16h55

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Michel écoute attentivement Shana, elle finit de raconter l’embuscade ainsi que l’intervention de Mizuki. Kuroki s’assoit calmement sur le fauteuil en face d’eux. Le salon est très sobre.

« Ça a dû être horrible, mais je suis content que Mizuki t’es secouru à temps. »

« Merci Michel, ton soutien me touche beaucoup. »

(Michel est gentil et attentionné.)

« Shana, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder ton arc, est-ce que tu l’as depuis longtemps ? »

« Depuis mes douze ans. Il appartenait à mon père, tout comme mon pendentif d’ailleurs. »

(La ressemblance est trop frappante.)

« Le nom de ton père ne serait-il pas, Alaric ? »

« Oui, c’est exact. Vous avez déjà entendu parler de lui ? »

(Papa est célèbre après tout.)

« Je l’ai connu personnellement, quand on était de jeunes aventuriers. »

(Kuroki a connu Papa, j’espère qu’il va m’en parler.)

« Pourquoi avez-vous arrêté votre carrière ? »

« J’avais vingt ans quand j’ai débuté, mais je n’étais pas fait pour ça et trop têtu pour le réaliser. »

(Avec le recul, je ne regrette pas, mais il est vrai que si je pouvais changer les choses...)

« C’est là que vous avez connu mon père ? »

(Je me demande si je vais apprendre des choses.)

« Ton père était un jeune aventurier talentueux, il avait quinze ans, et nous avons voyagé ensemble pendant deux ans. Alaric, malgré son âge, avait déjà une grande maturité émotionnelle. »

« Et ensuite ? »

(Deux ans ! Papa ne m’en a jamais parlé, mais il n’était pas bavard sur son passé.)

« On est tombé sur une dratia. Un terrible souvenir, et j’en ai longtemps fait des cauchemars. »

« Je n’ai jamais entendu parler de cette créature, de quoi s’agit-il ? »

« C’est un monstre supérieur avec une tête de lézard. Ces lianes peuvent rapidement découper la chair et les os, et j’ai perdu ma jambe comme ça. »

« Tu n’en avais jamais parlé, Kuroki ? »

(Il y a encore tant de choses que j’ignore sur les gens que j’aime.)

« Ce n’est pas le souvenir dont je suis le plus fier, sans Alaric, je ne serais plus ici pour en parler. »

Kuroki relève doucement son pantalon.

(Sa jambe artificielle est impressionnante.)

« Désolée… Je n’avais pas remarqué ! »

« Pas la peine de t’excuser, mais pour faire simple, le corps des dratia est quasiment indestructible. »

« J’ai entendu parler des dratia, par des aventuriers avec lesquels j’ai voyagé. De ce que j’en sais, leur corps est composé d’une mousse qui se reforme rapidement. »

« Exact ! Pour les vaincre, il faut une magie de feu ou une frappe puissante sur leur cristal d’ERA. »

‘Il va falloir que j’apprenne à maîtriser mon élément… On dirait que j’en aurai besoin.’

« Ce dont Alaric dispose, en plus de ses talents d’archer, car il maîtrise le feu et le vent. »

(Papa est si fort.)

« Oui, mon père n’est pas devenu rang platine par hasard. »

« Au fait, Michel, as-tu une idée de ce que tu veux faire de cette magnifique émeraude. »

« Je voudrais en faire un bijou pour Mizuki. »

« Compte sur moi, mon garçon, j’ai une idée de bijou en tête qui plaira à Mizuki. »

Les sens de Yumi deviennent mes perceptions.

*** *** ***

Elle est assise dans sa cuisine, et boit tranquillement du thé avec Mizuki.

« Ton thé est délicieux, Yumi. L’odeur me fait penser à celle de la médicina. »

« Merci ! J’y ai infusé une feuille de médicina, c’est pour cela que tu as ce goût. »

Les sens d’Henri prennent le relais alors qu’il entre chez les Harts.

*** *** ***

D’un pas assuré, il se dirige vers la chambre de Richard, puis ouvre la porte sans frapper, mais la referme aussitôt avec un regard gêné. Les pensées de Mélanie fusent, puis elle hurle.

(Je n’y crois pas, j’allais jouir.)

« Tu pourrais frapper, Papa ! »

Je ressens la gêne d’Henri.

« Désolé, je ne m’attendais pas à vous… »

(Il faut que je m’enlève cette idée de la tête.)

(J’espère qu’il ne va pas m’en vouloir.)

« Désolé Henri, je ne pensais pas qu’on irait aussi vite, c’est juste que… »

Richard aussi semble gêner, vu le ton tremblant de sa voix.

