UNE INCROYABLE DÉCOUVERTE

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Ils étaient enfin dans le noir, cette obscurité qui leur permettait de passer complétement totalement inaperçu, mais pour combien de temps ? Combien de temps le courant allait-il rester coupé ? Il ne faudrait pas qu’il se retrouve en plein milieu du couloir quand la lumière se rallumera.

Chaque couloir de chaque étage se ressemblaient et formaient un véritable dédale d’embranchements interminable. Les pièces, elles aussi se ressemblait trait pour trait. Une seule semblait sortir de cet ensemble uniforme. La pièce était gardée par une immense porte en acier. Pas de poignée, l’ouverture se faisait à l’aide d’un badge électronique ; Billy s’en approcha et dit :

« Billy – C’est fermé...

Tchad – Comment ça ?

Billy – Tchad…Fermé ça signifie qu’on ne peut pas l’ouvrir…

Tchad – Il y a forcément un moyen de l’ouvrir !

Billy – On dirait qu’il faut une clé ou un badge

Tchad – Et j’imagine que tu n’as pas ça sur toi ?

Billy – Dans tous les cas, cette porte ne s’ouvrira pas tant que nous n’aurons pas de badge

Tchad – Et on trouve ça où ?

Billy – Ce sont les gens du personnel qui doivent en avoir un

Tchad – Et dans une des autres pièces ?

Billy – Ce n’est pas pour te faire peur mais en plus du badge il faudra qu’on remette le disjoncteur en marche

Tchad – Pourquoi ça ?

Billy – Cette porte est à ouverture électronique donc il lui faut de l’électricité pour fonctionner

Tchad – Oui, évidemment, je le savais

Billy – Tchad, fais moi plaisir, essaye de suivre en cours de technologie la prochaine fois

Tchad – C’était pour te tester et voir si toi tu avais suivi

Billy – Certainement… » Dit-il tout en adressant un léger sourire à son ami. Plus loin dans le couloir, on entendit un homme descendre les escaliers en quatrième vitesse. Nos deux amis se cachèrent alors juste derrière un mur. L’homme rentra dans la pièce du disjoncteur en s’exclamant :

« Scientifique – Il faut vraiment qu’ils fassent quelque chose, les plombs n’arrêtent pas de sauter, c’est la 3eme fois cette semaine ! » Billy se saisit des jumelles de Tchad et avançait en frôlant le mur. Il inspira un grand coup et assomma l’homme d’un coup de jumelles à l’arrière du crâne. Il s’écroula totalement inconscient. Tchad apparu alors derrière Billy en criant :

« Tchad – Oui !

Billy – C’était moins une, j’ai bien cru qu’il allait m’entendre, le sol est très visqueux par là-bas

Tchad – Visqueux ?

Billy – Regarde, mes baskets collent » Dit-il tout en montrant sa semelle complètement recouverte d’une substance transparente très étrange. Tchad se mit à fouiller dans les poches de la blouse du scientifique. Il en sortit une carte à puce, le badge qu’il leur fallait. Tout deux du même pas se rapprochèrent de la porte en acier. Tchad inséra le pass dans la fente. Le petit moniteur de la porte afficha le message « Accès autorisé », les multiples verrous électriques se désarmèrent et la porte s’ouvrit devant le regard curieux des deux adolescents. Ils traversèrent le massif encadrement et arrivèrent dans un long couloir blanc.

A l’entrée de ce grand couloir était installé un sas de désinfection. De l’air était propulsé à grand vitesse afin de retirer d’éventuels corps étrangers qui aurait pu être transportés de l’extérieur ou de l’intérieur de la salle. Une cinquantaine de lampes blanches très puissantes étaient placés tout le long du couloir. Au bout de cet interminable passage, une autre porte, toute aussi imposante. Un bouton permettait de l’ouvrir. Billy appuya sur le bouton. Les deux adolescents s’arrêtèrent nets, ils n’avaient même pas encore franchi le pas de la porte. Subjugués, spectateur d’un spectacle peu commun. Tout deux, les yeux plongés dans ce qui se tenait devant eux.

