Chapitre 17.3

13 minutes de lecture

NB : dans ce chapitre-ci, les dialogues en espagnol apparaissent en italique.

Oviedo, Mai 2009.

 Je me tiens debout devant la porte que j’ai ouverte tant de fois sans me poser de questions. Aujourd’hui, j’ose à peine la toucher. La porte de Ma maison. Ma maison avec une autre fille dedans à Ma place. Une autre fille qui porte, à son annulaire gauche, un précieux sésame qui ME fut un temps promis. Je déglutis. Je pensais pouvoir gérer ce retour avec détachement, mais je suis tellement sur les nerfs que je pourrai mordre quelqu’un.

 Andreas bigle avidement la cabane dressée sur notre droite. Elle n’a pas bougé depuis qu’on l’a installée, il y a un an.

  • Ça te plairait d'aller jouer là-bas ?
  • !
  • Tu pourras y aller avec Pá. Il sera très content de t'y accompagner.
  • Avec toi, Mamá !
  • Non, Chaton. Tu te souviens ? Ici c'est chez Papa, tu vas rester un petit peu, mais moi je vais vous laisser. Et je reviendrai te chercher.
  • Avant le dodo.
  • Voilà. Tu as bien compris.

 Il acquiesce. Je ne sais pas comment il vit la situation. Andreas ne cause pas beaucoup — non pas qu’il ne sache pas s’exprimer, mais… la biologie paternelle prend ses aises. Que ce soit pour dessiner son physique ou son caractère, le gène Vázquez mène le pinceau, et barbouille mon gamin de la tête aux pieds. À peine s’il me reste un bout de chromosome pour prouver que ce gosse est aussi le mien. Pourtant, je peux me targuer d’avoir un fils bilingue — Andreas jongle entre le français et l’espagnol, il est même réceptif à quelques baragouinages en breton que lui inculque Gaël. Mais chaque mot est sous-pesé avant de franchir la frontière de ses lèvres. Point trop s’en dit. « Au moins, il ne nous casse pas les oreilles » a relativisé ma mère. Tu parles. J’aurais préféré que Vázquez Senior m’abreuve de longs discours, j’aurais eu quelque chose à répondre en face. Mais discuter avec du vent, ça, j’ai appris à mes dépens que je n’ai pas ce talent.


 Aujourd’hui, mon garçon de trois ans revient sur les traces de sa prime enfance, après dix mois dans un autre pays. Et moi, j’ai la culpabilité maternelle chevillée au corps. De quoi se souvient-il ? Se rappelle-t-il seulement de son père ? Ne suis-je pas en train de le malmener, à le ramener là, dans un environnement qui ne lui est plus familier ? Mais en même temps, c’était quel degré de violence, de l’avoir privé de ses racines paternelles depuis tout ce temps ? Bordel… C’est vraiment pour eux que je sors cet effort de mes tripes. Je le dois bien à Andreas. Et à Oscar, aussi, un peu. Je n’ai pas idée de comment il vit les choses depuis mon départ, María jouant le rôle de filtre à ex à la perfection. D’un point de vue extérieur, il est juste un géniteur qui se contente d’appartenir au passé. Peu ou prou ce qu’en pensent mes parents, d’ailleurs. J’ai réussi à faire l’autruche en me persuadant qu’il le vit bien, et que sa pouffiasse lui fait passer du bon temps. Mais, dans le fond… Je sais que je me mens. Je ne peux l’imaginer baigner dans le bonheur loin de son môme. N’est-ce pas la seule chose que je n’avais pas à lui reprocher, sa relation avec Andreas ?

 J'inspire profondément. Je pourrai encore faire demi-tour. Il n'est pas au courant de ma présence ici. « Surprise, Oscar ! ». J'suis sûre que ça ne lui manque pas, les délires d'Alix Lagadec.

 Allez, allez. C'est le moment. Je toque. À peine une minute, et elle s'ouvre sur... elle. Ouch, pas merci la vie, tu ne pouvais pas m'épargner ça ?

