15h19

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Emma est toujours sur la place centrale de Hanakaze, Michel aussi. Ils écoutent attentivement les explications de Meita.

« Donc, vous n’avez aucune habitation fixe et ne restez jamais proche de votre famille ? »

« Exact, tu as bien suivi, Emma ! »

« Le lieu que vous définissez chaque année pour vous réunir, change-t-il à chaque fois ? »

« En effet, Michel. »

« Comment arrivez-vous à parler toutes les langues connues ? »

« C’est naturel pour nous, Emma, c’est comme respirer. »

« Votre population globale d’environ vingt mille personnes à travers le monde est assez faible. »

« Cette estimation est assez proche, Michel, mais nous ne sommes pas en danger d’extinction. »

« Comment est-ce possible ? »

« Notre espérance de vie moyenne est de 300 ans en bonne santé. »

« Comment éduquez-vous les enfants ? Je suis curieuse de connaître votre méthode ! »

« Nous déterminons très tôt ces capacités, puis l’affectons dans son domaine de prédilection. »

« Je vois, c’est la raison pour laquelle les parents n’élèvent pas leurs enfants. »

« Exact, Michel, mais je suppose que les humains trouvent cela cruel. »

« Je ne peux pas parler pour les autres, mais vos méthodes et vos traditions vous appartiennent. »

« Donc tu n’émets aucune critique ? »

(Ayame était comme ça et ne critiquait jamais rien.)

« Ne pas mettre les enfants en danger est la seule priorité. Il n’y a pas de solution universelle. »

« Je vais finir par aimer ce village. Tu es un homme intéressant, Michel. »

« Merci, mais je vous laisse discuter. J'ai envie d'aller voir les autres stands. »

Mes perceptions passent sur les sens de Will.

*** *** ***

Il observe les routes pavées et les lampadaires éteints, puis regarde un bâtiment ancien. Il s’agit de la mairie qui est sur la place centrale d’Ardentia. Kenji en sort et se rapproche du groupe. Mon ERA est descendu rapidement sur ce déplacement.

« Alors Kenji, qu’ont donné les négociations ? »

« J’ai obtenu dix pourcents de plus que prévu, Will, ainsi qu’une baisse d’impôt. »

« On va pouvoir entamer la construction de remparts légers dans ce cas ? »

« Exact. »

« C’est rassurant ! Les tours de garde vont être simplifiées et ça dissuadera les bandits de la région. »

« En effet, Joe ! Je passerai les premières commandes demain. »

« Sonia ! On n’est pas en balade touristique, tu pourrais éviter de grignoter ! »

« Quoi ! Mais c’est midi passé, Joe ! J’ai faim, moi. »

« Sonia a raison, prenons le temps de manger avant de rentrer. »

« Compris, Kenji, on peut s’installer à cette table là-bas. »

Les sens de Shana guident mes perceptions.

*** *** ***

De nouveau, elle s’allonge dans l’herbe de la zone d’entraînement.

« J’en peux plus ! Comment tu fais pour réussir aussi facilement, Mizuki ? »

« Ne t’en fais pas, Shana, même Michel a encore du mal avec mon parcours. »

« Mais tu as fait le parcours cinq fois sans transpirer et je n’en ai même pas réussi un quart. »

« Je trouve ça étrange également. Peut-être que mes parents biologiques ne sont pas humains ? Je suis peut-être une Michiyuki ! Ah ! Non… Meita m’a dit comment était son peuple. »

« Ça serait étonnant. Physiquement, tu ressembles à une humaine. Pour exemple, les Magiya ont un épiderme pâle et de longues oreilles retombantes, mais je ne peux pas dire que je connaisse toutes les espèces, donc ce n’est pas totalement impossible, bien que peu probable. »

Mizuki s’allonge dans l’herbe et regarde le ciel, tandis que Shana s’assoit en tailleur et l’observe.

« Je suppose qu’en discuter ne changera rien, et ce n’est pas vraiment important. »

« Qu’est-ce qui est important alors, Mizuki ? »

« Eh bien… La cuisine, par exemple, tu pourrais m’apprendre ? »

« Bien sûr, as-tu des bases ? »

« La dernière fois que j’ai essayé, j’ai raté la vinaigrette. »

« Je vois. Si on trouve l’occasion, je t’apprendrai en partant de zéro. »

Toujours allongée, Mizuki replie ses jambes sur elle-même, puis impulse un mouvement de basculement avec son dos pour appuyer ses pieds au sol avec vigueur et se relever sans les mains.

« Allez ! Je vais t’entraîner jusqu’à ce soir, pour que tu puisses finir le parcours. »

Elle se tourne rapidement vers Shana en lui tendant la main.

« D’accord, je te prends au mot, Mizuki. »

Avec un geste déterminé, Shana saisit fermement sa main. Mizuki lui fait un grand sourire, tandis que Shana pense.

(Je sens que je me suis fait une véritable amie !)

Les sens de Miki guident de nouveau mes perceptions.

*** *** ***

Elle est toujours assise sur le banc face à l’ancienne église et maugrée. Mon ERA chute vite et cela commence vraiment à devenir alarmant, mais impossible de contrôler mes déplacements. Miki murmure avec colère.

{On dirait que ma grande sœur ne viendra pas aujourd’hui non plus ! J’en ai assez de l’attendre.}

Elle se lève, puis d’un pas vif part dans la forêt en continuant de murmurer.

{Quand est-ce qu’elle va venir, d’abord ! Maman me l'a promis, mais j’en ai marre d’attendre.}

Les sens de Thomas deviennent mes perceptions.

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