(Je ne veux pas qu’Henri se fasse des idées, mais si je bouge…)

(Je suis furieuse, car c’est vraiment le pire moment !)

« Tu n’as pas à te justifier, Richard ! On est majeurs et on a le droit de faire l’amour ! »

La voix de Mélanie est pleine de colère.

« Mais… »

« C’est mon père qui est en tort, il aurait dû frapper. »

« Mélanie a raison, Richard, désolé de vous avoir interrompu et surpris. Prenez votre temps. »

(Est-ce que ça veut dire qu’Henri me donne son accord ?)

« C’est important que vous passiez des moments agréables, et je sais ce qu’est l’amour. »

(Je sens que Richard est excité par cette situation. Je la ressens bien en moi.)

« Prends soin de ma fille, Richard. Quand vous aurez fini, prépare une charrette pour demain. »

« Je m’en occuperai, merci d’être compréhensif, Henri. »

« Désolé pour mon intrusion accidentelle, Mélanie, j’espère que tu pourras me pardonner. »

(Je suis dur, mais je n’ose pas bouger parce que je pourrais venir à tout moment.)

(Je vais aller faire de l’exercice, ça va m’aider à chasser cette image de ma tête.)

(Il parle boulot alors qu’ont fait l’amour et ça m’énerve !)

(Dire que ma petite fille est déjà une femme, le temps passe tellement vite.)

« Richard, arrête de penser à mon père et concentre-toi sur moi. »

(Je dois me concentrer uniquement sur Mélanie. Sur Mélanie… Sur Mélanie…)

(Je veux prendre mon pied ! Tatsuya se vante toujours que Pete est génial au lit.)

Les sens de Shana prennent le relais sur mes perceptions.

*** *** ***

Elle est toujours dans le salon et discute joyeusement avec Kuroki.

« Vous n’êtes pas restés en contact avec mon père ? »

« Il passait me voir, mais avec une jambe en moins, j’étais déprimant. »

« Quand as-tu fabriqué ta prothèse, Kuroki ? »

« Après la mort de mon père, celle en bois que j’utilisais me ralentissait. »

« Combien de temps vous a-t-il fallu, car je n’ai jamais vu de prothèse aussi performante ? »

« Près de dix ans. J’ai investi tout ce que mon père m’avait légué, y compris sa forge. »

« Pourquoi avoir choisi de venir vivre à Hanakaze ? »

« Kenji m’a offert la possibilité d’avoir ma propre forge, donc je n’ai pas hésité, mais, pour en revenir à Alaric, j’ai quelques anecdotes si tu veux. Trop pour toutes les citer en une soirée. »

« Bien sûr, je vous écoute. Je veux en apprendre le plus possible sur papa. »

« Alaric est un aventurier de génie, mais un piètre séducteur. »

« Papa draguait les filles ? Je ne l’ai jamais vu faire ça, mais il était déjà avec maman. »

« La première fois, il s’est pris un râteau monumental ! Je n’avais jamais vu une gifle pareille. »

« Papa n’a jamais été doué côté sentimental, car il était souvent distant, mais toujours gentil. »

« Un soir, il a confondu les toilettes avec la tente de la capitaine des gardes. »

« Je me souviens de maman lui tirant les oreilles parce qu’il oubliait son anniversaire. »

« Elle a hurlé, quand elle a senti le liquide lui couler sur le visage. »

(M’uriner dessus était gênant, mais ça c’est…)

« C’est vrai que papa était maladroit des fois. »

« Je me souviens de la tête d’Alaric quand il a réalisé ; il a passé des semaines à s’excuser. »

(Shana a l’air heureuse d’entendre ses histoires, mais Kuroki pourrait avoir plus de tact.)

« La mieux reste la fois où il a sauvé le village de Patitia de cent bandits avec une seule flèche. »

« Une flèche contre cent ! Même pour papa… Il ne m’en a jamais parlé, comment a-t-il fait ? »

« Il a bandé son arc et regardé le chef calmement avant de dire… Tu es le seul qui va mourir ! Ce type s’est rendu avec ses hommes terrifiés par Alaric, et ce jour-là la capitaine lui à pardonné. »

« Merci de m’avoir dit tout ça, Kuroki ! »

Shana se tourne rapidement vers Michel et lui sourit.

(J’ai l’impression que mon cœur s’accélère.)

« Merci de m’avoir emmené voir, Kuroki, Michel. »

(Alaric a un sacré niveau.)

« Je suis content que tu aies découvert de nouvelles choses sur ton père. »

(Shana est vraiment belle ! J’aime sa personnalité douce, attentionnée et chaleureuse.)

Les sens de Yumi guident désormais mes perceptions.

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