La poésie est un feu
La poésie n’est pas un mot sage,
ni un exercice pour érudits assis.
C’est un feu qui traverse la poitrine
et cherche une fissure pour jaillir.
Quand j’écris, je ne cherche pas des phrases,
je cherche à respirer dans le chaos.
Chaque mot est une étincelle,
chaque silence une brûlure.
Je mords la page comme on mord dans la nuit,
pour y trouver la lumière cachée.
La poésie est ce cri qu’on retient,
cette larme qu’on détourne,
ce rire qu’on jette au ciel
comme une bouteille au milieu de l’orage.
Elle n’explique pas,
elle n’excuse pas,
elle ose.
Elle fait du tumulte une prière,
du quotidien un miracle.
Lire un poème,
c’est s’asseoir dans le cœur de quelqu’un d’autre,
et sentir le sien battre en écho.
C’est boire une eau qui vient de loin,
et découvrir qu’elle apaise une soif qu’on ignorait.
La poésie n’appartient pas aux livres :
elle vit dans le souffle d’un inconnu,
dans la main tremblante qui écrit un dernier mot,
dans le regard d’un enfant qui invente un monde.
Alors je l’écris comme on allume un feu
au milieu d’une nuit glacée :
pour ne pas disparaître,
pour inviter les autres à venir se réchauffer,
pour rappeler à chacun
que dans nos cendres
il reste toujours une étincelle.

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