  • Bonjour ! C'est pour quoi ?

 Elle a une voix très colorée, avec une accentuation particulière. Elle n’est pas très grande, toute fine, ses longs cheveux d’un noir de jais descendent en cascade sur ses épaules et une frange lui mange le front jusqu’à la racine des sourcils. Elle a des yeux un peu en amande, tout entourés de noir ; le nez fin, le visage anguleux, la peau dorée et une bouche très rouge qui me sourit aimablement. Elle est jolie, putain. Ça me gonfle comme elle est jolie. Ses pupilles descendent vers l’enfant qui se cache derrière mes jambes, et reviennent vers moi. Elle attend.

  • Euh, vous voulez quelque chose ?

 Elle ne sait pas qui je suis. J’en suis presque consternée. Et vexée aussi. Mon visage ne lui parle pas ? Vraiment ? Je n’existe donc plus du tout dans cette maison, dans cette famille, dans cette vie-là ? Je ne suis personne, ici ? En même temps, j’ai tout fait pour disparaître, mais me le prendre en pleine poire me fait mal. Je n’avais pas anticipé tout ce qui allait me faire mal. Mon regard dégoûté cherche malgré lui sa main gauche. Le bijou y trône, oui, mais… Ce n’est pas celui que j’ai porté. Ce machin est bien plus clinquant. Vu la taille de la pierre, sûr qu’elle brille dans le noir.

 Râle agacé. Oups, elle s’impatiente, pauvre choupette !

  • Bon, euh désolée mais on ne va pas rester plantées là. Si vous n'avez rien à dire, allez-vous-en, s'il vous plaît.

 Ok, c’est bon. Calme-toi, connasse.

  • Oscar est là ?

 Il n’est pas à Barcelone, ni en tournoi. J’ai pris soin de contacter Jorge pour me renseigner là-dessus avant. Il avait l’air médusé d’avoir un appel de ma part, mais comprenant l’enjeu, n’a pas rechigné à me livrer les informations que je désirais. Je sais pas s’il connaît notre situation dans les détails, et il n’a posé aucune question indiscrète. Il a peut-être prévenu Oscar dans la foulée… à mon avis, non, sinon ce ne serait pas elle devant moi.

  • Si, il est là. Vous lui voulez quoi ?
  • C'est personnel.

 Oups. Elle tire franchement la tronche, pour le coup. Un ricanement résonne dans ma tête. Pas contente, la pouf à frange ! Si je peux la faire chier, j’en suis absolument ravie, pensez-donc !

  • Comment ça ? Y a quoi de personnel ? T'es qui, toi ? Qu'est-ce que tu lui veux ?

 Tendue comme un string. J’vais pas te le bouffer, ton prince charmant ! Je te laisse lui papouiller la glotte – et tout ce que tu veux d’autre – avec plaisir. Eurk. Rien que d’y penser, je… Non.

  • Raquel ?

 La voix d’Oscar s’élève de la pièce d’à côté. Je sens mon corps entier se crisper. Il approche. Trois… deux… un. Son éternel visage angélique apparaît.

  • Qu'est-ce qui se...

 Il se coupe. La stupéfaction est totale : il se décompose littéralement. Pas au courant, donc.

  • Alix ?!

 Il n’a pas changé : ses épais cheveux bruns, son air candide, ses iris aux éclats dorés… J’ai l’impression d’avoir quitté cet homme hier. Son regard descend lui aussi sur les chaussures qui dépassent derrière moi et les petites mains accrochées à mes genoux. Impact émotionnel numéro deux. La panique passe sur son visage : il ne maîtrise rien d’un instant crucial qui se joue devant lui. Sous sa carcasse, c’est certainement tsunamique. Pfeuh, j’ai presque envie de lui demander s’il n’a pas soif — non, Alix, soit raisonnable. N’allume pas ton briquet dans la poudrière.

