IV

2 minutes de lecture

-Mon fils ? Hélas, j’aurais aimé avoir un enfant répondit-elle, à la

première visite.

Un dimanche, nous étions sortis au parc qui entourait le lac.

Comme il m’est difficile de dire ‘ma mère’ !

Irène dignement assise sur son banc, dans sa robe de bal, le

sourire aux lèvres, du rouge sur les sourcils, avec dans les yeux

une lumière que je n’y avais jamais vu, murmure faiblement :

« Je l’aurais appelé Martin.

Lucie la fit répéter.

- Qui Irène, ton enfant ?

- Et Martin serait là.

Quel Martin Irène ? Ton amant, ton Martin ?

- Martin voulait un enfant.

- Il est là Irène ! Viens, je te le présente, il s’appelle Martin

comme tu l’as souhaité, il est là !

Nous nous étions levés, Irène fit quelques pas vers moi et me

prit dans ses bras. Elle me serra contre sa poitrine et reposa sa

tête au creux de mon cou pour un instant ineffable.

Je la serrai contre moi tendrement, réussissant à ne pas fondre

en larmes dans les bras de ma maman.

Instants éternels gravés en moi comme sa dernière offrande.

Comme si ‘ la vrai Irène faisait surface pour un instant de grâce,

me berçant légèrement et me faisant un vrai câlin de maman.

Puis, se libérant, elle me dit :

-Vous êtes charmant jeune homme.

Elle prit alors ma tête dans ses mains et m’embrassa sur la joue,

comme on embrasse un enfant, d’un baiser tendre et ferme.

Elle souriait, heureuse comme nous ne l’avions jamais vu,

plantant ses yeux dans les miens d’un regard clair et joyeux.

N’ arrivant pas à prononcer une parole, les yeux humides, je

tentai de sourire.

-Ne soyez pas triste jeune homme ! Me dit-elle.

Son regard semblait habité, grave et joyeux, pétillant de vie.

- Il faut de la joie, beaucoup de joie et beaucoup d’amour, comme

mon Martin.

Puis elle baissa les yeux, retira ses mains de mes épaules et alla

s’asseoir sur le banc.

Son sourire disparu et elle dit d’un air têtu :

- je veux retrouver mes amis !

Je croisais le regard de Lucie et nous nous prîmes dans les bras.

Alors il y eu comme une permission et nous fondirent en larmes

ensembles, laissant libre cours à nos sanglots.

Nous restâmes ainsi de longues minutes avant de trouver

l’énergie pour faire surface et affronter le présent.

Retournant vers le banc Lucie vit la première qu’Irène n’était

plus là.

Nous suivîmes le chemin menant au lac et nous la trouvâmes

près de l’embarcadère, assise au poste de pilotage, à l’arrière

d’un petit dériveur sans gréement. Le sourire retrouvé, navigant

en haute mer , les yeux au large.

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