses joues, de tout son visage en fait, qui lui donne beaucoup de charme.

Je la trouve belle, elle n’est pas forcément le genre mannequin mais elle plait beaucoup aux mecs parcequ’elle a un vrai charme, dans son regard, ses yeux noir perçants, dans ses traits sensuels, dans ses coiffures étranges avec ses épais cheveux noirs coupé mi longs. Elle a les seins que j’aurais bien voulu aussi dans mon soutif, c’est peut-être pour ça que j’aime les caresser, je sais plus je crois 90 C tout simplement alors que je n’ose jamais avouer mon 95 B ou…A. Et bien sûr des fesses de femme sportive et pas mes deux brioches.

Bon moi je suis blonde mais j’assume, plus que mes seins, c’est bien d’être blonde non, on peut se permettre légitimement toutes les conneries qu’on veut, en disant, ttttt on se détend tout est normal, je suis blonde. Pis j’ai des yeux bleus et des grands cils, je ne suis pas que moche hein, faut pas croire tout ce que je raconte, je sais depuis toute petite que, si je cligne très vite de cils en faisant mon regard doux et inquiet, je fais craquer plein de gens, ahahah, le pire cliché, maiiiis qui marche si bien hihi.

- C’est bon les matelas comme ça Ju, les fais pas éclater non plus.

- Ben non mais quand même c’est des mini matelas auto gonflants qui se gonflent le moins automatiquement du monde, si on gonfle pas à fond on a le dos dans les caillasses, c’est chiant.

- Bah il est plutôt sympa ce camping c’est de la belle herbe, pas trop de pierres justement

- Mh, on verra ça cette nuit, pas question que je te serve de matelas cette fois.

- Baaaah genre, je t’ai à peine touchée en me retournant.

- Non madame tu as mis ta tête sur mon ventre.

- Hihihihihihihihihiiiiiiiii, t’as qu'à pas mettre ton ventre près de ma tête. Pis elle était ou ta tête à toi l’autre jour ?

- Mh dans 1 mètre carré de tente c’est normal qu’il y ai, euuuuh, quelques marques de proximité, pis je dors de l’autre côté sinon, avec mes pieds dans ton pif.

- Bèèèèèèèèèèèèè.

- T’as trop croisé de moutons toi, je dirais plutôt Mmmmmh mes bons pieds tous frais, de mille heures de marche.

- Allez on range tout et enfin tranquilles.

Oui tranquilles tu parles, euphémisme abusé, c’est mort de chez mort, il y a un camping-car, un genre de fourgonnette campeur, une grande tente et deux petites avec la nôtre dans ce camping.

C’est exagérément tranquille, je me demande à quoi il sert pour si peu de monde.

Mais d’un autre côté heureusement qu’il existe, j’irais pas dormir avec les renards, les taureaux, les sangliers ou je ne sais quoi encore en plein milieu de la forêt.

Bon, ranger nos affaires c’est pas compliqué avec un sac à dos chacune c’est vite vu, une fois qu’on a mis le matelas et le sac de couchage on a plus qu’une casserole, un camping gaz une brosse à dents, un pull, deux t-shirt et trois culottes, genre.

Solène a même encore moins de trucs que moi, elle garde de toutes façon toujours le même short et le même débardeur, ça va elle ne pue pas trop, ahah.

Moi j’ai choisi une robe de rando, bon genre toute droite, unie, toile assez rigide donc pas des plus glamour mais ça se lave et se sèche vite, pis j’ai pas pris la robe treillis de l’armée non plus hein, il en existe d’autres, la mienne est bleue. Bon pas turquoise ni électrique quoi, elle est bleue, je ne sais pas, bleue saphir, oui c’est à peu près ça.

- Làààà, on est pas bien là, Juste in time ?

- Maintenant ça commence à aller, juste que j’ai hyper hyper envie de pisser.

- Ahlala dis donc petit bébé, t’as pas fini ? J’ai mal au pied, j’ai faim, je dois faire pipi, quand est ce qu’on arrive, je veux un bonbon…

- Méééé, te moques pas c’est hyper vrai.

Je serre les cuisses, baisse les fesses et mets mes deux mains sur mon pubis, je sais pas d’où je tiens ça, un genre de réflexe que j’ai depuis toujours quand je dois faire pipi, encore un cliché, je suis une absorbeuse de clichés parfois on dirait.

- Hé bien tu me diras si les sanitaires sont propres, moi je vais à la rivière.

- Ouiii ma Sole, nage bien.

… A suivre

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