 Le silence règne. Sa potiche, yeux exorbités et bouche en O, n’ose pas la ramener non plus. Putain, sérieusement ? Il n’est pas fichu d’amorcer un vulgaire bonjour ? Il me gonfle ! Je lis des expressions qui me sont familières : comme d’habitude, il parle avec le corps. Mais j’ai la flemme de faire l’effort d’interpréter. Mes yeux furibards désignent sa voisine. Vire-moi ta pouffiasse d’ici, bordel de merde ! Il déglutit, et opine brièvement.

  • Tu peux nous laisser, Raquel, s’il te plaît ?

 Elle s’apprête à protester, mais finalement, se replie à l’intérieur. Parfait. Casse-toi. J’observe sa retraite, puis reviens à l’homme paralysé devant moi. Pas envie de faire l’effort d’engager la conversation. Démerde-toi.

  • Comment tu vas ? tente-t-il.

 Et maintenant qu’il a parlé… cette stupide question me hérisse le poil. J’ai envie de lui sauter au cou. À la gorge ! Non, à la gorge, putain ! N’importe quoi, reprends-toi, Alix ! Mes muscles se crispent un à un. J’aurais besoin d’une séance kiné… Non, pas ça non plus, non. Rha ! Moi aussi, 'faut que j’me casse. Vite.

  • Tiens, dis-je sèchement. C'est le sac d'Andreas. Tu trouveras toutes ses affaires pour aujourd'hui.

 Il écarquille ses mirettes ingénues. Je ne lui laisse pas la parole.

  • Il ne fait presque jamais de siestes, ne porte plus de couches, n'a pas d'allergies ni aucun souci de santé. Et il n’a pas de doudou. On n’a jamais réussi à…

 … À remplacer la foutue vachette qui tu lui avais offert à la naissance. Rien ne trouve grâce à ses yeux depuis que je l’ai sciemment oublié à Oviedo. Tant pis, on s’en passe.

  • Bref. Je le récupère ce soir.
  • Euh, d'accord...

 Je lui balance le sac qu’il attrape au vol, puis fais volte-face et m’accroupis. J’ouvre mes bras pour y accueillir l’enfant, qui n’a toujours pas daigné montrer son visage depuis que la porte s’est ouverte. Ma voix embraye en français — non pas pour rassurer le fils, mais pour emmerder un peu le père. Allez, interro surprise, mon coco.

  • Andreas, mon chaton, tu vas bien ? Pá est là, tu as vu ? Tu te souviens de ce que je t’ai dit ? Est-ce que tu te souviens ?

 Le nez dans le creux de mon cou, il acquiesce.

  • Tout va très bien se passer. Ici c’est ta maison, tu vas profiter de la journée avec Papa, et je reviens ce soir, avant le dodo. Je reviens te chercher, hein, d’accord ?
  • Alix, attends, on peut parler deux minutes ?

 Ah tiens, ses cordes vocales ont subi un rapatriement d’urgence ? Trop tard, elles ont un an de retard !

  • Pas envie. J’ai pas prévu plus de dix phrases à ton encontre, alors ne les gaspille pas.
  • Mais... Ok. Ok.

 Coup d’œil en biais. Oscar porte son insupportable trogne affligée. Celle qui m’a tant de fois donné envie de l’apaiser dans la chaleur de mes bras. Il s’accroupit à son tour et tente un contact visuel avec son fiston. Peine perdue : Andreas demeure planqué contre moi, et me serre aussi fort que le peuvent ses petits bras.

  • Pourquoi tu ne restes pas, Mamá ?
  • Ce n'est pas chez moi, ici...

 Ouch, encore une phrase qui pique très fort...

  • Alix, tu peux venir, tu sais...

 La blague ! Je le foudroie du regard. Il baisse la tête d’un air coupable. Il déconne ou quoi ?! Entrer dans cette baraque qu’on a choisie, achetée, aménagée ensemble et où sa putain de pouf pose son postérieur désormais ? Plutôt crever !

 Prenant son improbable courage à deux mains, Oscar inspire et dégaine son plus beau français :

  • Bonjour, Andreas... Tu vas bien ? Tu te souviens de moi ? Tu sais qui je suis ?

