Qui suis-je ?
Qui suis-je pour élever la voix ?
Quand l'univers ne tient pas dans le ciel
Que le soleil n'est qu'une perle brillante
Sur un drap bleu tendu au dessus des nuages
Il était une fois, à la lisière de mes chimères
Un petit garçon pleurant devant un jouet blessé
Né de l'amour d'une rose et d'un camélia noir
De la rêverie des louves qui écrivent les contes
Gavées de pluie ruisselante sur des babines creuses
Hurlant des cantiques pour annoncer la guerre
Batailles de chevaliers aux armures de paille
Que de mauvaises fées jalouses enflamment
Mais Je ne sens rien !
Ni les odeurs de la naphtaline
Des armoires anciennes aux allures de totems
Ni les vases vides, eructant des effluves croupies
Posés sur des nappes cirées que je bouscule
Sans les faire tomber
Je traverse le temps
J'avance les bras tendus, les yeux ouverts
je brise des miroirs sans tain
Qui m'observe ? Me juge ? Me punit ?
Je glisse sur le lac des sommeils d'Ophélie
Egaré, je cherche les limons de mon lit
Dodo, l'enfant do, dormira bientôt !
Et ce bateau qui vogue sur une mer sans eau
Balayé par des vagues de fumée
Me laisse sur une plage, abandonné
Mes larmes tombent et nourrissent des fleurs fanées
Similis oripeaux extrudés des tombes de sable
Sur lesquelles je prie en décroisant les mains
Ô jour de la nativité !
Grandiloquence des pauvres au pied des églises,
Désertes.
Les pénitents passent en vendant leurs prières
Leurs murmures me réveillent à côté de mon chat
Et l'ovalité du monde fige les yeux de ma bête
Comme un trésor couché sous de la laine épaisse.
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