Première fois

4 minutes de lecture

Coosada , Alabama

Samedi 20 juin 1998


Je restai un instant pétrifiée en entendant les mots de Stuart et en le voyant joindre le geste à la parole. Betty, de son côté, n’avait pas l’air particulièrement choquée. Au contraire, je la vis se rapprocher de Marvin et lui arracher la bouteille des mains. Elle avala une longue gorgée et vint se coller contre le torse du garçon qui avait encore une main dans son pantalon.

— Moi, je veux bien, dit-elle.

Elle se glissa derrière le brun ténébreux en laissant ses mains caresser son torse puis comme elle tournait autour de lui, ses caresses se firent plus précises, descendant sur le ventre jusqu’à venir s’insinuer sur la boule qui s’était formée dans le caleçon de Stuart.

Je la vis, ébahie, poser un genou au sol et libérer le membre gonflé. En dehors des illustrations de nos livres de biologie, je n’avais jamais eu l’occasion de voir le sexe d’un homme, encore moins en érection. Dans les mains de Betty, il me semblait atteindre une dimension monstrueuse. Lorsque ma condisciple voulut le prendre dans sa bouche, Will intervint.

— Attendez un peu, me brûlons pas les étapes. Je sens que nous allons trop vite pour notre nouvelle amie. Je préfère laisser monter le plaisir, nous ne sommes pas des animaux !

Marvin eut un rire malsain.

— C’est vrai ça, qu’est-ce vous diriez d’une petite danse sur la table ? Je suis sûr que Chelsea danse divinement, elles ont ça dans le sang, non ?

— Pourquoi pas, répondit Will. Trouve nous de la musique, Marvin, pendant que je prépare l’estrade.

Will dégagea une table basse pendant que les premiers accords de musique montaient dans les enceintes. Joe Cocker, « You can leave your hat on », bien sûr. Je n’avais pas envie de monter sur cette table, je n’avais pas envie de danser, encore moins de me déshabiller. Je m’étais assise au bout du lit, je ne manifestai aucune intention de bouger.

— Allez, montre-nous ce que tu sais faire !

Je ne bougeai toujours pas. Je vis Betty se rapprocher de la table, soulever le bas de sa robe et se hisser sur la plate-forme improvisée.

— Je vais le faire.

Elle commença à onduler, faisant tourner ses hanches de façon exagérée sous le nez des trois garçons fascinés. Elle remonta lentement une main sur son épaule pour faire glisser une bretelle de sa robe, puis l’autre, tout en gardant les pans plaqués sur sa poitrine. Enfin, elle laissa ses mains descendre jusqu’à ses hanches, libérant deux seins ronds et laiteux. J’entendis un sifflet strident et quelques applaudissements, mais elle ne s’arrêta pas là. Elle laissa l’étoffe tomber sur ses pieds, ne gardant qu’un string rouge vif comme rempart à son intimité.

— À poil ! cria Stuart.

— Enlève tout ! renchérit Marvin.

Mon amie se baissa lentement, faisant glisser le minuscule morceau de tissu jusqu’à ses pieds avant de le lancer à Stuart.

— Tu peux le garder.

Je n’en revenais pas. Bien sûr, je n’étais pas complètement naïve. Je savais bien que dans les soirées, il se passait des choses que le pasteur de mon église qualifiait de péché de chair ou de fornication, mais je n’imaginais pas me retrouver dans cette situation, avec l’une de mes copines de lycée, nue devant moi, et trois garçons surexcités tout autour.

Stuart n’avait pas remonté son pantalon, il tenait son sexe à pleine main et se caressait doucement. Marvin s’était approché pour aider Betty à descendre de la table et il en avait profité pour lui caresser les fesses.

— Ton amie sait y faire, murmura Will tout près de moi. Tu ne peux pas la laisser toute seule. Allez montre nous tes nichons, ils doivent être beaux à croquer.

— Non, non, laissez-moi, suppliai-je. Je n’ai jamais fait ça.

— Il y a toujours une première fois, répondit Will.

— Allez ce n’est pas si terrible, insista Betty.

Cette dernière s’approcha de moi, collant sa poitrine nue contre mon torse et passant ses mains derrière mon dos. Ses mains habiles eurent tôt fait de trouver le zip de ma robe et de le descendre. Elle dégagea les épaules puis les hanches, me laissant seulement vêtue de mon soutien-gorge et de ma culotte.

— C’est un début, mais on veut en voir plus, exigea Marvin.

Stuart s’avança et tira brutalement sur ma culotte qui se déchira sur le côté.

— Quel maladroit, ricana Betty, mais si tu l’avais fait toi-même…

J’essayai de masquer mon pubis de mes mains, mais ce faisant je laissai ma poitrine sans défense. Will en profita pour baisser les bretelles de mon soutien-gorge, libérant l’un de mes seins.

Je ne savais plus que faire, je ne pouvais espérer de soutien de personne, même pas de Betty qui riait de me voir ainsi mise à nu.

— Sa mère n’a pas voulu lui prêter son rasoir, fit Marvin. Moi je préfère les minous lisses comme celui de Betty, ajouta-t-il en passant la main sur le sexe de la jeune fille.

— Moi ça ne me dérange pas, répondit Will.

D’une poussée, il me fit tomber en arrière sur le lit, me forçant à écarter les cuisses. Je n’osai pas crier. Je me laissai faire, sachant que résister était inutile, face à trois gaillards sportifs et drogués. Lorsque Will tenta de me pénétrer, je ressentis une vive douleur au creux du ventre. Il se retira vivement en hurlant. Je sentis du sang couler entre mes jambes.

— Putain, tu aurais pu nous dire qu’elle était encore vierge !




Fin de la première partie

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