Ils me regardaient attendant bien évidemment ma réponse. 

Pas de panique, pas de panique, je vais cesser de me le répéter,  évidemment, il faut que leur dise quelque chose.

L'auteure qui m'avait invité, au théâtre, et dire que moi les effets sur les planches, ce n'est pas mon habitude, à côté d'un homme, au combien charmant, me scrutent, cela devient embarrassant.

- le théâtre n'est pas trop, comment dirais-je...

L' homme enchaîna (il me sauva la mise le beau monsieur) :

- c'est pas votre passion ?

Ouf ! il a avoué pour moi, me sauvant du ridicule,  je ne suis pas très à l'aise au milieu de tous ces "bobos". Puis il reprend :

- bon, cette pièce était le prétexte de vous faire venir, mon temps est compté, je suis directeur d'une grande maison d'édition, cette demoiselle fait partie de mon comité littéraire et je cherche de jeunes talents.

Je suis totalement abasourdie, les jambes qui tremblent, toute sèche la bouche... La vraie panique : il va me dire que je suis un jeune talent,  après la "superbe" pièce "Mademoiselle Julie", qu'il rencontre,  le beau monsieur directeur d'édition, pourquoi faire d'abord ? Je reste de coi, jeu de l'apparence, je sais faire :

- enchantée.

- Donc, intéressés par vos écrits, je vous convie à venir à mon bureau, la semaine prochaine, on dit même jour, même heure, pour me présenter vos projets d'écritures. Vous êtes d'accord ? Ah ! Veuillez m'excuser de vous avoir invité en ce lieu théâtrale, mais de rendez vous en rendez vous, je n'aurai pas pu vous voir sitôt.

- d'accord...

Ils me serrèrent la main, et partirent.

Projets d'écritures, directeur d'édition...

Je vais prendre mon envol ?