Un immense portail. Un immense portail aux allures fantastiques, scintillant et tapissant la pièce d’un violet profond. Cette immense structure semblait tout droit sortie d’un roman de science-fiction que Tchad adore. Billy avança doucement dans la pièce, observant chaque détail de ce portail qui semblait fait de verre. Dans le coin de la pièce, il aperçut un bureau en chêne massif, il s’en approcha. Sur ce bureau, toute sorte de feuilles, de dossier, de classeur. Un post-it attira immédiatement son attention. Un post-it jaune était collé sur un épais dossier, sur le bout de papier, un simple mot, qui resonnait pourtant dans la tête de Billy qui lut à haute voix : « Woodbrown ».

Dans le coin du bureau, contre le mur, un micro-ordinateur, qui servait sûrement à relever toutes sorte d’informations. Mais l’ordinateur semblait perdre la tête et affichait une centaine de message d’erreur et d’alerte disant : « Erreur : noyau instable : niveau d’énergie faible. » L’adolescent appuya alors simplement sur la touche « Exécuter », pensant pouvoir remédier au problème. De manière totalement inattendue une sirène se mit à retentir, des lampes rouges se mirent également à clignoter, les deux amis n’avaient d’autre choix que de fuir. Tout en s’échappant par la porte Tchad hurla à son ami :

« Tchad – Qu’est-ce que tu as fais !

Billy – J’ai simplement appuyé sur « Exécuter » !

Tchad – Fais moi plaisir, essaye de suivre en cours de technologie la prochaine fois, au lieu d’essayer de réparer un ordinateur !

Billy – Ce n’est pas le moment de faire de l’humour !

Tchad – On va sûrement mourir par ta faute !

Billy – Ma faute ? Je te rappelle que c’était ton idée !

Tchad – On reparlera de ça plus tard, il faut qu’on se tire d’ici ! »

Dans cet élan de panique, Tchad oublia son sac à dos qu’il avait posé contre le pied du bureau. Ils traversaient les couloirs à toute vitesse, en craignant qu’a chaque coin de mur se cache une escouade d’hommes lourdement armés. Ils ressortirent par le conduit d’évacuation. Billy manqua de tomber, son pied glissa sur la surface humide et chuta dans l’eau croupissante qui coulait là.

Ils reprirent leurs vélos et partirent comme deux balles à travers la plaine déserte et calme. Billy respirait grossièrement, il suffoquait, il transpirait abondamment, il avait le teint pâle. Il était habité par un sentiment de peur constante, le bruit strident de l’alarme parcourait encore son corps et lui donnait des frissons. Ils firent le tour de la maison, montèrent sur le petit toit du cabanon et passèrent par la fenêtre qui donnait dans la chambre de Billy.

Tchad se laissa tomber sur le sol et respirait profondément. Il sentit l’odeur immonde qui venait de son ami et ne manqua pas de lui faire remarquer :

« Tchad – Waouh ! Tu schlingues !

Billy – Merci beaucoup ! Super soirée, on aurait pu y passer !

Tchad – Ce n’est pas moi qui me suis pris pour un apprenti sorcier avec l’ordinateur

Billy – En revanche, c’est toi qui as eu la brillante idée de rentrer là-dedans !

Tchad – C’est fini, on est en vie alors arrête de rabâcher

Billy – Quoi ? Tu te rends compte de ce que l’on vient de faire

Tchad – On a bien trouvé quelque chose

Billy – Oui mais à quel prix ?

Tchad – Tu as peur ?

Billy – Parce que toi tu n’as pas peur ?

Tchad – Pas vraiment

Billy – Il faut que l’on se mette d’accord sur un point

Tchad – On ne le dit à personne c’est ça ?

Billy – Exactement !

Tchad – Va prendre une douche, par pitié !

Billy – J’y vais

Tchad – Je t’aime mon pote

Billy – Moi aussi je t’aime Tchad » Dit-il en quittant la pièce.

Il rentra dans la douche. L’eau chaude qui coulait sur son corps lui donnait l’impression d’effacer cette soirée de sa mémoire. Il posa sa tête contre le carrelage et repensa chaque image, le bruit infernal de l’alarme qui ressentit en déchirant le silence. Les lumières rouges qui clignotaient au mur lui faisait penser aux feux de la voiture accidentée de ses parents, ce moment où il fut désencastré de cette épave. Ce douloureux souvenir fit couler de petites larmes sur ses joues qui tombèrent dans le syphon de la douche, se mélangeant à l’eau. Comme une image figée dans sa mémoire, cette image noyée dans la masse, le temps passé avait terni les cicatrices et avait arraché les douloureux souvenirs petit à petit.

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