08h39

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Michel sort de la maison, puis s’assoit vers Kenji.

(Il a l’air d’avoir transpiré.)

« Comment ça va ce matin, Michel ? »

« Je vais bien, papa ! Que penses-tu des compétences de Mizuki ? »

« Elle s’est encore améliorée, mais je ne peux pas être sûr de son niveau réel. »

« Dans ce cas, un combat est de rigueur ! Je vais tester si la différence entre nous s’est réduite. »

Michel se lève, puis s’approche de Mizuki d’un pas assuré. Elle se retourne afin de le regarder.

« Mizuki ! J’aimerais comparer nos niveaux. Que dirais-tu d’un combat en situation réelle ? »

« Je suis partante, mais ne te retiens pas. Moi, je vais limiter ma force, comme d’habitude. »

Kenji lance rapidement une épée à Michel qui la saisit facilement.

« Allez-y, je vais observer votre combat. »

(Si je ne me trompe pas, Mizuki m’a déjà dépassé.)

Michel tient son épée de la main gauche, puis s’élance en zigzag par petites impulsions.

(Qu’est-ce qui lui prend ? Il est droitier, normalement.)

(Il s’est entraîné pour devenir ambidextre, voilà qu’il me cache des choses !)

Michel arrive rapidement au contact de Mizuki, qui sourit calmement sans bouger. Il transfère son épée dans sa main droite en un instant, puis effectue une entaille horizontale vers le ventre de Mizuki. Elle contracte ses muscles abdominaux pour esquiver l’attaque, puis riposte avec un coup de pied retourné qu’il esquive habilement en reculant d’une impulsion.

« Tu vois, je mets à profit tes techniques d’esquive et je compte bien te faire porter cette robe. »

(Michel cherche à me pousser à l’erreur, mais cette fois je ne tomberai pas dans le panneau.)

C’est vague, mais je me souviens d’une autre scientifique nommée Hana.

(Il faut que j’arrive à pousser Mizuki à se battre a fond.)

« J’ai perdu le pari, donc je porterai la robe. »

(Leurs vitesses et leurs mouvements sont très efficaces, car le sable bouge à peine.)

Mizuki s’élance sur Michel, il évite de justesse un coup de pied circulaire qui frôle son visage, puis riposte rapidement avec une entaille ascendante. Elle esquive en effectuant un quart de tour en étant encore sur une seule jambe.

Les pensées s’enchaînent, d’abord Mizuki qui s’amuse, puis Michel avec une volonté évidente.

(Michel progresse et j’adore ça !)

(Mizuki me dépasse clairement, mais je vais tout donner.)

Michel enchaîne avec une entaille diagonale descendante qui file vers la poitrine de Mizuki. Au dernier moment, elle bondit de plusieurs mètres au-dessus de la lame tout en frappant d’un coup de pied tombant l’épaule de Michel. Il échappe de justesse à la frappe qui laisse une marque au sol.

(Ce coup était puissant, il aurait pu briser l’épaule de Michel !)

Je me souviens que Hana disait vouloir créer un village autonome.

(Il faut que je réduise ma force.)

Est-ce Hanakaze ?

(Mizuki a une sacrée puissance, mais c’est évident qu’elle se retient.)

Il faudrait que j’apprenne la date de création de Hanakaze.

(On dirait bien que ce n’est pas cela qui va arrêter Michel, après tout il a ma témérité.)

Michel continue en effectuant une entaille circulaire horizontale, Mizuki l’esquive d’un pas arrière, mais au dernier moment, il transforme celle-ci en une verticale pour surprendre sa sœur.

(Je ne l’ai presque pas vu venir, celle-ci !)

Mizuki effectue un pas chassé pour esquiver, puis frappe les côtes de Michel d’un coup de pied circulaire léger, mais douloureux. Cependant, il affiche un regard contrarié tout en cachant parfaitement sa douleur.

(C’est vraiment douloureux !)

« Il me semble t’avoir demandé un combat sérieux, Mizuki. »

« C’est vrai, je retiens ma force, mais c’est parce que je ne veux pas te blesser gravement. »

Mizuki, consciente de la douleur de Michel, se mordit la lèvre légèrement inférieure.

« J’aime t’affronter… Alors ne te sous-estime pas, tu as fait d’énormes progrès. »

(Je donne tout cette fois ! Je dois savoir.)

« Je vais te forcer à te battre sérieusement, Mizuki. »

Michel enchaîne rapidement ses entailles avec des combinaisons horizontales, verticales, tout en faisant des feintes, auxquelles il ajoute même des coups de pieds ascendants et circulaires, sans laisser aucun répit à Mizuki qui esquive avec brio chaque tentative.

(Je dois encore diminuer ma force, mais j’ai toujours du mal à la contrôler.)

