• Hey ! Venez par ici, vite !

Une voix chuchotée lui parvint, comme portée par le vent, si doucement qu’il crut d’abord avoir rêvé. Ce n’est que lorsqu’il l’entendit à nouveau qu’il comprit qu’il n’était pas seul. Henry resta pourtant interdit, hésitant entre la peur d’être devenu fou puisque cela faisait de longues semaines qu’il ne se parlait qu’à lui-même – et encore dans sa tête – et la peur d’être tombé sur une bande de criminels bravant les monstres pour faire régner la terreur à leur sauce. Il n’en existait plus beaucoup, mais pour beaucoup d’humains, même menacés d’extinction par des créatures, c’était l’occasion de faire ce qu’ils voulaient. Aucune loi, aucun règlement, aucune justice…

Henry aperçut une main qui lui faisait signe ; lentement il s’approcha et se retrouva nez à nez avec une femme et deux enfants, terrorisés, masque sur les yeux et boule-quies dans les oreilles. La mère, les yeux cernés, les cheveux en bataille arborait un visage résigné, prêt à tout affronter.

• Je… je… commença-t-il. Henry… je m’appelle Henry, en… enchanté.
• Maria. Vous aimez vivre dangereusement à ce que je vois. Tout le monde sait qu’on ne doit pas passer sur ce sentier, il y a des nids un peu partout.
• C’est que… ma carte…
• Oh, je comprends. Vous cherchez la Colonie et vous ne connaissez pas les environs.
• En effet…
• Eh bien, on va pouvoir s’entraider. Il faut que j’amènes mes fils à l’abris, ça fait trop longtemps qu’on traîne dans la Désola…

Un craquement sinistre l’empêcha de finir sa phrase et les fit mettre aux aguets, suivi de râles rauques. Les Infectés les avaient senti.