 Mes oreilles frissonnent sous la délicieuse mélodie de son accent latin. Putain… concentre-toi, Alix. Tu t’en cognes, de lui. Ton fils, tout ce qui compte.

 Oscar patiente, les yeux rivés notre gamin qui refuse obstinément de se montrer. Il y a même tentative de fusion avec la sainte-mère, là. Raclement de gorge, hésitation, voix tranquille.

  • Écoute, Andreas : tu prends ton temps, d’accord ? Tu n’es pas obligé d’entrer si tu n’as pas envie, personne ne te forcera. Et je ne serai pas fâché du tout si tu veux partir, finalement. On fait comme tu le sens.

 Bah bordel… J’admire intérieurement l’abnégation dont il fait preuve. Je n’imagine pas à quel point cette situation doit le blesser — que dis-je, l’émietter. Mais, comme d’habitude, la forteresse Vázquez brille de son talent pour encaisser l’insoutenable.

  • Alix ?

 Je relève la tête. Lorena est debout dans l'ouverture de la porte.

  • Guau... Salut, Alix. Je m’attendais pas à te voir… Euh… Bonjour, Andreas ! Tu te caches, p'tit bonhomme ?

 Interpellé, mon chaton lève la tête vers la voix de sa tante. Effet garanti : Lorena pousse une acclamation. Et, à ses pieds… Oscar cille. Percée dans la défense. Déséquilibre de la tour de guet.

  • Oye... Oscarín, c'est ta copie conforme...

 Il ne porte pas attention à sa sœur : le regard du père vient de harponner le fils. Ils s’observent en silence, comme les deux ours mal léchés qu’ils sont. Même avec ma rancœur et ma tristesse, j’arrive à capter l’émotion profonde de cet instant. Visiblement, la connexion s’établit, parce que je sens le corps de mon petit garçon se décrisper et se tourner vers lui. Oscar ouvre une main en sa direction :

  • Bonjour, Andreas. Comment tu te sens ?

 L'enfant fronce les sourcils dans une mine renfrognée, et sa voix fluette affirme avec aplomb :

  • Pourquoi tu parles comme ça ? Français c'est la langue de Mamá.

 Oscar ne masque pas sa surprise.

  • On peut utiliser le français si tu es plus à l’aise, tu sais ?
  • Tú, hablas español. ["Toi, parles espagnol !"]
  • Sí… vale. Je ne savais pas si tu le comprenais.

 Andreas lève le nez vers Lorena, l’air peu amène, puis revient à son père.

  • Avec Mamá et María on parle espagnol à la maison.

 Les yeux d’Oscar remontent vers moi et me couvrent de gratitude. Pfff… Même pas envie de commenter. C’est pas pour toi que je le fais, idiot ! C’est pour… Maintenir ma pratique… Faire plaisir à María… Chanter en boucle « la camisa negra » comme si c’était ma biographie… J’en sais rien.

  • Mais tous les autres parlent français. Papi, et Mamie, et Tonton Gaël, et Manou.
  • Manou ?
  • C'est sa nounou, précisé-je.
  • Ah, bien sûr.
  • Et tonton Gaël parle breton aussi. C'hoant m'eus d'an gwastell mar plij !
  • Euh... Je ne...
  • Il te demande un gâteau, traduisé-je d'une voix lasse.
  • Ah ! Bien sûr... Je ne sais pas si j'ai des gâteaux ici.

 Le petit tyran pointe son père.

  • Hablas español !
  • Moi, je parle en espagnol, et toi, en français, c’est ce que tu veux ?

 Il approuve. Curieux… Je partage la stupéfaction d’Oscar, mais je me garde de faire la moindre remarque.T'as un gâteau d'anniversaire ?

— T’as un gâteau d’anniversaire ?

 Ou l’art infantile de passer du coq à l’âne. Les mirettes d’Andreas pétillent d’envie. Pas le droit de refuser.

  • Oui… Pardon. Sí, on va en préparer un, si tu es d’accord ?
  • On le mangera là-bas.

