Rien. Un bruit. La radio. Allez, debout, c’est l’heure de se préparer, la journée va être longue. Depuis six mois que je rêve de grands espaces, que mon esprit s’est focalisé sur cette destination, c’est le jour de tous les possibles. Au départ, c’était juste une page de mon topoguide du Midi-Pyrénées feuilleté à la légère en me disant : « de toute façon, ce n’est pas possible, ce n’est pas pour moi. », puis la curiosité s’en est mêlée et de fil en aiguille le projet a fait son chemin jusqu’à me convaincre que, si, le moment venu, ce sera possible. Après tout, j’ai déjà remis au lendemain tant de projet en me persuadant que ce n’était pas pour moi, alors ce coup-ci, je le fais. Grâce à la source d’informations inépuisable sur Internet, je me suis mis à rêver de ces moments par le biais des commentaires des forums, les images postées en pièces jointes. Wikipedia est intarissable en me faisant m’imaginer la beauté de cette réserve naturelle. Depuis une semaine, je guette la météo qui annonce chaleur et soleil éclatant. Bref, les conditions sont réunies pour que la journée soit inoubliable.

La nuit fût courte. Coucher à dix heures trente avec l’angoisse de rater l’heure mais les préparatifs ont été plus long que prévu pour une première sortie, seul, en montagne. Même bien documenté, la montagne ne s’improvise pas et aux dires des professionnels elle ne pardonne pas les erreurs. Oh ! Bien sûr ce n’est pas l’Evrest ni même le Mont Blanc mais la prudence est de mise et les précautions bien prises. Réveil à deux heures du matin, les yeux encore dans le brouillard par cette courte nuit, trop courte mais je me sens en forme et l’excitation de cette première expérience remplacera avantageusement le café.

Une bonne douche, un bon petit déjeuner, je finis de charger la voiture, je donne une dose suffisante de croquettes au chat pour la journée, vérifie qu’il a de l’eau dans sa gamelle. Finalement sa journée sera plus longue que la mienne. J’ajuste le GPS et c’est parti pour six heures de route. C’est à ce moment là que je me demande si je suis inconscient ou passionné. Car partir seul pour un périple d’une journée, cela vaut-il vraiment la peine. Faire neuf cents kilomètres aller-retour, la fatigue, l’essence, les risques, la randonnée... Mais, la météo de ce début de mois de Juillet est clémente et s’annonce excellente. Grand Soleil, ciel bleu azur et anémomètre à zéro, il ne manque que la mer et les rafraîchissements. En tout cas, ce sont les conditions qui font que je ne remets pas à plus tard cette aventure.