À l'aube de la nuit, le soleil s'est endormi, laissant la lune prendre la parole. Et ce soir, Philippe et Maria ont également prévu d'échanger.
Dans l'intimité de leur salon, Maria brisa le silence en se tournant vers Philippe, un ton d'inquiétude et d'interrogation dans sa voix :
— Pourquoi ai-je l'impression que tu ne m'aimes pas ? Qu'est-ce que je n'ai pas fait pour mériter ton amour ?
Philippe répondit avec agacement :
— De quoi parles-tu encore ? Tu ne peux pas te concentrer sur autre chose ?
Maria insista :
— Tu ne réponds pas à ma question. Tu évites toujours de faire face !
Philippe s'approcha d'elle, agressif et intimidant :
— Tu me traites de lâche, mais regarde-toi ! Tu es là à quémander mon amour comme une désespérée. Mais regarde-toi, tu ne mérites pas mon amour !
Maria répliqua :
— Alors pourquoi es-tu avec moi ? Pourquoi ne pars-tu pas ? Ça fait cinq ans que ça dure, c'est insupportable !
Philippe, d'un ton agressif, s'approcha encore plus près d'elle :
— QU'EST-CE QUE TU DIS ? Tu veux me quitter ? Qui penses-tu être ? Tu crois pouvoir me quitter ? Tu n'iras nulle part !
Maria, courageuse et attristée, lui répondit :
— C'est toujours la même chose. Chaque fois que j'essaie de communiquer, tout ce que j'obtiens de ta part, ce sont des disputes et des énervements. Peut-être que c'est parce que je me rends compte que tu n'as plus le contrôle sur moi ?
Philippe s'emporta :
— Regarde ce que tu dis ! Pourquoi me fais-tu ça ? Je suis gentil avec toi, je te fais sortir, je t'offre des bijoux. Tu es heureuse avec moi. C'est toi qui cherches sans cesse les problèmes. Tu es folle, je ne sais vraiment pas ce que je fais avec toi !
Maria lui répondit :
— Moi non plus, je ne sais pas !
Philippe glapit :
— QU'EST-CE QUE TU DIS !!?
Maria continua :
— Tu penses que je suis heureuse avec toi, mais non ! Tu me dis "je te fais sortir" comme si j'étais un animal. Est-ce ainsi que tu me vois ? J'ai perdu ma liberté à cause de toi. À chaque fois que je te vois, j'ai une boule dans l'estomac, mais je continue de croire en nous, en ce jour où nous nous sommes rencontrés et où tu étais merveilleux. Où est passé cet homme que j'ai connu ? Qu'est-ce que je n'ai pas sacrifié pour cette relation ? Ma famille, mon travail, ma santé, et pour quel résultat ? Rien !
Philippe la coupa :
— Encore et encore, tu n'en finis jamais. Tu es une véritable crécelle. Tu es complètement parano, tu devrais te faire soigner.
Maria exprima sa souffrance :
— Sais-tu à quel point il est difficile de supporter quelqu'un qui me dénigre, me rabaisse et m'humilie constamment, peu importe le lieu ? J'ai tout donné : ma dignité, ma liberté, mon amour, mais rien n'y fait. J'ai voulu t'aider à te libérer de tes démons, j'y ai cru. J'ai cru que j'avais le pouvoir de changer les choses, mais hélas, tout ce que j'ai obtenu en retour, c'est ma propre destruction. Je t'aimais profondément comme je n'ai jamais aimé quelqu'un, mais tu n'étais qu'une illusion !
La colère de Philippe monta en flèche. Il réalisa qu'à cet instant, il avait perdu tout contrôle sur elle. Il entra dans une rage noire, une colère effroyable. Sans pouvoir se retenir, il commença par une claque, puis une autre, et encore une autre. Une kyrielle de coups pleuvaient sur Maria, au point qu'elle ne pouvait plus s'enfuir, qu'elle ne pouvait plus respirer. C'est probablement ce que Philippe avait toujours souhaité : lui ôter la vie, l'empêcher de vivre. Le drame se déroula au beau milieu de cette nuit, alors que la lune n'avait pas fini de dévoiler tous ses secrets les plus sombres.