La vie sous Terre

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Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent – Chateaubriand

1er janvier 2040

Le son du compte à rebours retentit, 23h57... 23h58... 23h59... Bonne année ! Dix ans sous Terre entourés de cent cinquante mille personnes. Dix ans à espérer que les données climatiques reviennent un jour positives. L'espoir était ce qui les faisait avancer chaque jour.

La soirée du nouvel an était une soirée attendue de tous. Au lieu des traditionnels feux d'artifice, le plafond s'illuminait de mille couleurs. Les enfants avaient préparé des spectacles, et quelques chanteurs avaient prévu un concert. Toute la ville se trouvait au même endroit au même moment comme chaque célébration de la nouvelle année. Il n'était pas question de se morfondre en annonçant une année supplémentaire ici. À la place, le Maire élu faisait un discours inspirant et plein d'espoir. Chaque année, il décrivait les objectifs remplis l'année précédente et les objectifs encore à atteindre. Cette année était particulière et avait été marquée par le lancement de fusées hors de la grotte afin de trouver d'autres survivants. Les résultats n'étaient pas encore arrivés mais certaines données laissaient penser que d'autres personnes avaient survécu, dans des endroits similaires ou non au nôtre et que les taux de radiation étaient en légère baisse. Les données semblaient montrer que des espèces aquatiques avaient survécu autour de notre île et que le sol se régénérait plus vite que tous les autres coins de la Terre.

Léonie regarda sa fille qui dansait au loin avec ses amies. Bientôt, il faudrait rentrer et l'équipe de nuit prendrait le relais dans les différentes sections de travail. Elle pensait à tout le chemin accompli durant ces dix années. La soirée du Nouvel an terminée, il fallait traverser les jardins communs pour regagner les appartements. Du quartier loisir aux immeubles de location, il y avait environ un kilomètre à parcourir. Chaque personne détenait un petit vélo pliable mais non électrique, car il était vital d'économiser notre électricité pour les missions essentielles à la survie. Certaines personnes avaient accès à de petits véhicules électriques, sur le modèle de la Citroën ami, en raison de la distance à parcourir entre les habitations et leurs lieux de travail.

Les services de secours et de police avaient à disposition de plus grands véhicules électriques, adaptés à leur mission. Le système en place marchait bien, et seule une centaine de policiers était nécessaire à faire respecter l'ordre. De temps en temps, une dispute de voisinage les amenait à se déplacer.

Quand la population est restreinte et que tout le monde se connaît, il n'est pas étonnant que le crime n'est pas permis. L'exclusion sociale serait bien pire que toute autre sanction judiciaire. En dix ans, aucun meurtre n'avait été déclaré. Chaque disparition aurait immédiatement lancé l'alerte et le corps aurait été retrouvé dans les minutes qui suivent vu l'impossibilité d'enterrer un corps ou de faire disparaître une personne sans éveiller de soupçon. Personne n'avait envie de passer le reste de ses jours en prison, à quarante-deux mètres sous Terre.

Il y avait cent trente-cinq immeubles dans la zone d'habitation. Chacun d'entre eux avait des différences tenant purement au statut des personnes y habitant. La zone A était composée de trois immeubles qui abritaient les habitants ayant le plus contribué financièrement au projet. Les appartements de la zone A étaient luxueux et beaucoup plus confortables que tous les autres. Les membres de la zone A avaient accès à des cinémas privés ainsi qu'à des salles de karaoké au sein même de leur immeuble. Leurs privilèges s'étendaient également à la nourriture. Ils étaient très peu rationnés comparés aux autres zones et avaient des emplois peu fatiguant. Monsieur Lévy était l'un d'eux. Il avait participé très largement au financement de ce projet et notamment aux infrastructures électriques. Avant la grotte, il était PDG d'un grand groupe de production et de fourniture d'énergie. Dans la grotte, il continuait à jouer ce rôle, en étant à la tête de 42Electrical qui gérait les flux de la centrale hydraulique. Il était marié à une riche héritière d'une société de maroquinerie de luxe qui avait décidé de prendre sa retraite maintenant que le marché du luxe n'avait aucune place dans une grotte.

