• Si tu as peur de la violence, alors il faut l’empêcher !

Alicia. “Tu en fais preuve aussi”, je pense fort. Debout, elle me surplombe, une jambe de chaque côté de mon corps. Ses mains sont sur ses côtes. Comme d’habitude, elle est remontée. Elle déborde d’énergie, mais son regard ne ment pas. Je la vois le détourner, comme pour nier l’évidence. Sauf que bien vite, elle assume :

• Ouais ! Mais toujours pour la bonne cause !

Quelle force de caractère.

Je ne suis pas forcément d’accord.

• Ce n’est pas une raison…
• Tu crois quoi ? Que je suis pour la violence ? Pas du tout, mais si on touche à un cheveu des gens que j’aime, je passe à l’attaque. C’est comme ça. Et je crois que tu es pas bien différente.

Elle me tend sa main. Je la saisis et elle m’aide à me relever. C’est ça le soutien. Ça se résume à une main tendue.

• Tu vois ?
• Mais je n’utiliserai jamais la violence. Il y a d’autres manières de faire.
• C’est vrai. En criant plus fort et en s’intercalant. C’est ce que je disais. Pour faire barrage, il faut de la force.
• … Je suis faible.
• Ah bon ? Pourtant, tu n’as jamais hésité à te lancer au cœur d’une bagarre pour l’arrêter. Quitte à passer pour la folle, pour celle qui est dérangée.

Parce qu’ils m’ont mis de la merde dans les yeux. J’agis instinctivement, parce que c’est un traumatisme.

• Non. Parce que tu es une protectrice, une justicière… C’est la vertue que tu m’as transmise. Tu es aussi fière et courageuse que le signe qui t’a été donné. Merci de me l’avoir donné aussi et de m’avoir fait croire en l’amitié.

Moi ? Je crois en l'amitié ?