WISTERIA

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Bon, il est temps que je reprenne du service !
Mais avant cela :
J’aimerais vous conter une histoire,
Alors, que dire… vous savez, parfois, il y a des situations qui sont tellement choquantes, qu’elles peuvent éjecter notre âme de notre corps au sens propre comme au sens figuré.
Alors, oui, je l’avoue, j’ai aimé si fort que je n’ai pas supporté vivre dans ce corps et je suis parti loin. Très loin, dans l’espace et le temps. Et j’ai appris quelque chose d’incroyable. Et c’est de cela que je vais conter au travers de cette nouvelle du nom de Wisteria.
Avant ? De ce que je me rappelle ? J’en sais rien. Juste qu’à un moment donné je me suis retrouvé au pied d’un immense arbre. Un arbre magnifique. Un arbre aux millions de couleurs chaudes. Et avant cela ? C’est le trou noir. Comme si j’avais été fait pour être au pied de l’arbre de vie.

Et l’arbre m’a dit :
Bonjour, Sylvain !
J’ai entendu quelqu’un me parler et j’ai cherché un moment avant de trouver.
De trouver que cette voix provenait de cet arbre. En même temps, ce n’est pas trop difficile car autour de moi, il n’y a que cet arbre.
J’ai fixé sa cime. Enfin, c’est ce que j’ai cru au premier abord.
Puis il s’est remis à parler :
Je croyais que tu n’allais jamais trouver.
Je suis tombé à la renverse. Mais au moins, je ne pouvais pas tomber plus bas.
Et l’arbre m’a dit :
Tu es une âme forte pour être venue jusqu’ici.
À ce moment, je ne sais pas pourquoi, mais des prunelles de couleur réséda se sont affichées dans mon esprit. J’ai été aussitôt pris d’un haut-le-cœur.
Un silence s’est imposé.
Un long silence.
Et j’ai fini par répondre :
Si aimer l’impossible est cela pour vous, être une âme forte alors, nous n’avons pas la même manière de penser. Parce qu’en ce moment, je me sens faible et lâche.
Et l’arbre a répondu aussitôt :
Le péché de l’âme n’est pas l’amour. Son mal est ce que l’on en fait après. Alors, Sylvain, si tu es là, ce n’est pas pour rien. Disons que tu aimes trop. Et les âmes comme les tiennes viennent me voir. Elles viennent parce qu’elles aiment si fort qu’elles pourraient brûler sur place !
Tu comprends, Sylvain ?
À ces paroles, je suis resté silencieux. Et je me suis mis encore à penser à elle. Mais étrangement, je n’ai rien ressenti, pas de larmes. Rien. Pas de souffrance. Rien.
Et l’arbre de vie m’a dit :
Je t’ai apporté ce que tu venais chercher ici. Le repos. Celui qui fera de toi un autre. Je vais être franc avec toi. Si tu étais resté sur Terre, tu aurais fait un si grand mal que ton âme aurait noirci celles que tu aimes le plus.
Et moi, Wisteria, ne peut accepter qu’une âme comme la tienne soit noircie avec autant de force. C’est pourquoi nous avons pris soin de laisser un minimum d’amour dans ton corps pour qu’il puisse aimer et se faire aimer.
Ces paroles s’entrechoquent en mon for intérieur. Moi spécial ? Je refuse ! J’ai toujours pensé être un parasite. Un moins que rien. Le genre à observer mes amis s’embrasser, à s’aimer, à s’unir… Le genre de confident dont on ne sert qu’à vider son sac.
 Mais,
J’étais à des années-lumière de savoir ce qu’était l’amour véritable.
Le premier enseignement, Wisteria me l’a inculqué
La nuit tombée il m’a dit :
Aimer n’est pas un tort.
Or,
Aimer avec sa raison,
Implique
D’être, plus fort
Que ses propres émotions.
C’est un enseignement que tu comprendras.
Une fois, être revenu dans ton corps.
Or,
Quand ce jour viendra,
Tu souffriras comme jamais auparavant.
Mais,
Ne mettons pas la charrue avant les bœufs.
Car,
Tu dois apprendre à contrôler la lumière que tu possèdes.
Cette sur-luminescence !
*****
La nuit est tombée, la parole de Wisteria me reste en mémoire.
Et,
Pour la première de fois de ma vie,
Je me suis endormi le cœur léger et l’âme apaisée.
Une nuit sans rêve :
Et,
À mon réveil
J’ai repensé à mon corps.
Celui que j’ai abandonné.
C’est ainsi que j’ai commencé cet enseignement,
Au matin, Wisteria se mit soudain en fleur.
Des fleurs magnifiques et brillantes.
Mes yeux à peine ouverts, je contemplais leur beauté.
Et,
Wisteria a dit :
Premièrement, à quoi te fait penser la lumière de mes pétales.
Sans attendre, je lui dis :
La Lune !
***
Bien, très bien ! me répond-il.
L’impossible est donc ton objectif.
Alors soit !
Tu aimes les challenges, je comprends mieux ta lumière
Ta force, ta puissance créative.
Sache que les lunes où qu’elles soient bercent toujours leur enfant
De leur champ magnétique.
Alors tu vivras la nuit et ici le jour tu dormiras !

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