La zone B comptait douze immeubles. C'était dans cette zone que logeaient Léonie et sa famille. Les habitants de la zone B étaient les ingénieurs, les penseurs du projet. Contrairement à la zone A, chaque couple n'avait pas son appartement seul et devait le partager avec ses enfants et parfois même avec des membres de sa famille. Chaque foyer disposait de cinq chambres, de manière à ce que tous leurs enfants puissent être logés avec eux. Il n'était pas rare qu'un foyer soit composé de trois générations ou plus. Les personnes âgées n'avaient pas été exclues du programme mais peu d'entre elles avaient demandé à avoir une place dans la grotte. Les personnes âgées présentes étaient le plus souvent des parents de travailleurs dans la grotte qui les avaient inclus dans leur quota quand le projet a commencé à grandir et à devenir la seule issue de secours possible. Avec quatre salles de bains pour cinq chambres, certains appartements étaient occupés par dix personnes voir plus.

Léonie partageait son appartement avec sa sœur, son mari et ses trois enfants qui habitaient d'un côté de l'appartement alors que son mari, sa fille Elena et elle-même habitaient de l'autre côté, de façon à avoir un minimum d'intimité tout de même. La décoration des appartements étaient sommaires, les murs avaient été peints en blanc, mais ils avaient à disposition des ressources pour personnaliser eux-mêmes leur intérieur. Elena avait peint une fresque murale dans le salon à leur arrivée. Elle n'avait que dix ans à l'époque mais était déjà très douée pour la peinture. La fresque du salon représentait la végétation dense de l'île. Dans sa chambre, il lui était resté encore assez de peinture pour peindre ses animaux préférés : deux girafes magnifiques. Ses peintures avaient quelque chose de philosophique, quelque chose d'innocent. Peut-être que ces deux girafes étaient les deux dernières à avoir été peintes, mais ça elle ne s'en était pas rendue compte.

La zone C était la zone la plus dense avec soixante immeubles. Ici résidaient les travailleurs manuels qui avaient construit les infrastructures de la grotte. Ils étaient plus nombreux dans chacun de leur appartement avec une moyenne de douze personnes par foyer. Les ressources pour personnaliser les appartements étaient restreintes et la plupart des familles vivaient entre des murs blancs et un sol parqueté clair. Chaque appartement était doté de six chambres et de trois salles de bains. Il s'agissait là typiquement de la classe moyenne qui avait existé avant la grotte. Chaque famille disposait de tickets de rationnement qui leur permettaient de se nourrir convenablement, ainsi que d'une fourniture en eau et en électricité qui leur permettait d'avoir tout le confort nécessaire.

La zone D comprenait les travailleurs agricoles en grande majorité et comptait quarante immeubles. Les appartements se ressemblaient tous et étaient peints en blanc avec des façades grises, contrairement aux zones A, B et C qui jouissaient de couleurs plus vives. Il y avait beaucoup de familles nombreuses sur plusieurs générations dans les appartements de la zone D mais également un grand nombre d'ouvriers agricoles célibataires qui vivaient en colocation dans des appartements dortoirs. Chaque appartement disposait de six grandes chambres pour deux salles de bains qui abritait en moyenne quinze personnes. Les habitants de la zone D disposaient de moins de tickets de rationnement que ceux de la zone C, car ils n'avaient pas participé au projet avant leur arrivée dans la grotte. La plupart de ces habitants étaient là, car ils avaient été tirés au sort par la grande roulette organisée de l'an 2028. Cette roulette avait permis de désigner quarante mille personnes pour vivre sous terre parmi plus d'un million de personnes inscrites. Énormément de monde avait tourné le dos à l'idée de vivre sous Terre et beaucoup de projets alternatifs avaient vu le jour, avec un très faible taux de réussite.

