Aventures rocambolesques

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A 17 ans, j’ai eu la chance extraordinaire de partir deux semaines en Angleterre dans une famille d’accueil et une école linguistique. Ce voyage a été fabuleux, rempli de joie, de rires, de farces en tout genre et de découvertes culturelles. Je m’étais fait des amies adorables et aussi, l’idée de rentrer et de reprendre mon quotidien, était difficile.

Le jour du retour en France aurait dû être un jour des plus calmes, cela a été tout l’inverse. Je suis allée de péripéties en péripéties, certaines amusantes, d’autres beaucoup moins drôles.

Déjà, premier couac, incompréhension entre ma famille d’accueil et moi sur le comment je retournais à la gare de la ville où nous étions. Je n’ai pas compris qu’ils me proposaient de prendre un taxi et je m’évertuais à leur dire que je pouvais faire le trajet en pied, oui, même avec ma grosse valise et tous mes sacs. Par moment, on a des réactions un peu idiotes. Me voilà donc à pied pour rejoindre la gare qui se trouvait en réalité assez loin du domicile. Je vois les minutes tourner et je commence à paniquer en me rendant compte que je risque d’arriver en retard et de rater mon train. Je suis en difficulté avec ma valise et mes sacs, je trébuche plusieurs fois sur des trottoirs remplis de trous, manquant me tordre la cheville ou carrément de tomber et je commence à avoir les larmes aux yeux.

Une voiture s’arrête et je commence à angoisser, me passant en boucle les recommandations de mes parents mais ouf, c’était la famille d’accueil d’une de mes amies. Soulagée au possible, valise et sacs dans la malle, me voilà partie en voiture cette fois-ci à la gare où nous arrivons pile à l’heure.

Nous étions dans le sud de l’Angleterre, donc nous devions rejoindre Londres. Bien entendu, maladroite comme je suis, je fais tomber ma valise au moment de monter dans le train. Elle ne s’est pas ouverte mais elle a bien souffert. Un de mes amis m’aide, on s’installe et le train démarre.

Ce trajet là a été calme. C’était le calme avant la tempête.

Nous attendons tous en groupe (nous étions une trentaine) pour prendre l’Eurostar lorsqu’une alarme retentit : évacuation de la gare, alerte à la bombe. Et là, le mouvement de foule le plus hallucinant que j’ai pu voir de ma vie, nous emporte mon amie et moi et nous sommes séparés du reste du groupe. Nous attendons affolées sur le parvis de la gare, désespérant de réussir à trouver le reste du groupe, qui par malchance, a été évacué dans l’autre sens (ce ne serait pas drôle sinon). Mon amie commence à pleurer et un monsieur de la gare, qui parlait français, nous propose gentiment de nous aider. On réussit à tous les rejoindre au bout d’une demi-heure et on peut finalement rejoindre le quai de l’eurostar et enfin partir.

On pensait être au bout de nos peines et on s’était mis à faire les imbéciles dans le wagon…qui d’un coup s’arrête. Il faut savoir que nous étions sous le tunnel de la manche et que quelques mois plus tôt, j’avais vu le film Daylight ( le film où le tunnel sous l’eau de New York s’effondrait) et là grosse panique à nouveau. Plus personne ne parle et je sais que certains restaient le regard figé sur le tunnel, à l'affût de la moindre trace d’eau (moi comprise). Et surtout, nous pensions tous à l’alerte à la bombe quelques heures plus tôt. Nous sommes restés coincés pendant une demi-heure mais j’ai eu l’impression que ça a duré des heures entières. Et bien sûr aucune information. Nos accompagnateurs avaient demandé aux contrôleurs qui répondaient qu’ils ne savaient pas. L’ambiance était pesante, j’avais les mains qui tremblaient et les pires scénarios se déroulaient dans ma tête.

Finalement, le train repart et je souffle de soulagement en retrouvant le ciel bleu au-dessus de nos têtes.

En gare de Paris, nous retrouvons nos familles. Enfin, pas de suite car mon père passe devant moi sans me reconnaître, faisant rire un de ses amis qui venait aussi chercher son fils. A la décharge de mon père, durant mon séjour en Angleterre, j’avais coupé mes cheveux longs en une coupe carrée, je ne portais pas mes chaussures à talons mais des petites baskets blanches et j’avais une longue robe que j’avais acheté là-bas.

Je l’appelle plusieurs fois et je le vois me chercher de partout sur le quai. Plusieurs fois, son regard se rive sur le mien mais non… J’hallucinais. Je me suis plantée devant lui avec un grand “papa, je suis là” et ces premiers mots ont été: “mais tu as rétréci ou quoi ?”.

Super l’accueil ! Mais au moins, ça a fait rire tout le monde.

J’aime bien raconter cette histoire même si pour moi, sur le moment, ce voyage de retour a été un moment de stress intense que j’espère n’avoir jamais à revivre.

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