 Andreas désigne la cabane. Oscar esquisse un sourire — le premier depuis qu’on est là — et je perds violemment pied. Ils sont toujours aussi délicieusement doux, avec ces petits creux au milieu des joues, et… mon cœur s’essore comme une éponge devant cette image. Je suis incapable de rester de marbre plus longtemps. J’ai une irrépressible envie de fuir.

  • Bon, euh. Je vous laisse, hein. À tout à l'heure, Chaton. Bon après-midi.
  • Merci, balbutie Oscar en me regardant d'un air perdu.

 Je tourne les talons et franchis le portillon sans me retourner. Je marche, vite, très vite dans la rue. Je la traverse, puis une autre, deux autres, je trace. Une vaste étendue verte s’offre à moi. Le parc de San Fransisco. Je me dirige vers un banc, je sais lequel : celui à l’ombre, avec une planche cassée, d’où l’on peut admirer les canes pouponner leurs dizaines de canetons dans le plan d’eau verdâtre. Je m’assois sur ce tas de bois qui m’a vu plus d’une fois promener Andreas en poussette. Je fonds en larmes.

 Je me pensais forte, je suis encore loin d’être guérie. Je me pensais débarrassée d’Oscar, il campe encore dans chaque pore de ma peau. Je me pensais capable d’indifférence, je suis un shaker d’émotions à son contact.

 Mon portable vibre pour la dixième fois. María.

  • Allô, Alix ? Comment va ?
  • Je... Je...

 Je n'ai qu'une voix chevrotante à lui offrir en réponse.

  • Oh, Cariño, merde ! Ça s'est mal passé ? Il t'a mal accueillie ? Putain s'il t'a mal accueilli, je saute dans un avion et je viens lui botter le c...
  • Non ! Non, non, non ! Pas du tout. Il était surpris, mais il n'a pas été désobligeant.
  • T'as fait comment ? T'as laissé Andreas avec lui, là ?
  • Ou... Oui...
  • Oh, Cariño ! C'est dur, ma belle !
  • Ou... Oui !
  • Mais t'aurais dû me dire que tu allais en Espagne, andouille ! Je t'aurais accompagnée, on aurait vécu ça ensemble, plutôt que de faire ça toute seule dans ton coin ! Hé, tu sais que tes parents se sont pointés ce matin avec cadeaux et gâteau ?! T'aurais vu leur tronche quand j'ai dit que vous étiez absents parce que t’emmenais Chouqueto voir son père ! J'ai cru que j'allais devoir gérer la réanimation de ta mère ! J'te jure, ils vont pas te louper quand tu reviendras !

 Qu'est-ce que j'en ai rien à foutre, bordel de bordel ?!

 Elle a sûrement raison, hein. J'aurais pas dû m'éclipser au milieu de la nuit, Andreas dans mes valises, en laissant seulement un post-it disant « Nous allons à Oviedo. Andreas va voir son père pour ses 3 ans. Nous reviendrons demain». Mais j'ai pris cette décision sur un coup de tête. Et validé les avions à la va-vite après le contact avec Jorge. Et fourré n'importe quoi dans nos sacs. Et ai été incapable de le lui avouer durant le dîner. Parce que j'avais peur d'un agaçant «Ah bah quand même, c'est pas dommage !». Je n'avais envie de recevoir l'avis de personne. Ils s'en remettront, elle et mes parents. Ils râleront en disant «Encore du grand Alix». Je prendrais un petit taquet au passage, un de plus, qu'est-ce que ça peut bien faire, hein ?

 En attendant, seule sur mon banc, je pleure comme une madeleine.


después de tu guerra mundial
yo nunca volví a hablar
y tú no lo sabes,
y tú no lo sabes

después de tu guerra mundial
a mí me volvió a pasar
y tú no lo sabes,
y tú no lo sabes

moviendo el avispero
me siento tan estúpido
acariciando el fuego
evitando reaccionar
he aprendido a estar

durmiendo bajo cero
rascando algún
estímulo te veo en el infierno

Guerra Mundial - Leiva, 2016

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