La zone E était une zone assez délabrée, avec une densité d'habitation bien supérieure aux autres zones. Si la zone A affichait une moyenne de quatre personnes par appartement, il y avait plus de vingt-cinq personnes par appartement dans la zone E. Il s'agissait de personnes n'ayant pas contribué au projet, ou alors très peu et qui avaient embarqué dans les avions ou les bateaux de manière clandestine quand la grande guerre avait éclaté. Les concepteurs de la grotte avaient anticipé que certaines personnes étrangères puissent rejoindre les rangs des personnes ayant un ticket, mais ils n'avaient pas imaginé qu'ils seraient si nombreux. Les appartements de la zone E étaient identiques à ceux de la zone D avec pour seule différence le niveau d'usage des lieux. La zone E était surpeuplée et donc très difficile à entretenir. Les habitants de la zone E n'étaient pas censés être là et par conséquent leur vie à l'intérieur de la grotte était plus difficile. Ils étaient beaucoup plus largement rationalisés que toutes les autres zones. La viande était rare à leurs tables et un quota d'électricité et d'eau venait restreindre leurs usages. Les habitants de la zone E travaillaient un peu partout où ils le pouvaient et leurs enfants allaient à l'école avec l'espoir de rejoindre les classes supérieures plus tard.

Souvent les habitants de la zone E protestaient pour pouvoir avoir moins de quota et plus de ressources, mais il était impensable de distribuer plus de ressources à une classe de la population qui avait forcé le passage à l'intérieur de la grotte. En 2030, lors de l'entrée dans la grotte et alors que tout s'effondrait aux alentours, ils étaient entrés en faisant usage de la force ou de la malice. Certains habitants de la zone E se plaignaient qu'il s'agissait d'une punition et clamaient qu'ils avaient le droit à la vie, tout comme les autres. Au fil des années, leur condition s'était cependant améliorée grâce aux rendements plus grands du secteur agricole et de la barrière hydraulique.

Peu d'animaux avaient pu être secourus par manque de place. Les élevages à l'intérieur de la grotte se limitaient aux élevages de poules pour leurs œufs ; aux vaches pour leur lait et aux moutons pour leur laine. Aucun animal exceptés les bœufs arrivés à l'âge adulte n'étaient abattus. Il s'avérait d'une nécessité pour garder le contrôle de la population bovine en deçà du seuil maximum. La population était donc devenue majoritairement végétarienne, rompant ainsi définitivement avec tout lien de l'ancienne société de consommation. La viande était réservée à la zone A quand il y en avait ou alors plus rarement aux zones B,C et D en temps de fête. Aucun animal n'était enfermé. De nombreuses personnes avaient même décidé d'accueillir des poules en tant qu'animal de compagnie. Chaque appartement contenait au moins un animal, que ce soit un chat, un chien, un lapin, une souris, un rat, une poule ou autre animal supportant facilement la vie sous Terre. Un petit zoo avait été aménagé avec des couples d'oiseaux magnifiques, des tortues et même des reptiles. Le souhait le plus cher de 42project avait été de conserver une part de la biodiversité, et même si cette part paraissait infime, elle redonnait foi en l'avenir.

Au Sud Est une petite plage avait été aménagée. Ici, Léonie avait travaillé à la mise en place d'un système de barrage hydraulique afin de permettre la fourniture d'électricité nécessaire au fonctionnement de la ville. Des techniciens et des ingénieurs travaillaient nuit et jour, en se relayant, afin de veiller à ce qu'aucun dysfonctionnement ne vienne mettre en péril la sécurité. Elle aimait se balader pieds nus sur le sable fin pour profiter de la vue de la cascade magnifique. Ici, tout avait été aménagé afin de ressembler le plus possible à l'intérieur. Un faux plafond faisait office de ciel avec des éclairages ressemblant au soleil et à l'éclairage naturel du ciel bleu. Chaque jour, la météo changeait en prenant pour référence la ville de Los Angeles sur les années précédant la catastrophe. Les habitants savaient qu'ils étaient enfermés mais toute cette mise en scène leur donnait l'illusion de la vie à l'extérieur. Tout avait été aménagé avec soin, afin que leur peine soit allégée au maximum. En dix ans, ils avaient eu leur lot de problèmes et d'incertitudes, mais chaque crise avait fait émerger une société nouvelle et chaque crise avait permis de construire le village tel qu'il était désormais.

2 janvier 2040

Le réveil fut difficile après la nuit bien chargée du Nouvel An. Léonie émergeait de son sommeil quand William entra dans la chambre, un plateau à la main.

