Un simple clic

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20h, soirée entre amis. L'ambiance est sympa, on boit, on chante faux, on rit trop fort, on se raconte des blagues nulles, on partage nos histoires.
1h du matin, j'ai repéré mon beau gosse de la soirée. Je suis légèrement ivre, je danse avec tout le monde, je danse toute seule, je me laisse porter par la musique ambiante. Les titres s'enchaînent.
Clac.
Tout d'un coup, changement d'ambiance. Je me sens mal. Je cherche à comprendre cette immense tristesse, ce besoin de tendresse.
Un prénom.
Quentin.
Merde, pourquoi lui? Je tilte. La musique. Louise attaque - je t'emmène au vent.
notre amour est éternel et pas artificiel
Montée de souvenirs. Quent et moi, en pleine nuit à hurler ça dans la voiture, dans la chambre une des rares fois où on a dansé comme des petits fous, en soirée avec ce regard complice. Les dizaines de moments, tous d'un coup. Tous en même temps.
Je voudrais que tu te ramènes devant
Que tu sois là de temps en temps
Je sors m'aérer. En débardeur, tout le monde grelotte, je ne sens pas le froid. Un type me parle je n'écoute pas. Ses lèvres bougent, je n'entends plus rien. Je cherche à comprendre la violence de cette réaction.
Je récupère mes affaires et m'en vais. Je marche sans réfléchir. Je veux mettre le plus de distance entre cette musique et moi. Entre ces souvenirs et moi. Les larmes coulent. De tristesse, de nostalgie, de souvenir, de colère, de rage. J'ai envie de taper dans les murs. Je respire. Je cherche à comprendre...
je voudrais que tu m'appelles plus souvent,
que tu prennes parfois les d'vants
Une amie me récupère, m'oblige à dormir chez elle.
5h du matin. Je suis couchée dans le lit et m'endors péniblement.
11h du matin, je me réveille. J'ai dormi. Les poings serrés. J'ai la trace de mes ongles dans les paumes. J'ai la mâchoire serrée. Mais j'ai compris.
J'ai compris que je tenais encore un peu à lui. Que la colère était contre moi, de ne pas vraiment essayer de me détacher, de vouloir savoir comment il va, de rejouer encore et encore les scènes de ruptures dans ma tête pour voir comment je pourrais le faire moins brutalement. Et j'ai compris aussi que je ne pouvais pas faire mieux. Que je devais faire un gros effort pour me détacher pour le faire réellement. Alors très symboliquement, j'ai ouvert Facebook et je l'ai viré. Voilà. Un simple clic pour repartir dans ma vie, un simple clic pour arrêter de regarder le passé et pour se tourner vers l'avenir, un simple clic pour cesser de l'aimer enfin.
Le geste le plus petit et le plus grand de ma journée.

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