L'amour propre
* * * *
Ainsi, j’ai compris que Wisteria est l’esprit le plus bienveillant connu.
Et,
Sa parole est toujours impeccable.
Il m’a souvent mis face à mes troubles, mes maux,
De la même manière qu’on peut montrer à autrui ses défauts,
C’est souvent que mon « amour propre » avait été blessé.
Et Wisteria est fort pour montrer,
Et bien plus fort pour accompagner ses enfants sur la bonne voie.
Et,
Un jour, il m’a dit :
Tu sais Sylvain, je ne prends rien à cœur.
Or,
Une fois, j’ai accueilli une âme plus forte que la tienne.
Et son accompagnement fut très long, bien plus long que le tien. Disons qu’une vie humaine n’aurait suffi à la faire revenir.
Et à la fin, cette âme m’a appris quelque chose,
Que je n’ai pas d’amour propre,
En partant, elle m’a souri et m’a dit merci elle a embrassé son successeur et a disparu.
Cela m’est resté « l’amour propre ».
Et, bien, elle avait raison.
Je n’en ai pas, je ne suis pas fait d’amour propre.
L’amour propre c’est lui, c’est elle, c’est toi.
L’amour propre c’est quand tu repartiras dans ton corps.
On a beau être sage,
On a beau apprendre,
On a beau aider,
On a beau aimer,
Je ne possède aucun amour propre.
Et je l’ai cherché l’amour propre,
Je l’ai cherché longtemps à travers mes enseignements,
Et je l’ai compris avec toi, Sylvain.
J’ai compris que tu es un amour propre.
Et, un jour viendra où tu enseigneras cela,
Car,
J’en suis incapable,
Seul toi comprendras vraiment ce qu’il veut dire.
Alors, le jour où tu le comprendras,
Écris-le.
*****
J’ai compris bien des choses avec Wisteria, mais le jour où il m’a dit cela, j’ai eu très peur.
Et la nuit qui suivit, j’ai fait un rêve pour la première fois dans ce lieu.
Dans celui-ci,
J’étais un autre.
Et,
Un matin, je me suis réveillé contrarié.
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Et Wistéria a dit :
Sylvain, pourquoi ton cœur souffre-t-il de la sorte ?
J’ai mis un moment à lui répondre et j’ai fini par trouver et je lui ai dit :
Parce que je ne me sens pas capable,
Je ne suis rien,
Je suis souffrant,
Je suis seul,
Impuissant par les événements.
Puis Wisteria m’a dit :
Stop !
L’amour propre est de savoir ce que l’on n’est pas.
Que ne nous sommes pas aimants, que nous ne sommes pas purs,
Que nous sommes imparfaits et cela implique nombre de choses.
Connaitre et reconnaitre ses faiblesses est l’un des principes majeurs
Pour aimer.
Étrangement, tu me fais penser à cette âme,
Une âme qui ne cherchait pas l’amour véritable,
Mais qui cherchait une autre manière d’aimer.
Et le jour viendra où tu pourras véhiculer ce message.
Pour cela, il te faudra aimer sans les autres.
Et cela implique de mourir,
Et ce jour-là, tu souffriras plus encore.
Et tu perdras beaucoup !
Mais l’accepteras-tu ?
Nous en reparlerons plus tard, veux-tu ?
Pour revenir à l’amour propre,
Il faudra que tu vives seul.
Et seul, ne veux pas dire enfermé,
Non !
Seul, veut dire avec toi-même.
Et,
Quand tu l'auras trouvé, tu l’enseigneras.
Mais revenons à ton enseignement.
Veux-tu ?
« Aimer sans les autres »
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Aimer sans les autres ne s’applique pas comme « aimer sans raison »,
Disons qu’aimer sans les autres est un état d’ensemble.
Un état superposé à un autre.
Et,
Wisteria m’a souvent ramené à cet état d’amour.
Il est revenu plusieurs fois dessus parce qu’au fond de moi,
Il savait que je n’avais pas bien compris.
Alors quelques mois avant de revenir tuer mon âme laissée sur Terre.
Il m’a dit ceci :
Sylvain, avant de partir, je veux que tu sois capable de faire comprendre aux autres, ce qu’est l’amour sans les autres. Avec les mots les plus simples qui soient :
Sûr de moi, car c’est un état que je maîtrise très bien,
J’ai voulu lui répondre :
Mais rien n’est sorti de ma bouche, aucun son, rien et j’ai dégluti.
Gêné.
Et Wisteria m’a dit :
Bien, c’est fort étonnant de voir que tu en maitrises l’état,
Mais que tu sois, au demeurant, incapable de le faire comprendre.
Il marque un temps de silence.
Lors de ce temps, je me suis mis à observer ses fleurs, à détailler chaque nuance de couleurs, chaque parcelle de sa beauté sylvestre. Trois longues heures sont passées et Wisteria m’a dit :
Pourtant, tu sais le faire mieux que personnes.
Sur le moment, je n’ai pas compris.
Et il a repris :
Même ton corps plus bas le fait bien, pas autant que toi, mais il le fait.
Alors, il m’a reposé la question :
Sylvain, c’est quoi l’amour sans les autres ?
J’ai fermé les yeux et à l’instinct, j’ai lui ai répondu :
Aimer la vie.
Car, la vie n’est pas que les autres, la vie implique d’autres éléments comme l’eau qui ruisselle dans son cours, d’écouter le chant des oiseaux, de voir les étoiles briller, de voir la Lune nous sourire…
Stop ! Me dit Wisteria.
Maintenant, je veux que tu me dises, comment fais-tu ?
Je me suis mis à tourner sur moi-même, comme une danseuse étoile.
Et je lui ai dit :
De la même manière que je danse, de la même manière que je ressens mon cœur qui bat quand je me vois au travers de Lune et quand, parfois, elle le regarde de son regard Hazel de ressentir l’énergie de leur vie.
Cet état d’être est d’aimer sans les autres comme la passion qui découle d’un pianiste quand il compose ses mélodies.
Ou bien de la même manière quand une auteure écrit ses romans.
Aimer sans les autres est donc être dans un état d’ensemble, celui d’aimer la vie sans se fixer sur elle. Sans se fixer sur les personnes aimées.
Simplement, appréciez d’être là, sans aller chercher l’autre.
Et Wisteria m’a dit :
Très bien, maintenant, nous allons préparer ton retour.
Je te présente mes gardiens…
Ce sont des âmes qui n’ont pas voulu repartir et qui sont restées avec moi.
Interrogé, j’ai demandé :
Pourquoi donc ?
Et,
Wisteria m’a dit :
Disons que ton âme terrestre a pris du zèle et beaucoup de force,
Alors, nous allons l’affaiblir pour que tu puisses revenir.
Enfin, c’est n’est pas une obligation.
Si tu veux, tu peux rester ici ou te voir souffrir à jamais.
Mais,
Sache que cela va t’être douloureux.
Car,
Cela va t’affaiblir aussi.
À cela, j’ai dit :
Alors soit !
Cependant,
Il se peut aussi que tu repartes un temps dans ton corps pour redonner de l’amour,
Et de la force à ton corps.
Sinon, il se mettra en grand danger et ton corps risque de céder.
À cela, j’ai répondu :
Je suis prêt.
Enfin, cette expérience m’a été horrible et déchirante.
Détruire une histoire, quel qu’elle soit, bonne ou mauvaise,
C’est toujours affligeant !
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