Je vous demande pardon ?

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22h17. Oh et puis merde ! Je vire Helmut de mes genoux, qui ne comprend pas ce qui lui arrive quand je l’envoie valser au sol. Je vais à pas de loup dans le couloir, m’arrête devant la porte de la chambre de Nathan pour savoir s’il dort. Il ronfle. Parfait ! J'attrape mon blouson, enfile mes chaussures que j’avais laissées à l’entrée, et referme la porte derrière moi, tout en manquant de décapiter Helmut qui a décidé de me suivre à la trace. Je traverse le palier et le fait entrer dans notre appartement pour le renfermer, avant de dévaler les escaliers et de frapper à la porte de la concierge. Allez Julien, tu vas devoir mentir, mais dis-toi que c’est pour la bonne cause. Madame Dubois m’ouvre aussitôt.

— Oh, bonsoir Julien, comment allez-vous ? Un problème ?

— Oh, là là, madame Dubois, si vous saviez. J’étais tranquillement chez le petit Nathan, en train de le garder pour la soirée…

— Ah oui, c’est vrai, nous sommes vendredi soir !

— Heu… Oui, exactement. Oui, donc comme je vous le disais, j’étais chez nos voisins en train de coucher Nathan, quand Alice m’appelle de chez ses parents où elle fête l’anniversaire de son père, pour me dire que le mien vient d’avoir un malaise. Nos parents se connaissent bien, et c’est ma mère, ne me trouvant pas chez moi, qui a eu le réflexe d’appeler les parents d’Alice pour me prévenir le plus vite possible, vous me suivez ?

— Oh oui, très bien…

— J’aurais besoin que vous me rendiez un très grand service madame Dubois.

Son regard s’illumine. Je n’ai même pas besoin d’en dire plus pour savoir que c’est déjà gagné.

— Oh, mais bien sûr Julien. Donnez-moi les clefs de vos voisins que je jette un coup d'œil à leur appartement que je n’ai encore malheureusement jamais vu.

— Hein ? Qu’est-ce que vous dites ?

— Mais regardez-moi sa tête ! Je t’ai bien eu ! Mais non, je plaisante. Je vais garder ton petit Nathan et attendre que ses parents reviennent. Je leur expliquerai la situation !

— Vous feriez ça pour moi madame Dubois ?

— Mais oui, bien sûr ! J’espère seulement qu’elle est jolie ! me dit-elle, en me faisant un clin d'œil.

— Je vous demande pardon ? réponds-je avec un ton offusqué.

— Ce n’est pas la peine de me raconter des salades, jeune homme ! Vas-y, je te couvre, allez file, tu vas la faire attendre. Elle s’appelle comment ?

J’hallucine totalement.

— Heu… Mais comment vous l'avez devinez ? Heu…Elle s’appelle…Valoche…Heu… Valérie.

— Je ne dirais rien à Alice, promis, ajoute-t-elle avec un air de connivence.

Je suis outré.

— Mais, enfin madame Dubois, ce n’est pas ce que vous croyez !

— Mais oui, c’est ça. On ne me la fait pas. Allez file, mais tu m’en devras un !

— Un quoi ?

— Un service, pardi !

— Oui, certainement madame Dubois.

— Oh, arrête, avec les madames Dubois, et appelle moi Francine, enfin !

— Oui, certainement… Francine, tout ce que vous voudrez ! Mais là, il faut que je me dépêche.

Je vois dans son regard une pointe de malice mélangée à je ne sais quoi qui me rend soudain mal à l’aise. Elle remet négligemment en place sa robe de chambre en soie, offrant à mes yeux chastes, un morceau de sa généreuse poitrine. Son regard aguicheur confirme ce que je n’ose en déduire.

— Merci Francine… Pour… Tout. Voici les clefs. Les parents de Nathan m’ont dit qu’ils reviendraient autour de minuit et demi.

Elle attrape les clefs dans ma main qu’elle retient quelques secondes dans les siennes, à ma plus grande stupeur.

— Merci Francine, je… Je dois y aller maintenant.

Elle m’offre un dernier sourire avant que je lui tourne le dos pour m'engouffrer dans la rue. Il est 22h23.

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