L'électricien

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Les panneaux photovoltaïques étincelaient sous un soleil de fin de matinée, un rougequeue noir venant de temps à autre s'y poser. Il était presque onze heures, lorsque le carillon tinta dans la grande maison.

Antoine ouvrit la porte sur un grand blond en pantalon de chantier, qui se présenta :

  • Bonjour, je viens pour l'installation des thermostats de radiateurs.
  • Ah oui, la société Électéric, on vous attendait, suivez-moi.

Il invita l'homme à entrer, puis le précéda en gravissant l'escalier.

Ils pénétrèrent dans la chambre où Lydia, sur une balançoire, tenta un sourire derrière son baillon boule. Elle n'était habillée que d'un string noir, à genoux, les chevilles fixées à la planche en bois par un ruban de satin, les mains glissées menotées aux anneaux de fixation de la balançoire.

  • Bonjour madame, c'est vous que j'ai eue au téléphone ?

Elle hocha la tête.

  • Alors comme ça, vous avez quelques problèmes d'intensité de la chauffe ?, ajouta-t-il en désignant le radiateur sous la fenêtre.
  • Oui, au début on a eu un coup de foudre, et depuis c'est de moins en moins régulier, intervint Antoine. On est obligés de trouver d'autres méthodes pour se chauffer, ajouta-t-il en s'approchant de Lydia.

Il attrapa les deux diodes roses entre ses doigts, puis tira avant de lâcher, faisant gémir la jeune femme de plaisir. La balançoire se mit à tanguer d'avant en arrière.

  • Je vois. Je peux tout déballer ici ?
  • Allez-y, aucun problème, répondit Antoine en sortant son outil également.

L'homme ouvrit sa malette et y récupéra deux pinces, des tournevis, un rouleau de câble et quelques autres ustensiles qu'il posa sur le sol, pendant que Lydia, la tête penchée en arrière, savourait le doux bruissement de l'air sur sa peau à chaque mouvement de la balançoire. Antoine avait dénudé son gros câble et contourné sa femme, avant de lui libérer la bouche. Elle se mit à tester si le courant passait en milieu humide en sortant sa langue, qui vint buter sur la gaine à chaque oscillation de la balançoire.

  • Hmmm, savourait-il, c'est pile ce qu'il me fallait, en alternatif comme ça...
  • Si je peux me permettre, les piles c'est du continu, intervint Éric.
  • Oh continue alors..., roucoula Antoine tandis que Lydia avait pris le câble entre ses lèvres et aspirait, afin de stopper le mouvement de balancier.
  • Même si visiblement vous avez déjà une bonne tension, il faut que je vérifie le reste de votre installation électrique dans les autres pièces au rez-de-chaussée, il est possible que je vous demande deux trois trucs. Vous risquez de m'entendre du bas.
  • Très bien, et toi aussi, t'es en train de m'en tendre du bas ma chérie...

L'électricien s'éclipsa, pendant que le jeune homme détachait l'une des menottes. Lydia se mit alors à caresser les baladeuses en souriant d'un air mutin. Elle ouvrit ensuite sa pince crocodile et commença à mordiller la broche.

  • Tu sais que tu plisses souvent les yeux quand tu aimes ce que je te fais...? susurra-t-elle. T'as comme un tic. Et quand je te fais ça..., ajouta-t-elle en lui parcourant le réseau,...tu hausses les sourcils.
  • Ah oui ? Et depuis quand tu ouvres la bouche pour parler quand je te domine ?
  • Pardon maître, sourit-elle.
  • VOTRE INSTALLATION ÉLECTRIQUE N'EST PAS MISE À LA TERRE ? cria Éric du bas de l'escalier.

Antoine détacha sa femme et lui prit les joues d'une main ferme.

  • T'as entendu le monsieur ? Faut te mettre à terre.
  • Oui patron, s'exécuta-t-elle en s'allongeant, avant de relever les hanches.
  • NON, C'EST UNE VEILLE MAISON, répondit Antoine à l'adresse de l'électricien, tout en s'approchant de sa femme. Très bien, tu as compris ce que je voulais, je te félicite. T'aimes ça quand je te domine haut, n'est-ce pas ?
  • JE VAIS TIRER SUR LE FIL, EST-CE QUE VOUS VOYEZ QUELQUE CHOSE ?

