La nouvelle dictature

Une minute de lecture

"- Dis papi, c'était comment avant ?"

Le front transpirant, papi George était mal à l'aise.

"- Avant, mon enfant, la vie était douce. Mais personne ne s'en rendait compte. Une simple pression de bouton nous apportait la lumière. Les appareils fonctionnaient tout seul et nous facilitaient la vie. On inventait quelque chose de nouveau chaque jour, utile ou non, et tous les habitants du monde en voulaient un. Imagine, sept milliards de personnes qui veulent des nouveaux objets à chaque nouvelle journée.

- Ca fait beaucoup d'objet tout ça. Mais pourquoi on n'a plus ça maintenant ?"

Papi George avait du mal à parler, il était fatigué. Mais sa petite fille était curieuse, et il n'arrivait pas à lui dire non.

"- A l'époque, on pensait que tout ça n'aurait pas de fin, qu'on pourrait en avoir toujours plus, sans aucune conséquence. Mais nous nous voilions la face, car ça nous arrangeait. Les grandes entreprises auxquelles nous achetions les nouveaux objets chaque jours étaient devenues riches et plus puissantes que des pays. Certains tentèrent de les arrêter, mais personne ne les écoutait. Nous étions trop occupé à convoiter ce que possédait notre voisin. Un jour, les entreprises décidèrent de racheter les pays. Ceux-ci ne pouvaient pas dire non, car ils n'avaient plus d'argent, et l'argent permet tout. Ainsi, ceux qui nous dirigeaient ne souhaient plus le bonheur des habitants, mais satisfaire les investisseurs. Ils décidèrent donc de tout garder pour eux. Du jour au lendemain, nous ne pouvions plus faire de la lumière en appuyant sur un bouton, nous ne pouvions plus avoir accès aux nouveaux objets. Ils nous ont dit qu'on avait trop puisé dans les ressources de notre planête, et qu'il ne restait plus rien, du moins pour nous. Ils décidèrent de nous parquer dans des camps, comme ici, où tout ce que nous pouvons faire, c'est les aider à continuer à vivre comme nous le faisions, tandis que nous, nous n'aurons plus jamais rien.

- Mais on les aide comment ?"

Papi George commençait à en avoir sérieusement marre des questions de sa petite fille. Il était à bout de souffle.

"- Tais-toi et pédale".

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