Michel ne se laisse pas décourager et rajoute des entailles diagonales, qu’il fait dévier au dernier moment pour chercher à la surprendre, mais à chaque fois elle réalise une esquive adaptée, tout en ripostant par des frappes légères qu’il ne parvient pas toujours à esquiver.

(Michel a un excellent niveau, mais il est clair que Mizuki a l’avantage.)

Michel est couvert de sueur tandis que Mizuki n’en a pas la moindre goutte. De plus, sa respiration n’oscille pas du tout, tandis que son frère cherche son souffle.

(Elle n’a même pas l’air de se fatiguer. Depuis qu’elle a eu ses règles il y a trois ans, quelque chose est différent chez elle. Je sais au fond de moi qu’elle n’est pas humaine.)

(Je peux faire mieux que ça !)

« Allez Mizuki, montre-moi le gouffre qui nous sépare. »

Michel met ses deux mains sur la garde de son épée et incline son corps en avant.

« Parce que je vais te rejoindre, ça, je t’en fais la promesse. »

Il s’élance sur Mizuki et effectue de nombreuses entailles en combinant toutes les techniques d’escrime possibles sans temps mort et avec une vitesse très élevée sans la moindre réflexion.

(C’est vraiment impressionnant ! J’ai presque du mal à esquiver.)

Ses attaques visent les poignets, puis les bras, ensuite le thorax, et chaque touche ne dure qu’une fraction de seconde, mais leur succession rapide maintient Mizuki sur la défensive.

(Il pourrait la blesser, car il ne fait plus attention à sa sécurité.)

Michel varie ses mouvements en changeant de direction et d’intensité à chaque coup, tandis que Mizuki se met à augmenter la vitesse de ses gestes.

« On dirait que tu es enfin sérieuse. Allez, frappe-moi de toutes tes forces. »

« Je suis tellement contente, car je vais pouvoir me donner à fond. »

« Parfait, je n’attends que ça. »

Mizuki se déplace sur Michel en quelques secondes, puis commence par une série de coups de pied latéraux rapides et précis qui visent ses jambes et ses hanches pour le déséquilibrer.

(Du calme ! Je dois rester prudente quand même et me modérer.)

« Elle enchaîne avec une série de coups de poing circulaires qui vise cette fois le visage et les côtes de Michel pour l’épuiser. Chaque frappe est brève et légère.

(Elle esquive mes coups, mais moi je n’y arrive pas avec les siens. C’est tellement frustrant !)

Mizuki attrape la jambe de Michel, puis le plaque au sol tout en lui assénant un coup de genou dans le ventre. Il tousse très fort, tandis qu’elle le regarde avec un air paniqué.

(Je suis trop stupide, pourquoi j’ai fait ça !)

« Désolée, Michel, je ne voulais y aller aussi fort. »

Michel est à bout de souffle, mais il se relève avec difficulté.

(Je crois que j’ai au moins deux côtes cassées.)

« Ne t’excuse pas… On est en plein combat. »

Le vent souffle sur sa courte chevelure noire, tandis que ses yeux émeraude brillent d’une lueur étincelante. Mizuki dégage une motivation énorme, alors qu’au loin des vulturis émettent un cri strident, tandis que les oiseaux s’envolent.

(Je n’avais jamais vu que ma petite sœur était devenue si belle.)

(Michel n’est clairement plus en état de se battre, et Mizuki est en pleine forme.)

« Je suis content que tu te donnes à fond, et tu m’as mis dans un sale état. »

« Ne te sous-estime pas ! »

« Je n’en attendais pas moins de toi, même si je suis frustré de ne même pas t’avoir touché. »

« Justement, regarde ! »

Mizuki montre le dessus de sa main droite où se trouve une légère entaille qui saigne.

« Tes coups étaient vraiment rapides, et j’ai eu du mal à tous les esquiver. »

(Heureusement que Mizuki s’est retenu, sinon les blessures de Michel auraient été plus grave.)

(Je suis super fier, et j’ai adoré ce combat ! Mais j’aurais préféré ne pas blesser Michel.)

Mizuki s’approche de Michel, puis l’enlace fermement, tandis qu’il répond à l’étreinte.

(Mizuki est vraiment forte, et je suis fier d’elle, mais je veux aussi la rattraper.)

(Michel est génial, et c’est le meilleur.)

« Je suis vraiment fier de toi, et je t’aime, grand frère. »

(Ça ne fait aucun doute, Mizuki m’a dépassé et Michel n’en est pas très loin.)

« Moi aussi je t’aime, ma petite tête de linotte. »

Voir mes enfants attendre un tel niveau à seulement quinze ans me remplit de fierté, mais Mizuki est capable de beaucoup plus, et si Michel parvient à utiliser son ERA, il pourrait dépasser mes attentes.

Les sens de Shana guident mes perceptions alors qu’elle sort de la maison avec un grand sourire.

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