L’histoire que je vais vous compter aujourd’hui n’est pas à mettre dans toutes les mains. Au contraire. Atypique, orgasmique, je suis pourtant madame tout le monde, je ressemble à toutes ses filles que vous croisez dans la rue. De celles que vous fixez avec convoitise à celles qui ne méritent pas un seul de vos regards. Working girl épanouie, ménagère inassouvie, étudiante sûre d’elle, mère débordée et tant d’autres encore. Toutes différentes, toutes similaires. L’unique chose qui nous distingue, c’est qu’un matin de février, j’ai décidé de reprendre possession de mon plaisir et de ma féminité.

Mon histoire est une ode à toutes les femmes qui se sentent frustrer, incomprises, insatisfaites et qui sont aussi imparfaites qu’exceptionnelles.

Ouvrez-vous, écoutez-vous, pensez à vos désirs, vos envies, vos besoins…

Attachée au centre du lit, je l’attends avec impatience. Un brin fébrile, un brin excité par ce qu’il me réserve. Si j’avais su la tournure des choses à l’avance, il y a bien longtemps que j’aurais franchi le pas et je nous aurais épargné des années d’ennui.

Les yeux bandés et les membres liés, pour ce soir, je suis l’objet de son désir, de sa convoitise, de ses envies, demain, il sera peut-être le mien. Dans ce jeu — notre jeu — il n’y a pas de perdant. Au contraire, tout le monde y trouve son compte et notre couple un nouveau souffle. Aveuglée, mon ouïe est décuplée, mon épiderme est conscient du moindre courant d’air qui circule dans cette pièce que je connais depuis des années. Pourtant ce soir, je la redécouvre. L’odeur particulière du cuire de la tête de lit, la sensation du satin sur mon dos, le bruit de ses pas sur le parquet.

Aucune peur et encore moins d’appréhension, seul le désir et l’excitation coule dans mes veines. Son pouce au goût sucré franchit la barrière de mes lèvres et je ne peux refouler un gémissement quand ma langue s’enroule autour de son doigt. J’imagine sa queue poussée jusqu’au fond de ma gorge, sa main se crispée dans ma chevelure de feu et son bassin forçant son membre à aller toujours plus loin, plus profond.

Maintenant privée de ma friandise, je n’ai que mon esprit pour inventer la suite des réjouissances. Parce que de la jouissance, il va y en avoir, beaucoup, énormément même, j’en suis certaine. Nous avons appris, écouté et regardé l’autre. Cette expérience nous a ouvert les portes d’un univers que ni lui ni moi ne pensions possible et encore moins accessible. Un monde rempli de plaisir, de délectation, de vice et de concupiscence.

Son pouce bien imprégné de ma salive, il le dirige entre mes cuisses. Il se doit de vérifier la moiteur de ma culotte, qui est déjà trempée, alors qu’il vient à peine de commencer. C’est dans l’état qu’il me met aujourd’hui. Parfois, je le surprends en l’attendant nue, pas cette fois. Ce soir, j’ai opté pour un ensemble peu couvrant, rouge, la couleur du désir — de l’amour —. Bien sûr, je n’ai pas effectué ce choix au hasard. Au contraire, le micro string que je porte est fendu, il n’aura pas besoin de le décaler pour me pénétrer, me baiser et j’en ai envie - une envie folle -.

Tout ce à quoi j’aspire, c’est me faire défoncer. Qu’il envahisse tous mes orifices sans exception, qu’il me remplisse sans distinction. Qu’il me fourre de ses doigts, de sa queue et des divers accessoires que nous avons en notre possession.

J’ai toute votre attention ? Alors, il est temps que je vous raconte comment cette merveilleuse soirée à commencer, comment par une nuit de février, toute notre libido à basculer, comment en franchissant une simple porte, nous avons découvert le plaisir charnel…