« Pour bien commencer l'année, un bon petit déjeuner. »

Il lui avait préparé des œufs brouillés avec un verre de lait. Les petits déjeuners étaient presque tous semblables, mais il arrivait à faire de chaque repas un festin. Depuis leur arrivée dans la grotte, William avait été son support inconditionnel, surtout dans les mauvaises passes de dépression qu'elle avait eu quelques années auparavant. En voyant son projet prenant une tournure sombre à l'égard de la zone E, elle n'avait pas supporté et avait décidé de se mettre en retrait. Depuis, elle n'était plus responsable et avait laissé sa place de leader à d'autres personnes. Elle ne supportait pas les décisions difficiles quant au rationnement, surtout quand celles-ci touchaient des enfants. Elle avait donc créé une école pour la zone E afin que chaque enfant puisse avoir la chance de contribuer au projet et William l'avait soutenue dans ce projet en se portant volontaire pour enseigner l'ingénierie.

Sa journée commençait tôt. Une réunion sur la gestion de l'eau était prévue pour 8h30 au quartier d'affaires. Comme chaque nouvelle année, il fallait calculer et planifier le niveau d'eau disponible par personne. L'année 2039 avait été l'année des naissances et il fallait redistribuer autrement les ressources disponibles. Deux mille naissances avaient été enregistrées, ce qui était au-dessus des prédictions. L'année 2039 avait été l'année de l'optimisme où de nouvelles données nous laissaient penser que notre sortie était plus proche qu'espérée. Les enfants de 2030 étaient devenus des adultes et étaient tombés amoureux. Malgré la décision de certains jeunes de se faire stériliser, une grande majorité d'entre eux souhaitait espérer, et participer à la reconstruction de la société. Les cinq premières années avaient été marquées par une interdiction formelle d'avoir des enfants. Il y eut de rares cas de grossesse et de naissance d'enfants. La population avait accepté et compris que la survie était plus importante que la mise au monde de nouveaux individus. Au fil des années et avec l'évolution de la section agricole et de la gestion de l'eau et de l'électricité, les naissances avaient été autorisées sans pour autant que cela produise un baby boom. Chaque personne avait conscience qu'il était imprudent d'avoir plus d'un enfant et l'équilibre s'était mis en place de lui-même.

La construction de nouveaux logements était impossible puisque les matériaux étaient limités et seulement utilisés pour les travaux des logements existants. Avec une population jeune, le taux de mortalité était très bas ces dernières années et la disponibilité des appartements se réduisait. La dynamique était à la cohabitation. Les jeunes quittaient le nid familial pour s'installer en cohabitation avec d'autres jeunes et les parents se retrouvaient en cohabitation avec leurs amis plus âgés également parents. Il n'était pas rare non plus que des foyers multi-générationnels voient le jour avec parfois jusqu'à quatre générations sous le même toit. Les personnes plus âgées avaient trouvé leur place dans cette nouvelle société avec la garde des plus petits enfants pendant que les adultes en âge de travailler œuvraient pour le maintien de la grotte.

La réunion fit émerger le problème imminent de surpopulation. Au niveau de la gestion de l'eau, cela n'aurait cependant aucun impact pour le moment ; la rivière étant bien alimentée en eau grâce aux précipitations régulières à l'extérieur de la grotte. Le quota voté n'avait donc pas changé de l'année précédente. La zone A était toujours aussi privilégiée avec un quota de cent cinquante litres d'eau par jour et par personne. Les zones B et C avaient le droit à cent litres d'eau par jour et par personne. La zone D se situait à soixante-dix litres d'eau alors que la zone E, surpeuplée était limitée à quarante litres d'eau. Une fois le quota atteint pour le nombre de personne dans le foyer, l'eau se coupait jusqu'à minuit.

Lors de la grande sécheresse de 2035 les quotas de la zone E avaient atteint dix litres d'eau par jour et par personne, créant alors une manifestation sur le partage de l'eau avec les zones supérieures. Il était inimaginable pour la zone A de renoncer à son confort. Après tout, ils avaient tout financé à l'intérieur de la grotte et leur richesse à l'extérieur persistait également à l'intérieur. Les inégalités sociales se creusaient en temps de crise et les coupures furent difficiles à supporter. La situation sanitaire s'était dégradée et des décisions sur le partage de l'eau avaient dû être prises.

