détergent pour lessive
Ne pas avoir le temps de penser. C'est difficile d'en rêver, je crois. L'esprit respire souvent si peu.
Le soleil d'ici, l'humidité d'ici, les montagnes d'ici, les gratte-ciel ensommeillés par les randonnées du thermomètre en forêt tropicale, le brouhaha intense des cigales, l'absence quasi totale de mots français, les billets verts aux regards étranges, la poudre de détergent qui s'échappe du sachet de lessive en un nuage d'incompréhension face aux consignes farfelues des machines à laver, les escaliers oppresseurs de poumons, les BU luisantes venant remplacer les BU grinçantes... : un millier de circonstances viennent étouffer mes idées ; et ça me rassure. Finalement, on peut faire taire une tête brouillée et faire parler une bouche réservée, d'un simple été. Simple été ? Ou été, écrin de touffeur ?
J'ai à peine regardé l'heure depuis ce midi. Et ce soir, je sors d'un fond de bouteille sans savoir qu'écrire, alors je laisse filer. Je vous présenterai ce texte, comme ça, sans introduction ni résumé, et on me dira que ça ne veut rien dire. C'est que je l'aurai décidément bien rédigé : il n'a aucun sens parce que mes idées sont toutes chamboulées.
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