Jour 13 : Grâce imparfaite
Un son irrégulier résonne, dans le silence de la rue.
Les gouttelettes d'eau s'y accrochent, de toutes leurs forces.
On peut distinguer un souffle, hérétique et faible.
Le vent vient accompagner l'orchestre sans mot dire.
Une marche silencieuse se déroule, toutes les nuits,
Là où le monde ne tourne pas les yeux.
Un homme décharné, un peu aveugle, presque sourd,
Forme de ses pas clopinants une musique ancestrale.
Sa barbe est plus longue que celle des hommes qu'il croise.
Sa main tremble davantage que celles de ses amis de la ruelle.
Son bonnet détrempé le protège à peine de la pluie incessante.
Son dos courbé montre les longues années vécues,
Ses chaussures usées claquent contre les flaques d'eau.
C'est un vieil homme triste et solitaire qui se promène,
Avec sa canne comme seul repère.
Et pourtant, dans son regard muet, on peut sentir une force,
Un espoir éclatant qui chaque jour augmente.
Son âme est aussi pure et simple que celle d'un enfant.
Il erre tous les jours, à la recherche de ce qu'il sait.
Cet homme porte en lui une grâce imparfaite.
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