28 - L’adieu à la rousse

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Je profitais de mes fréquents voyages parisiens pour renouer avec mes amies. Je savais ces dernières friandes de mes aventures. Faute d’histoires d’amour qui finissent mal (en général). Mais, au fil du temps, certaines avaient pris leurs distances. Mes préférences D/s les déroutaient, voire leur faisaient peur. Pour beaucoup, j’étais devenue folle et dangereuse. Seule Mina s’amusait encore de mes histoires.

Je retrouvai mon amie dans un bar du 11ème arrondissement et, entre deux banalités, je lui demandais des nouvelles de la sulfureuse Coco. Elle en avait peu, même si elle me confia qu’elle avait craqué un soir et avait recouché avec elle après une soirée plutôt arrosée. Elle était parfaitement au courant de la bagarre dans la boîte lesbienne à laquelle j’avais pris part. D’ailleurs, tout le milieu était au courant. Et j’étais devenue, semble-t-il, une héroïne pour certaines.

A l’issue du repas, je quittai Mina, la tête remplie d’espoir de renouer avec la rousse. Ce soir là, j’osai, même s’il était tard, la contacter. Elle me répondit, semblant joyeuse de m’avoir au téléphone. Elle disait penser à moi, souvent. J’en fus fort aise. Elle me donna rendez-vous un soir. Elle ne serait pas seule, car en soirée avec des amies lesbiennes. Mais, j’espérais bien passer un moment seule avec elle.

Quelques jours plus tard, j’arrivai en avance sur les lieux. Un peu nerveuse, j’allumai une cigarette. J’avais - encore - arrêté, mais toutes les émotions de ces derniers temps m’avaient menée à reprendre. Je savais, néanmoins, que je pouvais éviter l’addiction. De ce côté, j’avais ce qu’il me fallait par ailleurs. Bientôt, Coco arriva accompagnée, hilare, de jeunes filles blondes. Ses amies semblaient en majorité des butch aux cheveux rasés et chemise à carreaux. Elle eut du mal de me reconnaître et sembla de suite assez froide. Je commençai à m’inquiéter de l’issue de la soirée.

Je montai dans les étages lorsque l’organisatrice de l’évènement nous fit signe de la suivre. Là, immédiatement, la rousse s’éloigna pour rejoindre ses copines et s’installa avec elles. Je pris place un peu plus loin et tripotai mon téléphone pour m’occuper. Entre deux tweets, je l’observais de loin qui m’ignorait totalement. Après que la majorité des filles aient tenu un verre en main, je décidai à mon tour d’aller vers le bar pour commander quelque chose. Là, je choisis une coupe de champagne, comme à mon habitude, avant de regagner ma place dans le fond de la salle.

La rousse avait maintenant disparu. Je commençai sérieusement à en avoir marre. A vrai dire, j’avais de moins en moins de patience avec qui que ce soit. Sans doute un effet secondaire de mon tournant dominatrice. J’avais développé un côté Diva qui exaspérait souvent les autres. Mais, c’était plus fort que moi. Je bouillais intérieurement. Et, juste d’avant d’avoir fini ma coupe, une femme de mon âge, assez chic, me demanda si elle pouvait s’asseoir à côté de moi. J’entamai bientôt la conversation, lui faisant part de ma déconvenue de la soirée. Elle compatit. Franchement, cette rouquine n’avait pas la moindre politesse. Ni le moindre respect pour moi. C’était insupportable.

Ni une, ni deux, je proposai à la femme, une journaliste d’un canard de province, de m’accompagner dans un autre bar, histoire de faire plus ample connaissance. Elle accepta et me suivit en dehors de l’établissement. Là, sur le trottoir je croisai la rousse en train de fumer, mais je ne lui adressai pas la parole. Je m’éloignai juste lentement avec ma conquête de la soirée. Et, je lui proposai d’aller en face, dans un bar donnant sur la place de la Bastille.

Comme le temps était assez clément, nous nous installâmes sur la terrasse d’un café assez huppé. Je commandai une nouvelle coupe de champagne et ma voisine un verre de Chablis. De là où nous étions, nous observions des passants et les véhicules qui circulaient autour de la colonne de la Bastille. Il y avait pas mal de supporters de rugby français qui exultaient après la victoire de la France contre son ennemi héréditaire, l’Angleterre. Je regardais tous ces mouvements avec amusement. Je songeai que la soirée finirait mieux qu’elle n’avait commencée. La fille était agréable, cultivée et discrète. Elle avait surtout une très belle qualité d’écoute qui me convenait dans cette période.

Alors qu’il était déjà assez tard dans la soirée, je tentai une main sur la cuisse de la jeune femme. Comme elle ne la repoussa pas, je lui proposai alors de quitter les lieux et d’aller chez elle. Cette dernière résidait dans un appartement loué sur une plate forme internet. Là, je la plaquai contre le mur, histoire de voir si ses petits seins pointaient autant qu’ils en avaient l’air sous son pull. Je lui fourrai aussi ma langue dans la bouche, ce qu'elle apprécia. Glissant une main ensuite entre sa peau et son jean, je pus constater qu’elle était bien humide du désir qu’elle avait de moi.

Après une brève douche prise en commun avec force caresses, elle m’attira vers le lit. Après un petit moment sur ses seins, je glissai entre ses cuisses où ma langue s’éternisa pendant qu’elle en faisait tout autant de son côté. J’aimais le goût de son essence divine et la douceur de sa langue sur mon clitoris. Je perdis le contrôle un instant, juste le temps d’un orgasme tiède. C’était déjà plus que ce que j’avais pu ressentir avec mes derniers coups d’un soir masculins. La femme, quant à elle, avait besoin d’un coup de main plus profond pour partir dans les étoiles. J’entamai alors une lente ascension à l’intérieur de son vagin dégoulinant. Alors que ma main vrillait et la pilonnait, je sentis bientôt les spasmes de sa fantastique jouissance. Son corps mince et musculeux ondulait à chaque vague de plaisir qui l’envahissait. Lorsqu’elle rouvrit enfin les yeux, je lui souris, plutôt satisfaite de mes exploits.

Cependant, même si cette femme était intéressante, j’avais d’autres soucis en tête. Un autre scénario à bâtir pour achever de convertir à ma loi, l’artiste rebelle à mon autorité. Je la quittai donc rapidement après le dénouement de notre corps à corps, avant de m’enfuir une fois encore dans la froideur de la nuit. Je marchais un bon moment, car il n’y avait plus de métro. Je profitais de ces instants de solitude dans l’obscurité parisienne pour songer au chemin que j’avais parcouru. Mes doutes et mes interrogations avaient disparu, laissant place à une froide confiance en moi. Je n’avais plus en tête que la quête d’un orgasme fabuleux. Comme s’il s’agissait d’une mythique chasse au trésor en milieu hostile. J’avais tout de la guerrière affûtée, armée et prête à combattre. Imaginant des plans machiavéliques pour dominer le monde, juste pour son plaisir.

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