Le barrage hydraulique n'avait jamais été aussi productif et les panneaux solaires à l'extérieur de la grotte permettaient une consommation d'électricité plus confortable. La météo semblait être propice à l'extérieur et l'espoir de sortir était plus que jamais présent. Léonie se mettait à rêver au soleil sur sa peau et au vent dans ses cheveux. Mais pour l'heure elle savait que son travail était essentiel à la grotte. Le village Quarante-Deux, comme ils l'avaient nommé, reposait sur trois grands piliers : l'eau, l'électricité et la section agricole.

Léonie marcha vers le barrage où travaillaient d'arrache-pied deux hommes d'une trentaine d'année. Marc et Vincent étaient des habitants de la zone E. Ils travaillaient à nettoyer toutes les impuretés qui pouvaient passer par le barrage. Il était important que l'eau soit pure et que rien n'entrave le bon fonctionnement du barrage. Ils restaient parfois debout durant des heures à scruter l'eau afin de ne rien manquer. Pour ce travail, ils avaient le droit à un ticket de rationnement en plus par mois, ce qui équivalait à un kilo de légumes. Sans ce travail, ils étaient restreints à quelques œufs, du pain et un kilo de légumes pour leur famille. Jamais ils ne se plaignaient et quand il vit Léonie arriver au loin, ils s'arrêtèrent de travailler pour la saluer. Léonie enseignait les mathématiques aux enfants de douze à quinze ans et le fils de Marc, Milo était un des élèves de la classe de Léonie. Il aimait parler de sa professeure toute la journée, en se vantant d'être le meilleur élève. Son rêve était de devenir ingénieur comme elle et de décrocher une place dans son programme d'apprentissage au barrage hydraulique pour s'occuper de la gestion de l'eau, une fois ses quinze ans atteints. Chaque année, quelques adolescents de la zone E étaient invités à participer à un apprentissage dans le domaine de la médecine, de l'agriculture ou de l'ingénierie.

C'était Léonie qui avait été à l'initiative de ce programme parce qu'à quoi bon scolariser des enfants si c'était pour qu'ils restent dans la zone E et dans le même secteur d'activité. Elle voulait mettre en place un semblant de méritocratie dans ce système beaucoup trop inégalitaire vis-à-vis des enfants E.

Les enfants de la zone A et de la zone B allaient dans la même école. Puis il y avait une école pour les enfants de la zone C et D. Et enfin l'école des enfants de la zone E. Le taux de scolarisation parmi ces derniers était faible, mais avait tendance à augmenter au fil des années. Les jeunes parents voulaient rompre avec l'ancien modèle et permettre à leurs enfants d'être autre chose qu'ouvrier ou agent de nettoyage. Les tâches les plus ingrates étaient confiées aux E. Dans le secteur agricole, c'était eux qui étaient en charge du nettoyage des poulaillers ou de l'espace pâturage. Dans les bureaux, ils étaient agents de nettoyage ou agents de maintenance quand ils avaient les compétences requises. Ils étaient en charge du nettoyage de la zone A que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des bâtiments. Il n'était pas rare qu'un E soit embauché par un A pour assurer le nettoyage de son appartement et la garde d'enfants. Dans le secteur industriel, ils avaient les postes les plus ennuyeux et les plus dangereux. Ils n'avaient pas le choix de contribuer en choisissant les métiers que les autres zones ne voulaient pas et tous les autres habitants étaient prioritaires sur le métier qu'ils souhaitaient exercer. Les enfants de la zone A étaient destinés à faire partie de la classe dirigeante, à être médecin ou ingénieur ; ce qui n'était pas le cas des enfants de la zone C ou D qui se contentaient le plus souvent de métier dans le domaine industriel ou agricole. Il était difficile de contester l'ordre établi car sans la zone A et la zone B il n'y aurait pas eu de village Quarante-Deux.

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