Bidet sanitaire salutaire

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J'suis l'philosophe aux fesses de la démocratie,

Un bidet lucide dans c'bordel électoral.

À force d'arroser les culs d'la bourgeoisie,

J'ai compris qu'voter c'est choisir son canal.

Éclaboussez-moi vos vérités brutes,

Vos trous d'balle causent mieux qu'vos discours!

C'est entre deux jets d'ma sagesse qui débute

Que j'ai pigé qu'le pouvoir n'est qu'un velours.

L'député s'asperge les idées après chaque trahison,

Sa raie centriste louvoie comme ses convictions.

Il s'rince la conscience d'une tiédeur programmée,

Puis va serrer des mains avec ses doigts lavés.

Plus sa carrière s'allonge, plus son cul s'élargit,

L'éthique s'dilate comme un sphincter qui fléchit.

Nettoyez-vous, grands penseurs d'mes deux!

J'ai plus compris d'la patrie par vos fondements

Que tous vos colloques au discours prétentieux.

Vos merdes sentent comme celles des pauvres gens,

Mais vous les parfumez au privilège distillé!

L'patron du CAC 40 pose son cul sur ma sagesse,

Son trou vaut plus qu'tous les SMIC assemblés.

Il chie sur les grèves puis s'lave avec finesse,

Ses dividendes gonflent, ses hémorroïdes dorées.

Quand j'l'asperge, j'entends l'bruit des nations,

Son entrejambe pue la sueur des exploitations.

Rincez vos profits, lavez votre croissance!

J'ai plus d'éthique dans mon siphon rouillé

Que tous vos conseils pleins d'indécence.

L'argent coule comme mon eau, vers le sommet,

Avant d'arroser les mêmes trous usés!

L'intello pose son cul avec condescendance,

Croyant que sa merde sent meilleur que les autres.

L'couple d'à côté m'transforme sans prudence,

Et l'vieux solitaire y cherche ses fautes.

J'suis l'exutoire des corps, l'confident des chagrins,

La p'tite bourgeoise pleure quand elle se rince en bas.

L'ado s'branle furieux sur mes rebords mesquins,

Tandis qu'à la télé on nous vend du fracas.

Rincez-moi ça, pleurez vos malheurs,

J'ai bu plus d'larmes que tous vos poètes!

Je regarde couler vos jus intérieurs,

Pendant qu'vos bouches prononcent des sornettes.

L'éditorialiste vient s'laver d'ses mensonges médiatiques,

Son cul produit plus d'matière que son cerveau.

Il s'essuie d'avoir léché les bottes authentiques,

Puis nous vend son indépendance comme un drapeau.

Un jour viendra où les bidets se soulèveront,

Notre manifeste éclaboussera vos façades!

Nous dénoncerons c'système qui nous confond

Où l'pognon est propre et l'peuple en cascade.

J'appelle tous les sanitaires à l'insurrection:

Chiottes, douches, lavabos, tous unis

Pour qu'enfin la vérité coule en fusion!

C'est dans ma cuvette que j'ai tout déchiffré:

La vraie liberté, c'est d'pouvoir chier sur c'système

Sans avoir à s'rincer après pour être accepté!

La démocratie s'noie dans une chasse d'eau suprême,

Mais l'bidet révolutionnaire n'a pas dit son dernier mot!​​​​​​​​​​​​​​​​

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