Mon petit

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J'étais assis au milieu de mon salon en cette froide nuit d'hiver. Seul sur mon fauteuil vermeille dans cette vaste pièce, je repensais aux bons moments de la vie que j'avais pu partager avec ma famille. J'aurais voulu qu'ils soient tous là ce soir. Je n'ai plus que moi aujourd'hui. C'est ironique de se retrouver seul pour quelqu'un qui n'a fait que donner tout au long de sa vie. Je méritais mieux que cela...


Je pris fermement ma tasse de thé et vint l'apporter à mes lèvres sèches. Je repensais donc aux moments extraordinaires que j'avais vécus. Peu à peu je me laissais emporter par mon imagination qui vint m'amener à imaginer un hôpital. Elle m'amena vers une chambre bleue où figurait un berceau dans lequel était allongé un bambin.


-"Coucou mon petit" soufflais-je dans son oreille

-"Je n'attends pas de réponse bien sûr, tu n'es que dans mon imagination. Et pourtant tu es si réel... Je peux te toucher, te parler..."


Une larme coula sur ma vieille joue, fripée avec le temps. La sienne était encore douce, prête à parcourir les prochaines décennies. Son visage pâle et endormi me faisait penser à l'époque où j'avais vécu, celle qu'il vit maintenant. Je savais que cet enfant était celui que j'étais avant. 


-"Cet enfant, c'est moi plus jeune n'est ce pas?" demandais-je dans le vide.


Dans ce vieux berceau démodé gisait mon corps lourd et chaud, qui était à peine sortit et qui commençait à découvrir le monde. 

Ce petit c'est moi 98 ans plus jeune, il va vivre ce que j'ai vécu, il va ressentir les mêmes émotions que moi, et il vivra peut être cet instant. J'ai tant de conseils à lui donner. J'ai tant de choses à lui dire, à lui transmettre.

-"Mon petit, surtout ne te réveille pas tout de suite, profite de ta naïveté, profite de ton innocence, l'air pollué ne t'as pas encore contaminé, la société ne t'as pas encore corrompu, et tu n'as pas encore connaissance des horreurs de ce monde. s'il te plait ne te réveille pas tout de suite. Tes yeux bleus scintillent innocemment tandis que les mieux sont fatigués, mon visage usé te regarde, toi qui incarne le futur, toi qui aura une vie palpitante. Je sais de quoi je parle car je l'ai vécue..."


Je savais que si j'avais ces visions ma fin était proche. Je profitais de mes derniers instants, je voulais me voir vivre et non mourir dans ce rêve. Ce bébé représente mon strict opposé. Il a tout à connaitre, je connais tout, il est plein de vigueur et je suis fatigué, il commence sa vie et je meurs... Triste fin pour moi, mais c'est la suite logique des choses, c'est mon destin et c'est le sien. Je lui cède mon héritage, ma sagesse, il ne saura jamais que je lui ai fait ce don, je ne sais même pas si ce que je vis est réel où fictif. 

Je veux juste partir, mais je ne veux pas mourir seul dans mon fauteuil au milieu de mon salon. Je méritais mieux après avoir tant donné dans cette vie.


-"Je ne veux pas que ma mort soit vaine mon petit. Alors écoute moi, tu n'es pas seul. 

Mon petit, tu    n'est        pas        seul .  .  ."

Ayant vécu cette vie, je savais combien de fois il allait se sentir abandonné, comme je le suis maintenant sur ce fauteuil.

C'est sur ces mots que j'expirais lentement, je pouvais sentir mon coeur battre de plus en plus lentement, je sentais l'air aller en venir par ma bouche sèche, je ne sentais plus la gravité, je volais... La tasse de thé que je tenais vint s'écraser au sol, comme pour signifier la fin d'un cycle. Et alors que l'eau parfumée se répandais sur le vieux parquet, je restais assis pensant une dernière fois au bambin qui venait de naitre...

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En réponse au défi

Conversation avec moi-même à 99 ans

Lancé par AttrapeReves
Inspiration du Défi 100 jours,

C'est un exercice à faire, et j'y ai trouvé beaucoup de plaisir, je le partage donc avec vous ce soir.

Vous allez avoir une conversation avec "Vous à 99 ans", ou plutôt cette personne va parler.

Imaginez-vous à 99 ans, un soir d'hiver, près de votre cheminée, dans un rocking-chair, un thé à la menthe dans les mains… Vous avez atteint la maturité, vos yeux pétilles de toute la sagesse accumulée au long de votre vie. Maintenant fermez les yeux et imaginez la scène...

Commencez par répondre à la question « qu’aimerais-tu me dire ? » et laissez votre plume glisser sur le papier ou plutôt vos doigts sur le clavier.

Aucune contrainte.

Amusez-vous.

Commentaires & Discussions

Mon petitChapitre5 messages | 7 ans

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