Antoine tira lui aussi sur le fil, découvrant la double prise encastrée.

  • OUI ! JE VOIS BOUGER L'ENTREE DU CONDUIT !
  • MERCI !

Lydia se mordit la lèvre inférieure, puis ajouta:

  • Permission de parler, maître ?

Il s'accroupit, puis inséra deux doigts dans la prise, qu'il commença à faire lentement glisser.

  • Accordé.
  • Je...oh maître...donnez-moi votre ohmmètre...
  • PARFAIT, JE VAIS POUVOIR PASSER PAR LES GOULOTTES, reprit Éric. C'est OK pour vous ?
  • Je suis prêt !, répondit Antoine.
  • PARFAIT, MERCI. JE COMMENCE PAR LE BAS, DITES-MOI QUAND VOUS VERREZ LE BOUT RESSORTIR !
  • PAS DE PROBLÈME !

Il connecta son embout à la prise et se mit à vérifier la bonne conductivité, augmentant l'intensité en ondulant des hanches.

  • Ah....ah...vous êtes un bon onduleur, maître..., gémit-elle en se caressant le fusible pendant qu'il changeait de prise.
  • Voilà madame, reprit-il, je sais que vous aimez quand ça tourne au vice.

Quelques instants plus tard, Antoine vit une longue gaine sortir du radiateur, et en fit de même.

  • C'EST RESSORTI ! cria-t-il.

Éric pénétra dans la chambre quelques instants plus tard et vint s'agenouiller près du radiateur.

  • C'est bon en bas.
  • Ah, oui, c'est bon là en bas..., acquiesça Lydia, qui était maintenant assise sur la balançoire, son mari agenouillé en train de lui mouiller l'électrode.
  • Je vérifie la connexion ici avec ma rallonge et je finalise.
  • Maintenant tu te rallonges, ordonna Antoine.

Lydia s'exécuta, sur le dos, en se léchant les lèvres, les doigts s'activant sur son bouton.

  • C'est bon j'ai tout reconnecté, à priori vous avez du jus, précisa Éric.
  • Ah je demande à voir, gémit Lydia tandis qu'Antoine vérifiait la température à grands coups de thermomètre.
  • Vous verrez, les boîtiers sont équipés de diodes à led.
  • À l'aide...je n'en peux plus...gémissait-elle...il faut y mettre un terme, oh maître...
  • Pour le boîtier, je vous le mets plutôt à gauche ou en haut ? interrogea Éric.
  • Maître, je...vous êtes un éclateur...je vais...oh...oh...
  • En haut ? Très bien, compris.

L'électricien sortit son pistolet à colle et en enduisit le boîtier. De son côté, Antoine en fit de même en poussant un râle de plaisir, à genoux contre sa femme. Lydia pressa le pistolet contre sa boîte encastrée, elle aussi enduite.

  • Parfait, j'ai terminé. Vous pourrez régler vos radiateurs indépendamment, il vous reste à installer l'appli connectée et à vous les économies d'énergie !
  • Merci Éric. Et merci chéri, pour les plaisirs d'homme aux tics. Toujours aussi bon d'être en phase.
  • Merci à vous, c'est pas tous les jours qu'on a des clients sympas, on voit de tout, mais c'est ce que j'aime dans le métier, c'est pas statique. Je suis un peu un électron libre, voyez ? Bon, si vous avez besoin d'autres prestations techniques, vous savez où me trouver.
  • Nous n'hésiterons pas, confirma la jeune femme en le raccompagnant.

Elle referma la porte, puis se dirigea vers la cuisine. Antoine la rejoignit, le sourire aux lèvres.

  • Eh bien, je vois que tu as apprécié la petite expérience. Tu t'es pas sentie trop isolée pendant que je lui ouvrais la porte ?
  • Non, je savais que tu allais revenir m'électriser, répondit-elle avec un clin d'oeil...c'est ce que j'aime chez toi, t'es pas toujours une lumière mais tu brûles de désir...si ça continue, je pourrais presque t'imaginer en père...
  • Si tu abordes ce sujet, la prochaine fois, tu seras en poule...!

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